A 31 ans, le Rennais Armindo Fonseca va se lancer dans un nouveau pari, 2 ans après avoir mis un terme à sa carrière de coureur pro. Cette fin là justement, il ne la désirait pas mais le destin lui avait joué un sale coup. En 2016, on lui détectait une spondylarthrite ankylosante, cette maladie qui provoque des inflammations dans le corps.Pour le cas du Breton, cette « saloperie » l’attaquait au dos et au bassin jusqu’à ne pas être capable de se lever de son lit ou simplement de pouvoir marcher. Son calvaire avait débuté en 2015 mais il n’avait pas encore de nom, il se faufilait doucement, insidieusement… Son avenir pro était scellé, lui qui avait remporté le tour de Vendée l’année précédente en 2014 devant Olivier Le Gac et Thomas Voeckler, lui qui se tirait des échappés un peu folles sur le Tour de France qu’il n’a jamais abandonné sur 3 participations, même si le corps lui hurlait alors de poser pied au sol .
Puis un soir le rideau est tombé. On sait, c’est pareil pour tout les coureurs. Et cette maudite question que tous se posent un jour est arrivée ; Rester debout mais à quel prix? Armindo Fonseca sait que du berceau à la tombe, c’est dur pour tout le monde, il lui faut sacrifier son instinct de guerrier et ses envies, il ne se plaint pas et se résout à regarder le bus partir sans lui.
Pourtant, le bonhomme aurait pu se mettre à genou en chialant sur son triste sort que cette maladie lui a infligé. Non, bien au contraire…Tel ce champion qu’il est, l’adversité le motive encore plus que quiconque!
Alors, un matin comme tous les autres, en appuyant sur cette « putain » de touche « Enter », il savait qu’il allait annoncer à tous le premier jour du reste de sa vie!
Et de cette souffrance, il en fait un atout. Car tout peur changer au matin du lendemain pour celui qui veut s’en donner la peine, la force. Un jour, l’idée lui est venu de créer un centre de bien être, de récupération pour tous les coups durs que la vie nous laisse, aussi bien pour les sportifs que pour les personnes comme nous, fatigués et cabossés après des temps de durs labeurs.
Ce pari a un nom : « O’Pôle » tel ce pôle qui nous attire comme un aimant, histoire de ne jamais perdre le cap et surtout de retrouver la fraîcheur de nos premiers jours, ceux du reste de notre vie!
Armindo Fonseca, tu te lances aujourd’hui dans ce nouveau défi avec ton centre de bien-être O’Pôle. Comment t’es venu l’idée de ce concept? Armindo Fonseca
; » Quand j’était coureur pro, j’ai remarqué qu’il n’y avait pas de centre spécialisé dans la récupération. Il y avait bien le kiné mais c’était vraiment centré sur une partie du corps. Ensuite, il te fallait prendre rendez vous une voir deux semaines à l’avance. Il n’y avait pas de lieu dédié au bien être et à la récupération physique ou mentale de la personne, un lieu accessible à tout le monde, du pro, à l’amateur éclairé comme à celui qui vient de passer une journée difficile. L’idée m’est venu de mes expériences, des mes besoins qui étaient aussi essentiels pour les autres.
Avec le confinement, les gens ont réalisé l’importance d’une bonne santé physique et mentale, d’une bonne hygiène de vie
Tu devais ouvir en mars, un autre coup dur ce confinement ?
« Oui et non. Oui un coup dur pour tout le monde, pour notre planète. Je pense à tous ceux qui ont été touchés par ce virus. Mais en même temps, il y a quand même du positif dans tout ça. On a tous passé 2 mois confinés, à se remettre en question sur notre santé, sur notre vie de tous les jours, on a soufflé et pris du recul. Les gens ont réalisé l’importance d’une bonne santé physique et mentale, d’une bonne hygiène de vie. Nombre d’entre eux veulent désormais prendre soin d’eux mêmes.
Le centre sera là justement pour s’occuper de l’être humain, de son corps, de se sentir bien. En ouvrant la semaine prochaine, je pense que l’on va voir des gens qui n’auraient jamais eu l’idée de venir faire ça. Il y a toujours du positif dans chaque situation difficile. »
Quels services propose le centre O’Pole?
Armindo Fonseca : » Des séances de cryothérapie (Technique qui consiste à appliquer du froid extrême sur une zone pathologique du corps) .et des séances de pressothérapie ( méthode de drainage qui améliore la circulation sanguine et lymphatique, elle soulage, entre autres, les phénomènes de jambes lourdes et de rétention d’eau) en passant par le massage sportif, de la radiofréquence, de la cryolipolyseune (technique de destruction des cellules graisseuses par le froid), plus pour le côté bien-être, pour lutter contre la cellulite.
Le centre est dédié à l’être et tous les êtres, des sportifs qui veulent récupérer, aux personnes qui veulent retrouver ce dynamisme, à ceux qui sont touchés par des inflammations comme je le suis, de 7 à 77 ans comme ont dit.
De plus, on travaille aussi sur le côté mental qui fait partie intégrante du bien être du corps. Les athlètes de haut niveau, je l’ai été durant des années, ont besoin de parler de leurs problèmes. Avec mes équipiers, on travaillera aussi sur ce point qui est tout aussi essentiel. »
On verra peut être tes équipiers d’Arkea Samsic?
Armindo Fonseca; « Je l’espère (rires). Oui, le centre du team est à côté de Rennes, j’espère que Manu (Hubert le manager) se souviendra que je suis là. J’ai toujours contact avec eux comme Laurent Pichon et certains habitent ici comme Romain Hardy que je vois souvent. J’ai gardé contact avec nombre d’entre eux. »
Quand la maladie a frappé à ma porte, je ne m’y attendais pas, je ne l’avais pas invitée…
Justement, tu as fait toute ta carrière dans cette équipe, de Bretagne Schuller au Team Arkea Samsic. Ca ne te manque pas trop cette ambiance?Armindo Fonseca
; « Si bien sûr. Je n’ai pas arrêté par choix ou comme si c’était la fin d’une longue carrière. C’est la maladie qui a scellé mon sort. Donc, au début j’en ai bavé comme tu l’imagines. J’ai passé 8 ans au sein de cette famille car elle l’était au final, de l’époque de Joel Blevin à Manu Hubert, j’ai grandi avec elle jusqu’au tour de France. On avait de belles histoires, des coups durs, des moments incroyable. Donc quand la maladie a frappé à ma porte, je ne m’y attendais pas, je ne l’avais pas invitée…
J’ai eu cette période de doute. Mais heureusement je n’étais pas seul. J’ai une famille et des amis qui m’ont soutenu d’une façon incroyable. Je n’étais pas seul au final, ils étaient là pour moi. Ils m’ont aidé à tourner la page de ce chapitre et à me donner l’envie de continuer à écrire la suite. Pourquoi vouloir décrocher la lune alors que l’on a les étoiles? »
Il y en a tant de souvenirs que les décrire ferait perdre leurs intensités
Quels souvenirs gardes tu de ce chapitre justement ? Armindo Fonseca ;
« Plein, énormément ! Des visages, des rires, des pleurs, des coups de gueules, des hommes et des aventures incroyables. Il y en a tant de souvenirs que les décrire ferait perdre leurs intensités. »
Et désormais le chapitre de O’pôle
Armindo Fonseca: « Oui c’est ça, tout peut changer aujourd’hui comme nous montre les derniers événements alors prenons soins de nous, écoutons notre corps, nos besoins essentiels pour le reste de notre vie. O’Pôle, c’est mon histoire et elle sera celle de nombreux autres! »
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3500 Rennes