A 24 ans, Hugo Hofstetter (Team Cofidis) est l’une des valeurs sûres du sprint « Frenchie ». Vainqueur de la coupe de France 2018, meilleur coureur UCI Europ Tour au classement individuel, il est l’un de ces champions que le cyclisme tricolore espère. Champion de France espoirs en 2015, il a confirmé ce que l’on espérait tout simplement de lui 3 ans plus tard. Oui, il a prouvé qu’il était ce musicien hors pair sachant jouer à la perfection de cet instrument que l’on nomme: « Bike ». Pourtant, malgré ce palmarès, Hugo Hofstetter n’est pas du genre à se la jouer en mode; « Diva des réseaux sociaux », non loin de là! Lui, ses plus beaux riffs s’accordent plutôt sur les plus belles scènes du globe. Il le prouve en jouant parfaitement cet accord sur les classiques comme la Nokere-Koerse derrière un certain Fabio Jacobsen, son live parfait sur la 1ère étape du Tour de l’Ain, où sa 2ème place sur le GP de Denain et tant d’autres…. Bref, à 24 ans, ce fils d’Alkirch a prouvé que l’on devait compter sur lui pour nous faire triper durant la saison 2019!Car Hugo Hofstetter est ce genre de dingue qui dévale à toute vitesse les derniers mètres d’asphalte tel le solo d’une guitare agonisante sur la fin d’une song déjantée, sur cette « road » dont les âmes sont bien plus grandes que les ombres, tout en espérant qu’une sainte lumière vienne changer ce » sound », sorti de ses tripes, en or. Et le jour où il trouvera la note parfaite, ce riff qui tue, celui mettant à genou tout les princes de la planète, celui dont l’air rassemble toutes les notes jusqu’à n’en faire qu’une, il sera ce guerrier qui s’élève en lui. Telle la song de Led Zeppelin, 2019 sera celle de son « Starway to heaven » pour ce diable d’Alsacien.
Le « bike » il l’a dans la peau comme le raconte ses tatouages, tout comme l’ADN de sa famille dont il s’est fait, en plus, tatoué la date de naissance des parents et soeur. Un « K » comme King trône aussi sur son épiderme, un « K » comme celui de sa fiancée, histoire de montrer qu’ils sont maîtres de leurs destins et seulement eux. Il sait qui il est et d’où il vient, de ce pourquoi il enfourche sa machine pour aller chercher ces victoires, là dans ce putain de monde qui part quelque peu en vrille ces derniers temps. Il en a même aussi tatoué un avion et une boussole pour se rappeler qu’il n’est jamais perdu sur cette drôle de planète. Et en haut du bras, cette devise « La volonté mène à la réalisation de nos rêves, la foi nous aide à garder l’espoir le temps est la seule limite pour y parvenir ». Il est l’unique maître de son propre temps, de cet horloge dont le temps s’écoule inexorablement. Il est un Hofstetter répondant au prénom d’Hugo et qui n’attend qu’une chose telle la song des Pink Floyd ; « High Hopes ».
De ce paradis de l’enfer, courant sur cette vieille terre usée, il saura en rire de cette « Better Sweet Symphony », de cette symphonie aigre douce que l’on nomme aussi: la vie. Celle façonnée par cet ADN et au nom de tous les siens!
Be Celt; Hugo, comment es-tu arrivé au cyclisme? Hugo Hofstetter
; « J’ai découverts le cyclisme « grâce » à ma sœur qui c’est inscrite à un club de cyclisme du VCS Altkirch.
Elle devait avoir 8 ou 9 ans et j’en avait 3 ou 4. Parfois, j’allais à l’école de cyclisme avec elle avec mon petit vélo jeune décathlon que j’ai toujours à la maison ! Mon père c’est ensuite mis au vélo et ma mère aussi par la suite. Au final, toute la famille était dans la boucle. Mon père c’est même mis à le faire en compétition, on a même couru ensemble sur une gentlemen de 25 km que nous avions gagné avec un bon niveau régional.
Une fois, je me souviens que nous avions aussi gagné chacun dans notre catégorie, moi en minimes et lui en vétérans. Oui, c’est vraiment encore un bon souvenir et pour l’anecdote, c’était la ville où j’ai maintenant acheté ma maison !
C’est le sport qui a réuni toute la famille, cet ADN.
Mais je pense que cette passion a pris sa place dans le temps car à l’école de cyclisme nous partions en famille le dimanche et on se rendait sur les courses avec le club du vcsa le matin. Si je me rappelle bien, je crois que c’était la course le matin et l’après midi le sprint et le gymcan. Mais le midi, nous mangions tous en réunion avec toutes les personnes du club. C’était vraiment convivial et puis j’étais bon donc en tant que compétiteur dès le plus jeune âge ou je voulais déjà tout gagner, j’ai forcément aimé ça (rires). Je pense que si j’avais fini dernier tout les dimanches, j’aurais vite capitulé ! Donc oui, c’est le sport qui a réuni toute famille, cet ADN.
Puis c’est devenu bien plus qu’une passion, c’est une aventure humaine faites de rencontre ?
Oui, déjà avec l’école de cyclisme en général et surtout avec celle du VCSA. Voilà pourquoi j’ai aimé le vélo. C’est devenu une passion et c’est aussi grâce aux personnes que j’ai côtoyé jusqu’à maintenant, celles qui m’on fait aimé le vélo comme René Schlinger l’entraîneur du vcsa, Gilles Hartmann le président dont son fils était pro chez Cofidis et il était à Etupes avant comme moi. Il n’a juste pas été à l’AC Bisontine où j’ai connu Rémy Deutsch l’entraîneur maintenant d’étupes et de Vital Concept.L’AC Bisontine, j’ai connu des vrais passionnés avec Pascal Orlandi le président et tout les autres comme Robert Orioli le président du CC Etupes et Jérôme Gannat le ds du Team. Et pour finir Jacques Decrion, mon entraîneur actuel de Cofidis qui m’a fait passé un gros cap depuis que je suis passé pro !
