Dans les colonnes du journal l’Equipe, le manager du team Groupama FDJ, Marc Madiot, s’est dit préoccupé par l’importance des données et de la communication dans le cyclisme moderne. Pour ce dernier, les coureurs sont en train de devenir des «robots»Madiot dénonce donc les capteurs de puissance sur le vélo, les oreillettes et l’importance des réseaux sociaux pour les coureurs, tout la technologie qui apporte une tension mentale croissante sur les athlètes. « Il y a une surveillance permanente dans le peloton, et cela existe aussi durant l’entraînement (…) Les oreillettes… Je suis désolé, mais nous avons un briefing avant la course, nous n’avons pas besoin d’intervenir toutes les trois secondes. C’est une pression supplémentaire et permanente sur le coureur. De nos jours, dans les voitures d’équipe, vous ne pouvez plus risquer de perdre, et cela augmente la pression. Vous finissez par dire aux coureurs de prendre le rond-point à gauche ou à droite, et vous gagnerez quatre places. Vous pouvez donc comprendre comment cela pèse sur l’esprit d’un coureur. « Le manager de Groupama FDJ regrettent même les écrans sur le vélo et le fait que les coureurs ne se fient qu’à la technologie « Ils ont le nez sur leurs écrans. Nous avons même vu des coureurs se casser la gueule parce qu’ils ne regardaient pas devant eux (…)Il n’y a plus de spontanéité dans l’acte sportif. Vous l’avez encore un peu dans le football, par exemple, mais nous ne l’avons plus dans le cyclisme (…)Une solution? Eteindre leurs écransEnregistrez les données des coureurs, bien sûr, mais gardez-les cachetées et non en live (…) Je suis désolé de le dire, mais nous sommes en train de transformer les coureurs en robots. Ils récitent une leçon qu’ils ont apprise par cœur, et nous les corrigeons constamment, en temps réel. (…) Si on leurs suggère d’éteindre leurs écrans, ils ne le voudront pas, car ils ont peur du vide »
Les réseaux sociaux, néfaste pour les coureurs
« Les coureurs sont à la maison et ils ne trouvent rien d’autre à faire que de mettre ce qu’ils ont fait sur Strava, ou de dévoiler leur vie sur Twitter ou Instagram. Peut-être que je suis un vieux con, mais à mon époque, je ne racontais pas à n’importe qui ce que j’avais fait à l’entraînement, pour les surprendre pendant les courses. «
Pourtant, Le Team de Marc Madiot utilise toute cette technologie qu’il dénonce
« Bien sûr, je suis comme tout le monde. Si je ne l’étais pas, je serais un con et je serais à la rue. Mais je me dis que tout cela mérite une vraie réflexion, ce qui n’arrivera jamais parce que le L’UCI ne mènera pas d’enquête là-dessus. Il y a des pressions de partout, et des mastodontes d’équipes qui veulent garder le contrôle du jeu, ou de la course, car ce n’est même plus un jeu. Nous devons retrouver une certaine spontanéité. »