Le vieux briscard (38 ans) et patron du cyclo-cross français durant des années a encore prouvé à Quelneuc qu’il était bel et bien l’homme des grands rendez-vous. Francis Mourey (VC Valdahon) a pris la seconde place du championnat de France dans le Morbihan. Après 9 titres de champion de France chez les élites, l’ancien professionnel de chez Fortunéo et spécialiste des terrains gras aurait même pu réaliser la décima si il n’était pas tombé sur un os du nom de Steve Chainel.
Be Celt : Comment s’est déroulée ta course ?
Francis Mourey : « Aujourd’hui, il m’a manqué de la force et Steve était au-dessus du lot. C’est un beau champion. J’ai pris un super départ pour pouvoir prendre les trajectoires que je voulais mais je suis plutôt un homme de fin de course, contrairement à Steve. Il m’a manqué un tour pour revenir peut-être. Je pensais que Venturini allait être mieux, j’ai donc laissé faire mais quand il a essayé d’accélérer j’ai vu qu’il n’était pas tranchant. On a laissé trente secondes à Steve et c’était compliqué de le reprendre… »
Quelle a été ta réaction quand Steve est parti ?
J’ai choisi de laisser faire car j’estime que c’est aux coureurs qui n’ont jamais eu le maillot de faire la course. Il fallait prendre les bonnes décisions au bon moment, ce que je n’ai pas su faire. Chaque année, je cours comme si je n’avais pas gagné le maillot. J’avais annoncé que mon objectif était le championnat de France. Sur 21 championnats, j’en ai gagné 11 c’est déjà pas mal déjà !
Avec Steve, vous êtes adversaires mais amis avant tout ?
Oui comme je l’ai dit on est amis 364 jours et 23 heures dans l’année. Mais de 15h à 16h on est les pires ennemis du monde (rires). Il mérite amplement ce titre pour tout ce qu’il fait pour la discipline.
Qu’en sera-t-il de ton avenir dans le cyclo-cross ?
Je serais présent l’année prochaine, surtout que le championnat de France se déroulera chez moi à Besançon. Si je gagne là-bas, ça serait top et la boucle serait en quelque sorte bouclée.
Pour la suite de la saison ?
Je ne serai pas au départ du mondial, je ne suis pas le bienvenu en Équipe de France m’a t-on dit. C’est comme ça…
Ils te considèrent trop âgé ?
Je ne sais pas, c’est à eux qu’il faut le demander. Ça fait 21 ans que je suis là et j’ai toujours fait honneur au maillot tricolore. J’ai quand même un palmarès au niveau mondial (plusieurs manches de coupe du monde). Je trouve aujourd’hui que la politique mise en place ne respecte plus les coureurs.
Interview par Arthur Frand