Mardi, l’UCI a suivi la recommandation du Comité olympique et a suspendu toutes les équipes enregistrées en Russie ou au Belarus en raison de l’invasion de l’Ukraine. L’annonce a été faite la veille du Trofeo Laigueglia, où le team Gazprom-RusVelo, sponsorisé par le groupe énergétique russe, devait prendre le départ. Alessandro Fedeli, 25 ans, espérait y fêter son anniversaire sur cette course, en courant avec l’équipe sur son sol natal, mais son rêve a été refusé par l’UCI.Pendant ce temps, au départ, le team Drone Hopper-Androni Giocattoli est arrivé pour signer tous les maillots de champion national d’Ukraine en soutien à leur jeune coéquipier Andrii Ponomar, 19 ans, qui n’a pas participé à la course. Fedeli, qui a signé pour Gazprom-RusVelo après la disparition de son ancienne équipe Delko, a souligné l’hypocrisie de l’UCI qui autorise les ressortissants russes et biélorusses des équipes étrangères à continuer à courir, mais exclut les coureurs internationaux de son équipe russe.Dans ce conflit, le sport est pris en otage.Alessandro Fedeli à BICI PRO
: » J’aimerais savoir à ce stade pourquoi les coureurs russes des équipes allemandes ou britanniques peuvent continuer à courir. C’est une sanction qui nourrit la haine, dans un environnement qui a l’habitude de mélanger les nationalités
Dans notre équipe, il y a des Italiens, des Russes, des gars de la République tchèque comme[Marcin Vacek qui a gagné aux Émirats arabes unis et aussi du Costa Rica. Le siège social est en Italie, les voitures de l’équipe ont des plaques italiennes et l’argent vient d’Allemagne. »
Fedeli a déclaré que l’équipe a fait de son mieux pour essayer de les faire participer à la course mais l’UCI est restée sourde à son appel.
« Ils auraient accepté de rester toute l’année sans logo sur les maillots, neutres, les voitures comme les coureurs. Et pendant que nous étions là à essayer de comprendre, à 16h30, l’UCI s’est réunie et à 19h, ils nous ont dit de dégager »
Son rêve brisé
« L’autre jour, j’ai fait 7 heures d’entraînement pour préparer le Sanremo. Je commence à penser que je ne deviendrai jamais ce que j’espérais. Mes rêves sont brisés. J’ai eu 26 ans aujourd’hui, ce qui n’est pas rien dans le cyclisme d’aujourd’hui. Peut-être que les plus jeunes ont le temps, moi je ne sais pas à ce stade. Même s’ils nous laissent repartir, les courses les plus importantes de notre saison sont, quand à elle, bien parties. »
Au cours de la semaine dernière, le Russe Pavel Sivakov (Ineos Grenadiers) a déclaré son opposition à la guerre et a demandé que les Russes individuels ne soient pas la cible de la haine. Les vainqueurs de l’Omloop Het Nieuwsblad et de Kuurne-Brussel-Kuurne, Wout van Aert et Fabio Jakobsen, ont également exprimé leur sympathie pour le peuple ukrainien. Mais cela n’a rien changé à la décision de l’UCI …
Alessandro Fedeli: « Je suis avec mon équipe, je suis Italien, et je ne peux rien dire sur la guerre. Nous étions prêts à courir, mais maintenant l’envie de s’entraîner a disparu. Nous allons voir ce qui se passe. Je suis revenu du Tour d’Antalya. Le team a dépensé de l’argent pour envoyer quatre d’entre nous au Teide. Tout a été jeté par la fenêtre !
Si la perspective est de ne pas courir pendant un long moment, autant faire une pause et récupérer. Je vais bien, j’étais bien. Mais certainement pour mon anniversaire, j’imaginais une fin très différente ».