L’Australien Nathan Haas (Cofidis) quitte le peloton sur route professionnel. Mais le cyclisme reste toujours sa passion. Il a juste décidé de se diriger vers le Gravel, cette discipline qui cartonne dans le monde entier et dont il est tombé fou amoureux, cet art qui signifie aussi « liberté ». Ces deux dernières années lui ont fait réalisé qu’il était temps qu’il décide de lui même pour son avenir. Etre ce robot sans passion ou alors cet homme épris de liberté? Haas a été coursier pro chez Garmin-Sharp en 2012. Quatre ans plus tard, il arrivait alors chez Dimension Data pour deux saisons avant Katusha-Alpecin (2018-2019) et Cofidis (2020-2021). Nathan Haas a remporté 7 victoires chez les pros dont deux en Japan Cup, le classement du Tour de Grande-Bretagne et celui du Herald Sun Tour sans oublier une étape du Tour d’Oman. Mais la flamme s’est éteinte… Du moins pour le cyclisme sur route…Nathan Haas à Cyclingnews:
» Une partie de ce qui fait du cyclisme sur route vient de notre rêve d’enfant à mon avis, c’est ce que vous avez fait pour avoir une vie toute tracée . On a l’impression d’être à l’école. On vous dit ce que vous devez faire, ce que vous devez manger, ce que vous devez porter, comment vous devez roulez, comment vous vous entraînez (…) Et bien sûr, c’est ce qui permet aussi à un coureur d’être à son meilleur.
Ne jamais remettre en cause le processus, faire confiance, faire et réaliser tout ce qu’une équipe veut que vous fassiez. Mais au final…. Mais je suis super fier de tout ce que j’ai accompli dans ma carrière (…) J’ai adoré mon passage à l’école de cyclisme sur route, pour ainsi dire, mais il est temps de tourner la page. »
Mon amour du cyclisme sur route a disparu
« Je pense que si vous avez suivi mon histoire au cours des dernières années, c’est l’un des secrets les moins bien gardés au monde que je passe au Gravel. Je l’aime ce Gravel. Je me sens à nouveau comme un enfant, mais pour être honnête, un peu différent quand même, mais j’ai réalisé ma leçon la plus importante durant ces deux dernières années et la voici: « Pour vous exprimer à votre meilleur potentiel physique, tout doit être associé à un amour et à une passion égales ou supérieurs à ce que vous faites. »
Encore une fois, ne vous méprenez pas, j’aime toujours le cyclisme sur route, je le regarde chaque fois que je peux. Cependant, après deux années très difficiles, le véritable amour du cyclisme a peut-être disparu sous les effets de la pandémie du Covid ( avec les changements dans l’intensité des course après le confinement et le fait d’avoir eu ce Covid, dans une saison où je n’ai jamais senti que je retrouvais mon souffle, pour ainsi dire). Tout cela m’a fait réaliser qu’il est temps de changer.
Amour perdu? Carrière sur route terminée. C’est assez simple.
Il y aura ceux qui critiqueront ma façon de rouler, mais honnêtement, dites ce que vous voulez , je m’en fiche.. Mon amour pour la route n’était pas assez fort pour continuer à me battre. Amour perdu? Carrière terminée. C’est assez simple.
Mais dans toutes les vraies histoires d’amour, celui ci n’est jamais tout à fait fini. En fait, mon amour n’était pas du tout perdu, il s’est avéré qu’il venait de changer. Je m’entraînais depuis des années sur mon vélo de cyclo-cross (maintenant vélo gravel) pour éviter la circulation routière et pour pouvoir rouler dans la nature tranquille, et plus j’en faisais plus j’en avais besoin. C’est assez addictif au final.
Ma carrière n’est pas terminée, elle a juste changé d’amour
Je me suis lancé sur quelques courses Gravel par la suite et j’ai remarqué une chose. C’était la première fois que je ressentais de la nervosité et de l’excitation et ça depuis longtemps. Et qu’est-ce que cela veut dire ? Eh bien, que ma carrière n’est pas terminée, elle a juste changé d’amour, .
La chose dont je me suis senti le plus soulagé en juin/juillet de cette année a été d’avoir changé d’avis pour passer au Gravel. Cela signifiait que je quittais cette école du cyclisme et que je reprenais le contrôle de toutes les choses de ma vie. Du déterminisme dur, des rencontres et la liberté. Bonjour cette magnifique « liberté »!
Alors où en suis-je maintenant ? Eh bien, j’ai l’impression d’être dans le siège du conducteur pour la première fois depuis un moment. Je parle avec des partenaires techniques, j’utilise les vélos et les pièces que je veux, je parle avec les organisateurs de courses, je choisis les courses auxquelles je veux participer, je saute celles que je ne veux pas, je choisis les vols que je veux prendre et j’apprends à budgétiser les voyages et les coûts (nous appellerons cela « amélioration des compétences »), mais en gros, j’ai l’impression d’avoir effectivement quitté l’enfant dirigé que j’étais»