Le syndicat des coureuses pros, The Cyclists’ Alliance, a publié les résultats de son enquête annuelle sur le cyclisme féminin à travers le monde. Le site Cyclingnews a noté les points alarmants .
Les résultats révèlent que la disparité salariale augmente entre les coureuses les mieux rémunérées et les moins bien payées, et que le nombre des professionnelles ne recevant aucun salaire est passé de 17% en 2019 à 25% en 2020. Les inégalités ont donc vraiment augmenté.
Bin sûr, le COVID-19 a eu un impact négatif sur les salaires des femmes. 29% d’entre elles ont subit une réduction conséquente sur la fiche de paye, voire une perte totale de salaire.
Cyclist’s Alliance publie son rapport annuel depuis 2017. Depuis, le syndicat a noté une amélioration claire des progrès et du développement du cyclisme féminin mais il note que dans des domaines importants, des efforts doivent être faits pour améliorer l’image du cyclisme féminin, notamment sur le minimum salarial à percevoir pour les filles « pros »(Pro = salaire).
L’enquête de cette année était ouverte à toutes les disciplines ainsi qu’au niveau des espoirs dames, des équipes Continentals et du WorldTour féminin. Ceci afin de donner une image exacte et représentative du cyclisme professionnel féminin dans son ensemble. Plus de 100 filles ont répondu à l’enquête.
Plusieurs améliorations ont été mises en évidence dans cette enquête. Le syndicat a remarqué que plus de filles demandent maintenant un avis juridique, via un agent ou un avocat, avant de signer un contrat. Mais 77% d’entre elles ne sollicitent toujours pas d’avis juridique et préfère signer des contrats bidons pour pouvoir rouler dans le peloton pro, un chiffre alarmant mais qui ne semble pas du tout inquiéter les fédérations.
Une coutume assez étrange à été notée dans le sport cycliste féminin pro: celle de payer leurs équipes respectives pour différents services. En effet, 43% des coureuses interrogées ont remboursé leurs équipes pour un ou plusieurs services suivants; l’équipement, le service mécanique, les frais médicaux et les frais de déplacement en 2020. De ce fait, plus de 33% du peloton occupe donc un deuxième emploi tout en participant à des courses professionnelles.
En ce qui concerne les salaires, les plus élevés du Women’s WorldTour ont continué d’augmenter au-dessus du salaire annuel brut minimum fixe de 15 000 euros,. 25,5% d’entre elles gagnent plus de 30 000 euros par an et 12% gagnent 60 000 euros.
L’UCI a imposé un salaire minimum dans le cadre des réformes du Women’s WorldTour en janvier dernier. Les WorldTeams féminines (8 équipes) sont obligées de verser aux coureuses un salaire minimum ainsi que des avantages sociaux et sur la santé. Mais à côté de ça et du message voulue par l’UCI, les équipes continentales, elles, ne sont pas obligées de payer un salaire aux coureuses, bien que certaines le fassent comme le team Boels Dolmans.
Cyclingnews souligne cet écart important entre les budgets des équipes féminines du WorldTour et ceux des équipes continentales. L’équipe moyenne de haut niveau a un budget annuel compris entre 1 et 3 millions d’euros.
Il y a des équipes continentales qui gèrent un budget similaire au WorldTour comme Boels Dolmans; Cependant, ce n’est pas représentatif de la plupart des budgets d’équipes de deuxième niveau, compris entre 100 000 et 500 000 euros par an.
L’enquête de The Cyclist’s Alliance a révélé que la disparité salariale s’accroît entre les filles les mieux payées et les autres car 25 pour cent d’entre elles ne touchent pas du tout de salaire.
The Cyclists’ Alliance
« Nous pensons qu’une enquête plus approfondie est nécessaire pour comprendre pourquoi cet écart continue d’augmenter »
PHOTO CASSANDRA DONNE PHOTOGAPHIES
The results of the 2020 rider survey are in. Here is what we learnt about the financial situation of professional female riders.⠀
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Top end salaries in the WWT continue to rise but the number of professional riders receiving zero salary has increased since last year. pic.twitter.com/EAnG8ZWOXl— The Cyclists' Alliance (@Cyclists_All) November 8, 2020