Il était le « Roi », il était le meilleur cyclocross man de sa génération. Le belge Sven Nys , vainqueur de 50 manches de coupe du monde, 2 titres de champion du monde et 7 coupes du monde s’est confié au magazine « Business Insider » et à son journaliste Daniel McMahon. En voici quelques questions et réponses choisies.
Daniel McMahon: Vous avez vécu une carrière professionnelle extraordinaire qui a duré 20 ans, remportant les plus beaux cyclocross. Quand vous regardez en arrière, quelles sont les leçons les plus importantes que vous avez apprises?Sven Nys
: « D’abord, vous devez avoir la passion et aimer vraiment faire du vélo tous les jours et au plus haut niveau. Aussi, personnellement, mon but était de toujours d’essayer de battre la prochaine génération. Essayer de me développer, de progresser même quand j’avais 37 ans.
En 1997, quand j’ai commencé comme athlète professionnel, mon sport n’était pas comme maintenant. J’avais besoin de progresser encore plus pour battre la prochaine génération, mais les choses ont également changé dans le sport. Les vélos ont changé, le cross est devenu plus rapide et il devient de plus en plus professionnel. Mais mon but était toujours d’essayer d’être en avance sur tous les autres. C’était ma motivation. Cela m’a aidé à travailler tous les jours de l’année, et de façon très dure. Et ça n’a jamais cessé. »
le cyclocross était toujours le plus important.
Est-ce la raison pour laquelle vous avez participé à des courses sur route en plus du cyclocross?Sven Nys:
« Oui, exactement. J’ai fait de la route presque chaque année pour me préparer à la saison du cyclocross. À certains moments, j’ai fait plus de route et certaines classiques du printemps. Mais je n’ai jamais oublié où j’étais vraiment bon. Et c’était le cyclocross. Je roulais toute une saison de cyclocross et sur quelques classiques du printemps, jusqu’à Paris-Roubaix. Mais je n’ai jamais pris la décision de rouler uniquement sur la route puis de faire une douzaine de cross. Non. C’était toujours le contraire: le cyclocross était toujours le plus important. »
Vous dites que vous avez toujours voulu être en avance sur la génération suivante, alors vous deviez travailler plus dur que vos rivaux?
Sven Nys: Oui, mais la discipline a également changé, les matériaux ont changé. Donc, vous devez non seulement développer vos propres compétences, mais celles du vélo aussi. Par exemple, Il faut aller aux camps d’entraînement et dormir en altitude. C’est toujours étape par étape qu’il faut faire des choses nouvelles et différentes. Par exemple, j’ai pris la décision en 2005 de participer aux courses d’été en VTT, ce qui m’a aidé à devenir plus fort en cyclocross. Et cela m’a motivé de manière différente pour préparer le cyclocross. C’est la raison pour laquelle j’ai toujours été motivé et déterminé à essayer d’être le meilleur. »
Vous avez pris votre conditionnement physique au sérieux, plus que d’autres. Vous essayiez toujours de nouvelles choses pour le compléter. Par exemple, vous avez intégré la pliométrie dans vos entraînements.
Nys: « Oui. Et ne pas utiliser trop de poids. Faire du vélo était le plus important, faire tout l’entraînement de puissance sur la vélo, parce que c’est spécifique et c’est vraiment important. En outre, travailler la stabilité de base, tout en essayant d’être en équilibre de tout votre corps, physiquement et mentalement.
Puis vous devez être prêt avant le début de la saison. Ne pensez pas en septembre que vous devez vous entraîner ou que vous pouvez évoluer plus tard. Non, non et non. Vous devez être prêt bien avant septembre.
Avec ce planning que j’ai créé, j’ai vu plusieurs fois que d’autres copiaient ce que je faisais. Et si vous imitez quelqu’un, vous êtes toujours en retard. Et c’était toujours ma chance, car je n’ai jamais copié ou imité quelqu’un. J’avais développé quelque chose de nouveau. Et les autres avaient toujours avec un temps de retard.
Vous étiez aussi l’un des premiers cyclocrossman à posséder votre propre camping-car.
Nys: J’étais. Au début, j’allais aux douches dans les vestiaires qui étaient disponibles sur la course, et à un certain moment, j’ai dit: «Hé, quand je viens au vestiaire, c’est toujours de l’eau froide ». Parce qu’après les interviews, j’étais toujours le dernier gars aux douches, et il n’y avait plus d’eau chaude. Finalement, je me suis dit: «J’ai besoin d’un camping-car pour que je puisse prendre une douche, ça va m’aider à rester en bonne santé. Il fallait qu’il y ait tout autour de moi, y compris mes mécaniciens….
Et maintenant tout le monde a un camping-car.
Sven Nys: Ouais et c’est étrange si tu n’en as pas.
Que pensez vous des stars d’aujourd’hui, Wout van Aert et Mathieu van der Poel?
Sven Nys: Eh bien, ce sont de grands talents. Ce sont les deux rois de leur génération. A chaque génération, vous en avez quelques-uns. Comme vous avez eu Niels Albert, Štybar et moi avant, et beaucoup d’autres coureurs dans le passé aussi. Aujourd’hui, nous avons deux gars qui font un très bon travail pour le cyclocross. Ça va être vraiment difficile de les battre dans les prochaines années.
Mathieu a plus de compétences techniques, plus d’explosivité
Qui est le meilleur?
Sven Nys: Mathieu. Quand vous comparez Niels Albert puis maintenant Mathieu van der Poel et Wout van Aert, c’est un peu la même chose. Si vous comparez Van der Poel et moi, c’est aussi un peu le même truc. Peut-être qu’ils sont encore meilleurs que nous.
Mais Mathieu a plus de compétences techniques, plus d’explosivité. Wout a plus de force, il observe. En tant qu’athlète, il est déjà un peu … plus âgé. Il est un peu plus lent, il utilise un peu plus sa puissance. Mais Mathieu a cela ( Sven fait un mouvement rapide de zigzag avec sa main), ce truc, ce mouvement spécial après chaque virage, et c’est ce que les gens veulent voir. »
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