Le 9 décembre prochain se tiendra la 61ème édition du cyclo-cross de Lanarvily dans le Finistère, presque 2 ans après le championnat de France célébré en Janvier 2017, la dernière épreuve,aussi, sur ce circuit du Mingant. Patrick Le Her et les siens nous ont remis le couvert pour ce classique des sous-bois avec un beau plateau composé du champion de France Steve Chainel, d’Arnold Jeannesson, Antoine Benoist, Matthieu Boulo, Tony Périou, les frères Joshua et Lucas Dubau et tant d’autres champions. Des « routiers » seront aussi présents comme Valentin Madouas, Thibaut Ferrasse ou encore Romain Le Roux entre autre.
La terre sacrée de Lanarvily va de nouveau être le théâtre d’une belle bagarre et surtout, ce coeur de cyclo-cross s’est remis à battre avec autant de passion et de ferveur que les éditions précédentes. Tant que Patrick et les siens sont aux commandes, ils se tiendront encore debout, droits dans leurs bottes, les mains dans la boue, mais du moins tant que leurs corps les leurs permettent. De nouveau, ils ont des envies d’international pour l’année prochaine. Donc, pourquoi ne pas devenir un cyclo-cross international C2 pour 2020 voir même dès l’année prochaine en 2019?
Patrick Le her, un beau plateau réuni pour ce 9 décembre prochain.
Oui. Tu vois, nous sommes toujours là. Bon, on avait dit que l’on remettrait le couvert après une année d’absence car nous étions rincés et la motivation n’y était vraiment plus. C’était en janvier 2017, nous sommes en décembre 2018, quelque part chaque année a été couverte (rires). Plus sérieusement, il nous fallait ce repos nécessaire pour recharger les batteries et retrouver la hargne d’aller au charbon malgré les nuages noirs qui se profilent à l’horizon. Il faut continuer pour perpétuer l’histoire de Lanarvily, pour les gars, pour l’avenir des jeunes, bref pour le cyclo-cross qui reste notre âme avant tout. Mais nous ne sommes plus tout jeunes non plus (rires).
Ils aiment tous ce « classique »
Donc oui, Steve Chainel, le champion de France, sera là bien sûr. Il se bastonne corps et âmes pour que le cyclo-cross puisse encore vivre en France et il le fait avec honneur et panache, il ne lâche rien et il nous a toujours été fidèle le Vosgien. Il y aura aussi des jeunes comme Antoine Benoist, Michael Crispin, les frères Dubau, tony Périou, le champion des Haut de France Florian Trigo, le champion de Bretagne Matthieu Boulo, des gars moins jeunes mais de grands champions comme Arnold Jeannesson et aussi des pros sur route comme Valentin Madouas ou Romain Le Roux. Ca nous fait vraiment plaisir que tout ces gars ont répondu à notre invitation, et comme le dit si bien Steve: ils aiment tous ce « classique ». »
La « gnac » vous est revenue alors?
Si on peut dire, mais la passion ne nous a jamais quitté. Juste que nous étions vraiment crevés après le France. J’ai été vraiment heureux de ce championnat. Le public avait répondu présent, les courses ont été superbes, il n’y eut aucun incident, tout s’est bien passé et nous avons eu un très bon visuel Mais nerveusement, j’en pouvais plus. J’avais vraiment hâte que cela se termine tant la pression financière que l’on nous impose te pousse dans tes retranchements. Tu sais combien ça coute un championnat national? 200 000 euros… Il en faut des partenaires pour que la fédé te valide. 200 000 euros c’est devenu énorme à notre époque… Et cela ne rapporte pas grand chose, voir rien pour l’asso. Nous sommes heureux si nous ne terminons pas dans le rouge.
De plus la fédé nous oblige à payer autant pour une épreuve féminine désormais, pour la parité dans le sport. Je suis d’accord avec cette parité mais la somme que l’on doit donner et la même que chez les hommes, ils jouent aussi la parité sur l’argent (rires). Ca gonfle la note et ça nous plombe le budget. Attention, j’aime le cyclo-cross féminin, il y a de sacrés guerrières mais malheureusement elles ne sont pas aussi nombreuses que chez les hommes, le peloton est beaucoup moindre mais la note à payer, elle, est la même que pour les hommes. Ca peut te flinguer un événement ce montant final.
Le cyclo-cross de Lanarvily en C2 l’année prochaine?
« A une époque, il y a environ 15 ans, quand tu organisais une épreuve de ce genre, tu pouvais dégager un bénéfice de 30 à 40 000 euros au final. Ca te permettait de repartir l’année suivante avec des grands noms au départ et de pouvoir payer tout l’événement. Désormais, si tu en ressors avec 10 000 euros, c’est déjà un exploit tant les charges te plombent. Donc, c’est assez dur et stressant de remettre le couvert. Si on doit le remettre, ce ne sera pas un national mais un international C2. Peut être que dès l’année prochaine en 2019 ou alors en 2020 on se mettra en classe C2. Du coup, cela nous coûtera un billet de 10 000 euros à verser à la fédé, bien moins cher qu’un France et les coureurs étrangers viendront aussi disputer les points UCI aux Français. »
Perpétuer la tradition
L’avenir plus lointain?
Je n’en sais foutrement rien, c’est un peu l’inconnu sur ce point. Déjà au niveau des bénévoles dans le bureau, je ne sais pas si on tiendra encore quelques années.Si on arrête, qui va prendre la relève? Si les jeunes ne viennent pas à nous, oui je pense que cela sera le chant du cygne pour bientôt. Notre rêve, c’est que ces jeunes nous rejoignent au bureau. On les mettrait en doublure avec les anciens pour leurs apprendre la façon de faire, de façonner ce circuit, de le sentir, de le comprendre afin de perpétuer la tradition avec leurs propres visions pour l’avenir. Mais personne ne s’est encore présenté… J’ai un peu peur oui. Regarde toutes ces courses qui disparaissent… Ce n’est pas qu’une histoire de budget même si cela reste le problème le plus important, c’est aussi une histoire de relève, c’est un tout…
Le circuit du Mingant a pourtant de solides partenaires
Oui, ça oui. Des boîtes comme Tanguy matériaux, Le Saint (fruits et Légumes), Even, les magasin Leclerc sont toujours là avec Groupama maintenant qui se lance dans le cyclisme pro. Ils savent que c’est un mythe ce circuit et que le public répondra présent comme chaque année, c’est une valeur sûre. De plus, ils ont aussi envie d’entendre le battement de ce coeur encore et encore et pour les années à venir, ici à Lanarvily.