Dimanche matin, les coureurs s’élanceront pour conquérir ce maillot tant convoité, celui aux 3 couleurs: Bleu comme l’horizon (celui de l’avenir), Blanc comme cette lumière qui vous sort de l’ombre et Rouge comme la rage dans la bataille engagée.
Groupama FDJ, Cofidis, Total Direct Energie, Arkea Samsic ou Vital Concept envoient tous leurs guerrier pour cette quête mais le « France » réserve bien souvent des surprises. Souvenez vous de Steven Tronet en 2015 par exemple. Au courage, il avait osé et gagné.
Sur ce France, il y a cette équipe que l’on nomme Delko Marseille Provence, une bande de guerriers que l’on voit souvent aux avants postes sur les différentes batailles (ils ont déjà le bleu et blanc sur leurs armoiries). Ils n’ont peut être pas cet avantage numérique mais ils courent avec cette foi inébranlable, cette envie poussée par cette rage d’un diable rouge. Ce rouge, c’est justement la couleur qui manque sur leurs armures.
Ce dimanche matin donc, il y aura aussi ce coureur parmi ceux du team Delko Marseille, dossard 122 épinglé dans le dos. Son nom? Jérémy Leveau.
Lui, il aime les échappées au longs cours, pas celles que l’on appelle les « publicitaires », mais plutôt celles qui semblent tellement folles, si dingues qu’elle peuvent surprendre un peloton sur ce circuit de La Haye Fouassière.
« Il n’y a point de génie sans un grain de folie » (Aristote).
Car Jérémy Leveau a le cyclisme dans son ADN, ce grain de folie. Fils du cannibale Daniel Leveau, l’homme à plus de 850 victoires, et frère de Mickael Leveau, directeur sportif dans cette pépinière de talents nommée Côtes d’Armor Marie Morin Véranda Rideau, il a été élevé au cyclisme, à la passion et à l’abnégation. Jérémy Leveau a appris à sentir ces courses auprès des siens tout d’abord, puis par lui même. A force de travail, de kilomètres bouffés sous tous les temps, ils les a comprises, savoir quand placer son attaque et qu’importe si elle est un peu folle, il cultive cet adage ; « il n’y a point de génie sans un grain de folie » (Aristote).
Et si jamais le peloton le rejoint, il sait aussi se lancer dans un sprint effréné comme le prouve sa 3ème place sur le national 2017 à Saint Omer derrière Arnaud Démare et Nacer Bouhanni.
Jérémy Leveau, comment vous sentez vous pour dimanche?
« Bien, très bien. On verra le jour « j » mais je n’y vais pas pour faire de la figuration. On sera présent et on tentera le coup. C’est sûr que notre équipe n’a pas l’effectif comme les grosses écuries mais on y va comme sur les autres coures, on y va pour gagner et avec nos moyens. J’ai déjà porté le maillot tricolore. C’était en espoirs, en 2014, une sensation unique. «
Le profil?
« Je connais ce circuit et je l’aime bien car c’est un parcours pour rouleur et puncheur. Bien sûr, il peut finir en sprint massif. Mais un France est toujours spécial. Il y règne une atmosphère à part. Il réserve toujours des surprises. On ne peut rien prévoir. Tout le monde se sent différent ce jour là, tout est différent. «
vous aimez les longues échappées, vous avez été souvent devant cette saison. Lors de ces attaques, vous pensez aller au bout, à la gagne?
« Bien sûr. Je n’ai pas de grandes qualités, je ne suis ni un gros sprinter, ni un super grimpeur et je n’aime pas subir la course. Du coup, j’aime bien attaquer et me retrouver dans un groupe réduit. Et je donne tout pour aller au bout même si parfois ça semble un peu fou. «
A quoi pensez vous durant ses échappées?
« A la course en premier lieu et aussi aux miens. Je suis fier de porter ce maillot de Delko. Cela fait 6 ans que je suis pro. Je ne sais pas encore combien de temps encore je resterai dans ce monde mais je veux toujours donner le meilleur de moi même pour ce team qui me fait confiance.
En plus, c’est une double fierté car dans la famille, je suis le premier à rester aussi longtemps. Mon père a été pro durant 1 an puis il a décidé de revenir en amateur ( Daniel Leveau a été pro chez Flandria en 73 ). Donc oui, je suis fier d’être là pour tout ça. «
Pensez vous au podium pour dimanche?
« Oui, on y va tous pour ça et j’ai déjà fini 3ème en 2017, au sprint. «
2 adjectifs pour définir votre vision du cyclisme?
« Pfff…. Magnifique. Oui magnifique pour tout ce que cela apporte, malgré les coups durs le plus souvent. Et ce qui est magnifique est aussi difficile. Car c’est toujours très difficile tous ces efforts, ses sacrifices pour atteindre ces moments magnifiques. «