Victime d’un terrible accident sur le dernier tour de France, le champion italien Alessandro De Marchi (Team CCC) a faillit revivre ce cauchemar dimanche dernier lors de son entrainement. Une puissante voiture de marque Audi a failli l’envoyer à l’hôpital ou au ciel, nul ne le sait. Pour le pauvre abruti derrière le volant de sa grosse cylindrée, de celle où il se sent enfin et pour la seule fois dans sa misérable vie « le maître », ce qui traduit peut être un manque de puissance d’une partie de son anatomie, il ne s’agissait que d’un… « toucher ». De ces c… derrière les volants de leurs voitures, il se souvient des tous les autres, de ces gosses partis par centaines et de son ami Michele Scarponi tué par un camion le 22 avril 2017.Pour que les mentalités changent, il nous faut un vrai soutien politique. Mais ces derniers optent plutôt sur le potentiel électoral qu’apporte les usagers automobilistes que celui de ceux qui circulent à vélo, question de stratégie politique bien plus importante que nos vies. On peut toujours attendre le père noël, ça ira plus vite…. Sur son compte instagram, il publié cette photo et cette lettre adressée à un c..
« Je suis éternellement fatigué et avec des nerfs à fleur peau. J’ai encore mal à la gorge parce que j’ai trop crié et fait rage contre le énième automobiliste lors de l’énième « presque accident » dans lequel j’étais impliqué aujourd’hui. Je n’en peux plus.
Aujourd’hui matin, dimanche 17 novembre, quelques minutes avant 10h. Je pars de chez moi comme tous les jours et me dirige vers le centre de Buja, en grimpant vers l’ascension du « tonino 2 » comme on l’appelle ici.
Je grimpe lentement, à droite, sans me mettre en travers de mon chemin. Au milieu de tout cela, je perçois d’abord le bruit d’une voiture, puis la sensation de « déborder » sur mon coude et ma main gauche. La voiture, une grosse audi, me dépasse, de trois fois ma vitesse, me touchant pour une question de centimètres, je répète ; DE CENTIMÈTRES.
Cher automobiliste ignorant, il s’agit de mon visage ici-bas sur la photo, il s’agit du visage de celui que vous alliez presque tuer ce matin.
Je suis déséquilibré, je me retrouve sur le bas du trottoir qui suit la montée et de toute ma voix je me déchaîne contre l’automobiliste.
La même chose est faite par la voiture qui le suit, une petite jeep bleue, qui, ayant vu toute la scène, par la force de son klaxon le fait s’arrêter. De loin, je vois que le conducteur de la jeep se dispute avec l’autre. J’arrive à l’endroit où l’audi est encore immobile, le cri qui a risqué de me tuer et on me répond : « Je ne t’ai pas touché, va chier !!!! »
Je n’ai même pas le temps de répondre, que ça recommence.
Il repart avec une tête caoutchoutée et s’arrête 200m plus tard devant un kiosque à journaux ! J’arrive juste pour prendre la photo sur la plaque, la voiture et le chauffeur (alors qu’il descend pour aller au kiosque à journaux) et je me sens encore maudit par le sujet.
Cher automobiliste ignorant, il s’agit de mon visage ici-bas sur la photo, il s’agit du visage de celui que vous alliez presque tuer ce matin.
Cher automobiliste ignorant, je te hais de tout mon cœur et j’espère que tu lis ces ligne
Parce que oui, cher automobiliste ignorant, le « toucher » dont vous parliez m’aurait au mieux envoyé directement à l’hôpital ou dans un fauteuil roulant, au pire directement dans un cercueil !
Cher automobiliste ignorant, aujourd’hui, avec votre belle Audi A6 grise métallisée, vous avez failli me tuer…. pour arriver au kiosque en premier !
Cher automobiliste ignorant, je te hais de tout mon cœur et j’espère que tu lis ces lignes ou que quelqu’un qui se souvient de ta voiture pense à toi et te les montre.
« Regarde le visage de quelqu’un qui vient d’échapper à la mort ».
C’est le visage d’un coureur qui a échappé de justesse à la mort. Est-ce que je le mérite ? Est-ce que je conduisais sur une route trop fréquentée, est-ce que je roulais trop au milieu de la route et est-ce que je vous ralentissais ? C’est pour ça que je méritais de mourir ? Pensez juste à ça : vous ne mettez pas seulement en danger la vie d’un cycliste, mais aussi celle d’un mari, d’un père, d’un ami… »
ALESSANDRO DE MARCHI