Le champion Franco-Italien Jean-Luc Molineris, fils de Pierre Molineris (tout deux vainqueurs d’étapes sur le Tour de France) a roulé pour les plus grands comme « le Roi » Eddy Merckx. Le cyclisme coule dans ses veines, c’est son ADN, celui dont le Campionissimo Fausto Coppi lui transmettait déjà les bases alors qu’il était tout juste haut comme trois pommes.
Pour le « teigneux » comme le nommait Maurice Le Guilloux, le cyclisme n’a aucune frontière, il est universel, il est une religion. Jean Luc Molineries a bataillé sur toutes les terres saintes, récitant sa prière avant chaque baston. Il était avec ces Belges autour du Cannibale Eddy Merckx dans le team FIAT, il a aussi porté les couleurs du célèbre team Flandria (équipe dont le « Padre » fut aussi Directeur Sportif) en 1973. Ses équipiers se nommaient alors Walter Godfroot, Freddy Maertens… Les plus grands de cet art ont porté les couleurs de cette fabrique de champions comme Roger De Vlaeminck, Sean Kelly, Rick van Loy, Zoetemelk et on en passe des noms légendaires. De cette école Belge, Molineris en a appris la hargne, la culture de la gagne, le respect, l’humilité, la foi en cette religion, ce sacerdoce…
Désormais 45 ans plus tard, les « Frenchies » arrivent au pays du cyclisme avec Julian Alaphilippe, Florian Sénéchal, Rémi Cavagna (tous vainqueurs sur la scène internationale cette saison avec la meute de loups de Patrick Lefevere), sans oublier Guillaume Martin (qui ne cesse d’attaquer, vainqueur sur le Tour de Sicile) ou Fabien Doubey.
La Belgique, terre de Corendon Circus dont le batave Mathieu van der Poel reste fidèle, pays natal de Wout van Aert, Remco Evenepoel, Victor Campanaerts, Thomas De Gendt, Philippe Gilbert et tant d’autres, cette patrie de champions où le cyclisme est une véritable religion, un art de vivre, une question existentielle .
Qui donc est alors mieux placé que Jean Luc Molineris pour nous expliquer ce pourquoi la Belgique est toujours aussi conquérante sur les champs de batailles? Il vient de ce que pays que l’on appelle (toujours) « Berceau du cyclisme », la France. Mais il a connu tant d’autres cultures avec l’Italie et la Belgique entre autre, les terres saintes de cette religion qui n’a pas de frontières.
Lui, le cyclisme il le respire, le transpire, il l’a appris en tant que pro aux côtés des plus grands, il a compris que « les autres », les « étrangers », sont une véritable source d’inspiration et qu’il vaut mieux tenter de comprendre comment ils gagnent plutôt que les critiquer sans cesse, lâchement planqué derrière un pseudo masqué sur un compter twitter sans jamais avoir posé son cul sur une bataille légendaire.
Jean-Luc Molineris, toi le Franco Italien qui a tant couru avec les Belges, quel est la particularité de leur cyclisme?
« L’ego doit faire place au collectif. «
Jean-Luc Molineris; « Tout d’abord il faut savoir que la Belgique vit, mange, boit et prie vélo, c’est leur vie, leur culture. De plus en plus de pays s’en inspire. Les jeunes Belges connaissent l’histoire de ce sport, le palmarès de chaque course il y plusieurs années. Ils veulent tout savoir sur la façon dont les anciens gagnaient, dont ils ont construit leurs légendes. Ensuite la structure et le fonctionnement d’une équipe belge est différente d’une équipe Française.
L’ego doit faire place au collectif. Tu dois absolument t’inculquer cette philosophie de course dans ta tête sous peine d’être mis au placard.. Il n y a pas de place au favoritisme, la concurrence est totale !
« Cédric Vasseur est notre grand espoir en matière de management. Issu de l’école flamande, il est intelligent, discret, consciencieux, il a tout pour réussir.«
Pourquoi n’arrive t-on pas à les égaler?
« Il faut bien le dire, il n’y a pas photo chez les managers ou les directeurs sportifs quant on voit les tactiques de courses misent en place ou les réactions spontanées des équipes françaises! Franchement, c’est à se taper la tête contre les murs et à se demander si certains DS ont vraiment couru…
Mais je rajouterai tout de même un petit bémol avec 3 équipes tricolores… Je pense que des garçons comme Bernaudeau ou Lavenu ont la passion et le « nez » pour concurrencer techniquement, phylosophiquement et sentimentalement les Belges. Par contre je ne suis pas sûr qu ils aient les bonnes personnes à leurs côtés pour les y aider.
Et ensuite, je pense aussi à Cédric Vasseur. Il est notre grand espoir en matière de management. Issu de l’école flamande, il est intelligent, discret, consciencieux, il a tout pour réussir… Il suffit de lui laisser le temps de remettre à flot le titanic Cofidis… »
L’impact de la Belgique dans sa vie de coureur pro
« De ma carrière, mon passage dans des équipes belges est certainement ce qui m’a le plus amené… La conscience professionnelle ! Pour ce qui est du choix du recrutement des routiers dans des spécialités autres que la route personnellement mais je le répète, et c’est vraiment personnel, mon option c’est la piste…
L’école de la piste et du cross en Belgique
« La roue fixe te donne un coup de pédale à nul autre pareil, il en va de même pour la piste et le style incomparable du pistard… Je conçois aisément que d’autres puisent dans le cyclo cross car c’est également une école qui amène énormément notamment le jump et l équilibre … La preuve en est en ce moment (rires) »