Me faire progresser jusqu’au plus haut niveau tout en gardant cet art comme une passion et non pas une contrainte
J’ai aussi eu de la réussite dans mes rencontres et lors de l’évolution de ma carrière. Ces personnes me donnent la flamme du cyclisme dans les yeux, celle qui me fait progresser jusqu’au plus haut niveau tout en gardant cet art comme une passion et non pas une contrainte !
Quand as tu fait de ton rêve une réalité?
Je pense que c’est vite devenu mon rêve en fait. Celui de devenir cycliste pro ou pro dans un autre sport. Je faisais aussi du foot avant et j’étais aussi bon mais en benjamin j’ai gagné les championnat de France sur route et ca m’a dirigé vers le cyclisme. J’ai donc laissé le foot car j’allais passé minime et les courses et les matchs avaient lieu le même jour alors qu’en benjamin, on jouait au foot le samedi et les courses le dimanche.
J’étais un petit garçon hyper actif. j’ai toujours aimé bouger. J’ai touché à tout, j’ai fait de la danse, de l’escrime, de l’athlétisme (je gagnais presque tous les cross unss et pompier etc..) du foot et du vélo et quand j’étais tout petit je ne voulais faire que du sport et même en grandissant.
Quand je me suis dirigé vers le vélo, je me suis dirigé forcément vers mon rêve: celui d’être cycliste pro.
Selon toi, que veut dire: être cycliste pro ?
Pour moi, un cycliste professionnel, c’est un athlète qui doit tout mettre en œuvre pour sa réussite sportive et améliorer sa performance constamment et ne penser qu’à la victoire du groupe ou personnel suivant les rôles définis et selon les possibilitées sportives de l’individu.
Ne jamais oublier que nous sommes « des privilégiés »
Nous devons, en tant que cycliste professionnel et sportif de haut niveau, être accessible à tous et surtout pour les jeunes qui veulent « être comme nous ou plutôt devenir comme nous » et ensuite pour ne jamais oublier les clubs qui nous ont formé.
C’est notre métier, nous vivons de notre passions. Nous avons de la chance certes mais, dans mon cas, je me suis donné les moyens de « m’offrir » cette vie. Mes parents ont été très importants aussi bien sûr tout comme énormément d’autres personnes et je pense qu’il ne faut jamais l’oublier et s’en rappeler tout le temps. Surtout quand on n’a pas envie de s’entraîner. Ne jamais oublier que nous sommes « des privilégiés ».
Que dirais tu à un jeune qui rêve d’être pro?
Je pense que le plus beau message que j’ai pu donné à tout le monde, c’est celui là; »Si on veut, on peut » car j’étais très bon étant jeune même en minimes, cadets mais la concurrence n’était pas très rude en Alsace. Tout le monde le sait car il y a peu de licenciés par rapport à des régions comme la Bretagne ou celle du Rhône Alpes etc … J’ai eu plus de mal du coup, je dirai même beaucoup. J’ai commencé à prendre vraiment forme en allant à Besancon avec l’AC Bisontine en DN2 et ensuite au CC Etupes en DN1. Tout comme ma première sélection en équipe de France en 2014 au tour du Doubs en espoir 2ème année alors qu’en arrivant au CC Etupes beaucoup de gens même des coureurs me voyaient certainement comme le mec qui allait faire les petites courses, le genre de gars à n’être qu’un simple équipier alors que, finalement, cette saison là j’ai fait 36 top 10 je crois et 12 podiums.
Si on veut, on peut
Voilà j’ai commencé à prendre forme et on ne me voyait plus de la même façon ensuite. Même quand je suis passé chez les pros malgré mon titre de champion de France espoir, peu de gens pensaient que j’allais « devenir » quelqu’un.
Cette année j’ai gagné la 1ère étape du tour de l’Ain et j’ai gagné le général de la coupe de France. J’ai gagné l’uci Europe tour ! 9 podiums, 24 top 10. Ce message donc; « Si on veut, on peut! »
Une définition de cet art que l’on nomme « Cyclisme »?
Le cyclisme, c’est beaucoup de chose à mes yeux. C’est ma carrière professionnelle, c’est ma passion. Ce sont les moments, des souvenirs en famille. C’est aussi des rencontres et des voyages que je n’aurais certainement jamais fait si je n’avais pas connu cet « art » et même quand je suis passé professionnel.
Le cyclisme c’est ma vie et ma vie c’est le cyclisme
Le cyclisme c’est ma vie et ma vie c’est le cyclisme. Je suis même dans l’impossibilité de faire passer ma vie privé avant le vélo car si je suis déçu d’une course, alors je ne suis pas bien et je le fait subir à ma copine (à mon grand désespoir)… Le cyclisme, ce sont des valeurs que je défends. Le sport, comme le vélo, m’a apporté une rigueur. Il m’a donné un fil conducteur, m’a rendu indépendant, m’a fait évoluer petit à petit durant ma vie. Il m’a fait passé du petit garçon hyper actif et « teigneux » que j’étais à l’homme que je suis désormais. Il m’a porté où j’en suis aujourd’hui comme réussir dans ma carrière de cycliste professionnel, pouvoir m’acheter une maison en devenant pro. Sincèrement, je remercie mes parents qui ont fait beaucoup de sacrifices, tant d’efforts et toute ma famille aussi. Au nom de tous les miens… Qui serais je aujourd’hui sans le vélo?