Depuis quelques années le champion cycliste devenu pilote de ligne au sein de Hop/Air France, Bruno Cornillet, s’intéresse à l’avenir des coureurs. Pas celui du plan sportif mais celui qui continue en parallèle à cette drôle de vie. De celui qui se présente, un jour, sur le coin de la gueule telle une claque dont on ne s’attendait peut être pas, celle de l’après carrière pro.
Mais il y aura bien un autre chapitre dans cette vie bien remplie et celui là concernera les jeunes, leurs carrières, leurs rêves
Dans quelques années, il sera en retraite de sa deuxième carrière de pilote après l’avoir prise une première fois chez les coureurs pros. Mais il y aura bien un autre chapitre dans cette vie bien remplie et celui là concernera les jeunes, leurs carrières, leurs rêves. Quel est son projet? Le Breton ne veut rien dire à ce propos mais dans sa boîte crânienne, il est bel et bien en train de prendre forme. Bruno Cornillet est comme ça, toujours actif, son cerveau en constante ébullition derrière une attitude sereine mais chaque chose est analysée, calculée, testée. Cette expérience, il veut la distiller à ces jeunes qui vont prendre ce vol vers l’aventure parfois hasardeuse. En tant que pilote, il ne prendra pas les commandes d’un avion à la boussole déglinguée. Il veut faire bouger les choses, permettre à tous d’atteindre ses rêves sans se cramer les ailes tel un « Icare » face à son soleil.
En attendant, il est le président d’un jury dont le but le tient à coeur plus que tout. Celui du Prix Etienne Fabre, du nom de ce jeune champion parti trop vite, bien trop vite, à 20 ans seulement. En plus d’être un champion, Etienne Fabre était une tête bien faîte, il était aussi un étudiant à l’INSA de Lyon. Bruno Cornillet
« C’est vraiment bien ce qu’ont créé Chambery CF et AG2R La Mondiale pour venir en aide à ces jeunes. Leur faire prendre conscience qu’il n’y pas que le cyclisme dans la vie.
Le sport étude n’existe pas vraiment dans le cyclisme auprès de la fédération et c’est désolant. C’est une structure privée qui porte ça à bout de bras, c’est incroyable ! Un travail colossal mais ils protègent pas seulement des coureurs, ils protègent des jeunes et leurs avenirs, dans le cyclisme et ailleurs. C’est de ce niveau là qu’il faut commencer, avant toute carrière pro, c’est la base! »
Communiqué du Prix Etienne Fabre
Avec l’aide du team WolrdTour AG2R La Mondiale, le club de Chambery Formation a créé le Prix Etienne Fabre, en 2017, pour venir en aide les cyclistes qui concilient pratique du sport de haut-niveau et études supérieurs. Une biqualification qui demande de l’organisation, du temps et surtout un soutien que cette bourse d’études apporte à ses différents lauréats.
Au cours des deux premières éditions, le Prix Etienne Fabre a récompensé de prestigieux noms comme Benoît Cosnefroy, qui fait désormais partie des fers de lance de la nouvelle génération tricolore ou encore Magalie Pottier, multiple championne du monde de BMX. Mais la Bourse a aussi soutenu ceux qui sont l’avenir du cyclisme, à l’image de Marion Borras (que l’on devrait retrouver à Tokyo 2020 sur piste), ou encore Alexis Renard (champion de France amateurs sur route 2019).
Accompagné sur le plan professionnel avec un stage en entreprise
Cette année, le Prix Etienne Fabre a ouvert une nouvelle catégorie : Alexandre Lloveras est le premier paracycliste à recevoir cette bourse d’études. Il sera aussi accompagné sur le plan professionnel avec un stage en entreprise, ainsi qu’une séance de coaching. Parmi les lauréats, nous retrouvons également la championne de France élites sur route Jade Wiel.
Bruno Cornillet est cette année le président du jury. Il a été professionnel pendant 12 saisons, en remportant des étapes de prestige sur Paris-Nice ou le Critérium du Dauphiné. 14e du Tour de France 1989, ce Breton a entamé pendant sa carrière pro des études pour devenir pilote de ligne.
Bruno Cornillet; (à Mathilde L’Azou, marraine du jury) “Quand on a 20 ou 30 ans, nous sommes encore très insouciants. A ces âges-là, on se croit éternels. Et arrivés à 50 ans, on se dit que la retraite est finalement encore loin, et qu’on a bien fait de penser tôt à notre reconversion pour faire un métier qui nous plaît.
Ils ne faut pas qu’ils tombent dans le panneau du directeur sportif qui va leur vendre du rêve
Car la carrière sportive dure moins longtemps que celle qui nous occupe ensuite. Je n’ai pas changé de mentalité depuis que j’ai 25 ans, j’ai toujours ressenti ce besoin d’être actif, de ne pas faire que du vélo.
Il faut que les jeunes écoutent leurs parents, leur bon sens. Ils ne faut pas qu’ils tombent dans le panneau du directeur sportif qui va leur vendre du rêve et leur promettre un passage facile chez les professionnels. Il faut parfois accepter la difficulté qui est de concilier vélo et études. Mais c’est compatible. C’est une question d’organisation, d’équilibre. Et puis ça fait aussi une bulle d’air qui n’est pas négligeable.
Une chute est si vite arrivée, une fin de contrat aussi… Parez-vous à toute éventualité et préparez dès maintenant l’après
Aux coureurs qui continuent leurs études : croyez en vous, moi je crois en vous en tout cas. N’écoutez pas les autres qui essaient de se rassurer eux-même en disant que vous n’y arriverez pas. Vous pouvez le faire. Formez-vous sans relâche, car cela vous permettra d’arriver sur le marché du travail avec une certaine maturité, et un certain bagage. Une chute est si vite arrivée, une fin de contrat aussi… Parez-vous à toute éventualité et préparez dès maintenant l’après”.
La cérémonie de remise du Prix Etienne Fabre en présence de l’ensemble des lauréats ainsi que de personnalités du monde sportif, aura lieu le vendredi 29 novembre, à 18h à Chambéry. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à les contacter au 06.31.32.83.25, ou par mail en répondant à cette adresse; mathilde.lazou@gmail.com
LA DÉCLA / BRUNO CORNILLET : “PRÉPARER DES MAINTENANT L’APRES”