A 27 ans, Gianni Moscon quitte le team d’Ineos Grenadiers pour rejoindre celui d’ Astana Qazaqstan pour la saison 2022. Il espère y trouver le rôle qu’il mérite sur les classiques comme il l’a prouvé sur le dernier Paris Roubaix et avec ses 2 victoires sur le Tour des Alpes entre autre. Mais, hélas, plus que ses résultats, c’est souvent son comportement au sein du peloton qui fait parler de lui sur les réseaux sociauxEn 2017, Moscon avait été suspendu par l’équipe Sky après avoir tenu des propos racistes contre Kevin Reza sur le Tour de Romandie, et il a également été disqualifié des Championnats du monde de cette année-là pour s’être accroché à une voiture. Il a été disqualifié du Tour de France 2018 pour avoir poussé le Breton Elie Gesbert et en 2020, il a été disqualifié de Kuurne-Brussel-Kuurne pour avoir jeté son vélo sur Jens Debusschere à la suite d’une chute. Mais ce que l’on pense de lui, Moscon n’en a que faire. Il est simplement heureux de retrouver les Classiques en 2022 sous la houlette de son ami et directeur sportif Giuseppe Martinelli. En attendant de rejoindre sa nouvelle équipe, il aide son père à la récolte des pommes dans la ferme familiale. Gianni Moscon (à la Gazetta Dello Sport):
« Je pense que c’est un nouveau départ. J’ai souvent travaillé pour l’équipe ces dernières années, mais ils (Astana Qazaqstan) n’arrêtent pas de me dire qu’ils me veulent comme capitaine de l’équipe des Classiques.
Je ne dirai jamais que ces dernières années avec Ineos ont été perdues. J’ai acquis beaucoup d’expérience et j’ai passé de bons moments : j’ai couru quatre Grands Tours et nous les avons tous gagnés (…) Il y a des moments où tu perds le plaisir de rouler sur ton vélo mais je me suis bien amusé cette année. Je pense que je peux être encore plus insouciant chez Astana et quand tu cours comme ça, tu obtiens tes meilleurs résultats. »
Sur le dernier Paris-Roubaix, il s’était échappé à 50 kilomètres du final. Mais il a été ralenti par une crevaison et par une chute après un changement de vélo. Dépassé alors par le trio Sonny Colbrelli, Mathieu van der Poel et Florian Vermeersch, il termina au pied du podium, 4ème.
« J’y ai beaucoup pensé, mais je n’aurais rien pu faire. Ce n’était la faute de personne (…) C’est beaucoup plus facile de perdre des courses que de les gagner. Dans le final, quand ils m’ont dépassé, j’étais tellement fatigué que je ne pensais à rien d’autre qu’à rejoindre l’arrivée. J’espérais que Sonny Colbrelli gagnerait pour soulager la douleur de ma journée.
Je ne sais pas pourquoi j’aime Paris-Roubaix, c’est comme quand on aime instinctivement quelqu’un, on ne l’explique pas vraiment. C’est peut-être parce que c’est une course unique. Ou parce que c’est pour les durs. »
Quelques semaines après Roubaix, il a été victime de légers problèmes cardiaques. Il ne sait pas encore si il devra subir une intervention chirurgicale mineure mais il est rassuré quand à sa santé.
« J’étais un peu inquiet. Mais quand j’ai réalisé que cela ne mettait pas ma vie en danger et que je savais que je pouvais continuer à courir, ce fut un soulagement. Ils m’ont implanté un appareil sous ma peau pour tout enregistrer, afin que la prochaine fois que cela se produise, ils sachent où intervenir. »
Quand les médias Italiens lui demandent si ils repense à son comportement ces dernières années, Moscon montre peu de regrets.
« C’est peut-être naturel en raison de mon passé mais je ne m’intéresse pas à ce que les gens écrivent sur moi sur les réseaux sociaux, je ne me sens pas offensé. Je préfère me sentir bien avec les gens que j’aime, ceux qui me connaissent tel que je suis vraiment. Sur les réseaux sociaux, je regarde juste les tracteurs, c’est ce qui me passionne vraiment. »