Plusieurs grands noms du cyclisme ont inscrit leur nom sur les tablettes du Championnat de France comme Jean Stablinsky (4 titres), Geminiani (1), Bobet (2), Hinault (1), Fignon (1), Voeckler (2), Chavanel (1), Durand (2), et tant d’autres. Mais il y a trente ans, on retrouvait un Breton : Marc Gomez. Celui qui a remporté Milan San Remo en 1982 alors qu’il n’était que néo-pro chez Wolber, il devient un héros en raflant la victoire d’une façon éclatante, en solitaire, reléguant Moreno Argentin, Kelly, Lemond, De Vlaeminck et Moser à plus de deux minutes.Il s’impose devant un Alain Bondue, malheureux après plus de 286 km d’échappée. L’année suivante, il y a trente ans, jour pour jour à Carcassonne, il remporte le titre de Champion de France. Marc Gomez est un coureur de talent, un rouleur hors-pair nanti d’une carrière exceptionnelle mais toujours au service des plus grands comme Hinault, Indurain ou Lemond. « Je n’étais pas un grand grimpeur » avoue celui qui s’est toujours mis au service des autres mais qui s’est illustré sur les plus belles courses mondiales et sur les étapes des grands tours (5 Tours de France).
Nous l’avons rencontré lors de la réunion des anciens de « La Vie Claire »organisé par Gilles Deagaraby , autour de la Légende Bernard Hinault dont il fut équipier au sein de cette même équipe entre 1984 et 1986.
Marc Gomez, il y a trente ans, vous remportiez le titre de Champion de France, quel souvenir en gardez vous?
« Je ne l’ai porté réellement que 6 jours. J’ai été malchanceux avec ce maillot tricolore finalement. Dans le Tour de France la semaine suivante, je me casse le col du fémur dans le prologue. La saison semble compromise mais je tente de revenir après plusieurs mois d’entrainement, et, en avril 84 je me fracture de nouveau le poignet. En fin de compte, je reviens plus ou moins compétitif le jour du Championnat de France 1984 remporté par Laurent Fignon. J’ai donc réellement porté ce maillot tricolore que 6 jours. »
Quel est votre meilleur souvenir? Milan-San Remo, la victoire sur le Tour d’Espagne ou le Tour De Suède?
« Je ne pense pas à une victoire particulièrement, je pense à une époque, celle où j’ai été l’équipier de Bernard Hinault. Après ma chute dans le Tour, ma saison avait été mis entre parenthèses et un homme m’a demandé de le rejoindre dans sa nouvelle équipe « La Vie Claire ». J’ai tout de suite dit oui. Je suis fier d’avoir été son coéquipier durant cette saison 1985 où il remporte son dernier tour. Il sait être un chef et aussi un équipier quand c’est à votre tour. Ma victoire au Tour de Suède 1985, je la dois à Bernard Hinault, il a roulé à mes côtés, me permettant d’être dans les bons coups alors que les bordures décimaient tous les leaders. Lui, il a roulé dur pour moi et je gagne ce Tour de Suède. Mon meilleur souvenir reste ma période chez la « Vie Claire » auprès de Bernard. »
Que faites vous maintenant? Toujours dans le vélo?
« Non, j’ai quitté le vélo, je travaille dans le service commercial d’une compagnie de bus à Rennes. Je ne regarde que très peu le vélo. J’ai appris la victoire de Voeckler dans la route du sud que le lendemain, je n’avais pas regardé la télévision. Je regarde que les grandes étapes du Tour de France mais j’ai accepté leur invitation pour la dernière étape aux Champs Élysées en Juillet. Il rassemble tous les Français ayant fini un tour. Je vais y aller pour revoir les amis. »