À 19 ans, Mickaël Crispin (Team Chazal Canyon) entame sa 2ème année espoirs auprès de l’équipe de Steve Chainel avec Antoine Benoist, Yann Gras et Lucie Chainel. Le « dirty bike », il l’a dans la peau comme tout ce team orange et noir. Pourtant, cet art de vivre créé par les français est délaissé par son propre peuple, snobé par ceux qui en ont été ces adeptes. Le Breton Jean Robic en fut tout de même le premier champion du monde en 1950. Durant des décennies, il était l’apanage du sport tricolore, on a parfois une mémoire qui flanche faut croire ! Depuis, il est devenu l’un des sport rois en Belgique, aux Pays-Bas et même dans le Royaume de la reine d’en face. Il est devenu ce sport extrême qui plait à une jeunesse, à celle d’Europe. Allez donc demander à Mathieu van der Poel ou Tom Pidcock ce qui les ont amenés au cyclisme! Leurs réponses sont des plus claires : Le cyclo-cross. Mais bon, en France on a pris un bonne dizaine d’années de retard en matière de conscience, une tradition bien de chez nous. Chez nous justement, il n’est plus vraiment suivi par les hautes sphères du sport et encore moins par les médias. Mais qu’importe ! Vive les réseaux sociaux et les sites internet! Allez juste faire un tour en Europe ou à travers la planète et vous réaliserez alors qu’il est l’un des sports du futur, qu’il est aussi celui de notre avenir, de celui qui plaît à cette génération.
Heureusement pour notre salut, il y a encore des irréductibles « riders » qui croient en l’avenir du cyclo-cross, de ceux qui veulent donner cet espoir à cette jeunesse qui ne demande qu’une chose: se faire plaisir en pratiquant cet art de vivre. Steve Chainel l’a bien compris. Car le gars Chainel n’est pas ce genre de bonhomme à se la jouer en mode gloriole, une plume dans le cul, à grands coups de discours philosophiques sur le pourquoi du comment devant les médias. Non, le gars Chainel agit avec son coeur et ses tripes, qu’importe les vents et marées, il donne vie à une entité inanimée depuis quelques décennies. En créant la Team Chazal Canyon, il a redonné espoir à toute cette nouvelle vague, à cette jeunesse qui ne demande que de vivre cette sensation extrême, histoire de se tirer la bourre dans les sous bois, se vautrant souvent la gueule dans cette gadoue tout en se donnant à fond pour vivre ce « fecking mud trip »!
Dans ce team plein d’espoirs pour diverses raisons, nous retrouvons donc Mickael Crispin. Champion de France cadets en 2014, il est toujours cet adepte de ce »way of life ». Il nous revient en force, en s’offrant sa 4ème victoire en un mois et nous rappelle qu’il faut se rappeler de son nom et de ce maillot « orange et noir », celui de notre avenir, pour les prochaines échéances, « Never give up » comme disent les anglo-saxons!
Mickael Crispin, à Châteauneuf du Faou, vous vous offrez cette 4ème victoire cette saison en seulement 1 mois. Un retour en force…
Mickael Crispin: » Oui, c’est vrai que je me sens en forme en ce moment (rires). Sincèrement, j’ai un nouvel entraîneur (Mathieu Converset) et un nouveau programme d’entraînement depuis le début de saison qui marche. On a réussi à se conjuguer parfaitement et j’ai retrouvé presque aussi vite mes sensations. Du coup, ça marche pas mal effectivement et je retrouve la foi et la confiance pour aller chercher certains objectifs. »
Lesquels justement ?
« Le championnat de Bretagne par exemple. Il sera sur nos terres en Bretagne donc là tu penses bien qu’il va tous nous motiver énormément. Mais je sais que je peux le décrocher. Ok, il y aura une sacrée résistance en face avec le VCP Loudéac avec des gars comme Nicolas Guillemin, Almenzo Benoist, Julien Leclerq ou avec mon pote et coéquipier Antoine Benoist. On le veut tous mais je sais que je peux jouer ma carte désormais. »
Et sur la coupe de France ?
« Pour être sincère, à Besançon je n’étais pas du tout en forme. J’étais un peu à côté. Puis à la Mézière, j’ai manqué de chances avec des problèmes mécaniques. Mon dérailleur s’est cassé par deux fois, il était alors difficile pour moi d’aller jouer en tête. Mais ce week-end à Jablines pour la 3ème manche, je suis motivé et j’ai confiance. Si le matériel suit, alors je peux viser un top 10 voire mieux. »
L’équipe de France, ça reste dans un coin de ta tête…
« Oui, c’est clair que je veux le retrouver. J’ai encore pas mal de choses à prouver et ces derniers temps je pense que je peux espérer un retour. J’ai vraiment envie de retrouver le maillot tricolore. On verra après la coupe de France à Jablines. »
Les jeunes sont devenus fans de ce sport, je fais partie de cette génération, je sais ce qu’elle veut.
Comment te sens tu au sein du team Chazal Canyon ?
« Le pied. C’est comme une seconde famille. On s’entend tous très bien et nous sommes amis avant d’être coéquipier. Steve nous appelle souvent, nous conseille au mieux, il est à fond derrière nous bien plus que pour sa propre saison en Élites. Il suffit de le voir sur la dernière manche à la Mézière pour comprendre comment il vit cette aventure qu’il a lui même créé. J’espère que ça donnera la foi et l’envie à d’autres de créer aussi leur team. »
Penses tu que le cyclo-cross puisse renaître vraiment en France ?
« Oui, regarde le nombre de participants cette année. Le nombre ne cesse de croître. Regarde la foule à Besançon puis à la Mézière. Oui, je crois en son avenir. Steve est un précurseur qui voit juste. Il sait que ce sport grandit de plus en plus en Europe et dans le monde, il a créé ce team pour nous, pour notre avenir. On parle souvent des Belges et des Néerlandais qui sont les maîtres de la discipline. Mais en France, il va renaître comme dans le passé, les jeunes sont devenus fans de ce sport, je fais partie de cette génération, je sais ce qu’elle veut. »
Tu es aussi étudiant en « expert mécanique automobile » à Saint-Brieuc. Comment arrives-tu à conjuguer cyclo-cross et études ?
« Avec Mathieu, on a réussi à trouver le juste équilibre. Du coup, avec mon nouveau programme je peux conjuguer avenir professionnel et passion. J’ai aussi retrouvé ma forme et cela me donne plus d’envie de m’éclater sur les courses comme dans les études. Quand tu es épanoui, tout fonctionne. »
Et la route ?
« Ma passion première est le cyclo-cross mais j’aime aussi la route. Pour cette saison 2018, je vais rejoindre l’UC Quimperlé. Pour différentes raisons mais la principale étant quand même que je m’y sens bien avant tout. En plus, ils ont un bon calendrier. Sincèrement, la route me permet de prendre de la caisse pour la saison cyclo-cross mais là, j’ai envie de leur rendre la pareille. Donc, de tenter aussi quelques trucs sur la route. Je me fais plaisir et j’ai besoin de cet environnement pour m’épanouir au maximum. »