Photos Marie Greneche/Be Celt21ème sur la dernière manche de coupe du Monde de cyclo-cross à Bogense au Danemark, 15ème au championnat d’Europe, le Français Matthieu Boulo (Team Pays de Dinan) sera, ce week end, sur la 5ème manche à Zeven en Allemagne avec Fabien Canal et Steve Chainel. Mais le Breton pense surtout à son objectif de la saison : le championnat de France à Quelneuc sur ses terres du Morbihan, en Bretagne, le 14 janvier prochain. En attendant, il se débrouille comme les autres tricolores pour parfaire sa condition et atteindre ses rêves, ceux de tout un cyclo-cross national qui peine à survivre. Sans les initiatives de ces champions, l’état de cette discipline serait encore plus préoccupant.
Matthieu Boulo, 21ème sur la dernière manche de coupe du Monde, la forme revient manche après manche…
Matthieu Boulo: « Oui, je reviens doucement mais sûrement. Je ne me suis vraiment remis dans le bain qu’en septembre et je savais que ça allait prendre du temps avant de sentir les premiers résultats. Ça commence à monter et je me sens bien. La forme et la motivation sont là pour aller chercher de meilleurs classements mais ces manches me servent surtout à progresser dans un but bien précis aussi. Je n’y ai aucun objectif sur ces dernières. »
Quel est donc ton objectif précis ?
« Le championnat de France à Quelneuc, sur mes terres. Les manches de ce niveau international comme à Zeven me permettent de me régler en vue de cet objectif. »
Tu penses que tu peux monter sur la plus haute marche?
« Oui, je le pense. Ca sera difficile mais je connais bien le circuit et ce public justement. Ca motive encore plus. C’est vraiment mon principal objectif… »
Dernièrement, Fabien Canal nous disait que vous vous débrouillez entre vous avec Steve Chainel pour rejoindre les courses internationales. Pas de soutien de l’équipe de France sur ces dernières?
« Le team France a une belle structure pour les juniors et espoirs. Mais en élites, c’est une toute autre histoire. J’ai la chance de posséder un camion, donc je trimballe les vélos de Fabien (rires) pour les rejoindre la bas. Sérieusement, heureusement que l’on s’entraide sinon, il n’y aurait peut être qu’un seul français au départ. Comment veux-tu que l’on se prépare au mieux sur ce genre d’épreuve quand tu te dois d’organiser de tout le voyage et te débrouiller une fois sur place. Nous n’avons pas les mêmes structures que les Belges et les Néerlandais où le cyclo-cross est une véritable culture. »
Comment fais tu alors pour pouvoir joindre les deux bouts?
« J’ai crée un crowfunding pour me dégager un budget afin de pouvoir boucler ma saison. Elle se nomme « Degemer Matt« . Ca veut dire aussi bienvenu en Breton. Et donc bienvenu à tous dans ce monde du cx mais avec un jeu de mot sur mon prénom. Chacun donne ce qu’il veut pour nous permettre de faire survivre cet art de vivre. Car il n’y pas que moi à aider, il y a une relève de bons crossmen chez les juniors et espoirs en Bretagne mais que se passera t-il à l’avenir pour eux? Steve Chainel a créé son team qui nous fait du bien et un espoir sur le futur mais il nous faut d’autres initiatives venues de partout pour aider le cyclo-cross tricolore. J’ai des entreprises qui sont là aussi à mes côtes fort heureusement. »
Pourquoi le cyclo-cross est il délaissé par les instances selon toi ?
« Parce que nous ne sommes pas une discipline Olympique, donc on ne se soucie pas de nous et nous sentons délaissés par les instances. On ne jure que par les JO et particulièrement en ce moment, c’est aussi simple que ça. A partir de là, on a peu de soutien de la fédération qui privilégie les autres disciplines olympiques justement. J’aime bien la piste et je n’ai rien contre eux mais le budget du team France quand il se déplace ne peut pas être comparé à celui du cyclo-cross par exemple
Pour soutenir Matthieu Boulo, rendez-vous sur Degemer Matt