Le Breton d’adoption de l’équipe costarmoricaine veut se réconcilier avec le KBE, cette épreuve qu’il qualifie de « différente ».
[dropcap]F[/dropcap]abien Schmidt et les souvenirs du Kreiz Breizh Elites : réminiscence des vieux démons, d’étapes sombres, de jours qu’il vaut mieux effacer, d’une page qu’il préfère tourner. 2010 et 2015, les deux seules années où le puncheur de l’équipe Côtes d’Armor-Marie Morin s’est aligné au départ de l’épreuve cosmopolite classée UCI 2.2, sont des éditions à radier : « Je n’ai jamais eu le feeling avec cette course, je ne voulais même plus revenir tellement j’étais mauvais. »
Alain Baniel, communément appelé le « Druide de Callac » et créateur du KBE aurait-il joué des mauvais tours au Breton d’adoption de 29 ans ? Serein, détendu et sûr de ses capacités, Fabien Schmidt se présentait apaisé à la présentation des équipes, aujourd’hui à Carhaix, et se disait prêt à se dévouer pour son équipe. L’aura de sa victoire sur le Tour de Bretagne 2018, du sacre d’un petit Poucet qui avait puni les ogres de troisième division, plane encore fièrement sur l’équipe de Mickaël Leveau : « Ce serait encore plus dingue de gagner ici, car il va falloir se découvrir et prendre tous les risques dans une course moins lisible qu’ailleurs. »
« Une philosophie à part »
C’est là que le KBE trouve toute sa singularité : par son aspect international, par les 17 nations représentées au travers des 153 coureurs, qui rendent la physionomie de la course ésotérique : « Ce sont des équipes qu’on ne connait pas. Sur le Tour de Bretagne, quand tu vois débarquer tous ces noms que tu connais, tu sais comment va se dérouler la course. Le Kreiz Breizh, c’est le flou. »
Alors que des questions pouvaient se poser concernant le leadership costarmoricain, qui compte des pointures à l’instar de Jérémy Bescond ou encore Frédéric Guillemot, Fabien Schmidt a mis fin au débat : « Je ne devais pas venir au début, mais Frédéric [Guillemot] est en pleine forme et je me devais de l’épauler. » Cette équipe relâchée aborde le KBE sans aucun complexe, et aura son mot à dire face aux armadas continentales. Comme dirait Fabien : « La victoire n’en sera que plus belle. »