Une étude scientifique de grande envergure a été réalisée durant 15 années auprès de 3,5 millions néo-zélandais par des chercheurs de l’Université d’Otago, de Wellington, de l’Université de Melbourne et de l’Université d’Auckland. Cette étude vient d’être publiée dans l’International Journal of Epidemiology (Université d’Oxford).
Les personnes qui se rendent au travail à vélo ont vu leur taux de mortalité diminuer de 13 % au cours de l’étude, probablement grâce aux bienfaits de l’activité physique pour la santé.
A la tête de celle-ci, on trouve la Dr Caroline Shaw du département de santé publique de l’université d’Otago.
La scientifique et ses confrères sont parvenus à prouver que les personnes qui se rendent au travail à vélo ont vu leur taux de mortalité diminuer de 13 % au cours de l’étude, probablement grâce aux bienfaits de l’activité physique pour la santé. Il n’y a pas eu de réduction de la mortalité pour ceux qui ont utilisé la marche ou les transports publics pour se rendre au travail.
Les chercheurs ont utilisé les données de la « New Zealand Census-Mortality Study », qui relie les recensements et les registres de mortalité, pour effectuer des études de suivi de la population pendant trois à cinq ans après les recensements de 1996, 2001 et 2006.
Les sujets devaient répondre à la question suivante : « Le jour X (jour du recensement), quel était le principal moyen de transport utilisé pour se rendre au travail, c’est-à-dire celui que vous avez utilisé pour parcourir la plus grande distance ? »
Selon le Dr Shaw qui a analysé les données de 3,5 millions de Néo-Zélandais, est l’une des plus grande étude de masse jamais réalisée pour examiner l’association entre le mode de transport pour se rendre au travail et les résultats en matière de mortalité.
« Nous avons étudié 80 % de la population néo-zélandaise en âge de travailler sur une période de 15 ans, c’est donc une étude très représentative ».
Selon le Dr Shaw, l’augmentation du « transport actif » est promue comme un moyen de traiter les questions de santé et d’environnement, mais l’association entre les différents modes de transport, tels que le vélo, la marche et les transports publics, et les résultats pour la santé est restée floue.
L’étude a révélé que plus de 80 % des Néo-Zélandais se rendaient au travail en voiture le jour du recensement, contre seulement 5 % à pied et 3 % à vélo.
« Il y avait des différences entre les sexes dans le mode de transport pour se rendre au travail, avec 2% des femmes faisant du vélo contre 4% des hommes, mais plus de femmes marchant ou faisant du jogging (7%), par rapport aux hommes (5%). Une proportion plus élevée de jeunes gens ont fait du vélo, de la marche ou pris les transports publics par rapport aux personnes plus âgées ».
Pour la Dr Shaw, les données du recensement n’ont fourni aucun détail sur l’intensité physique du trajet, de sorte que ceux qui vivaient dans le centre-ville et qui marchaient 200 mètres pour se rendre au travail étaient dans la même catégorie que ceux qui montaient et descendaient une colline à vive allure pendant 30 minutes pour se rendre sur leurs lieux de travail.
« Nous n’avons pas constaté d’augmentation des décès dus aux accidents de la route associés à la marche et au vélo, bien que le système de transport néo-zélandais à l’époque de ces études était fortement dominé par la voiture et que les routes ne tenaient que rarement compte de la sécurité des piétons et des cyclistes ».
Pour le Dr Shaw, ces résultats soutiennent les initiatives visant à augmenter le nombre de personnes se rendant au travail à vélo.
« Augmenter le nombre de cyclistes pour se rendre au travail dans un pays où le nombre de cyclistes est faible comme la Nouvelle-Zélande nécessitera des politiques visant à la fois les transports et l’urbanisme, comme l’augmentation de la densité de logement et la mise en place de réseaux cyclables ».
Bien que l’étude n’ait trouvé aucune association entre le fait de marcher ou de prendre les transports publics pour se rendre au travail et la réduction de la mortalité, le Dr Shaw affirme qu’il existe d’autres raisons de promouvoir ces modes de transport.
« Marcher pour se rendre au travail présente des avantages pour la santé liés à l’activité physique autres que la réduction de la mortalité, notamment la prévention des maladies cardiovasculaires et du diabète, et prendre les transports publics présente l’avantage d’émettre moins de carbone ».