En 1992, Joël Thinnes créait la marque « Diffusport« . Une histoire de passion pour la p’tite reine qui ne pouvait se résumer à une carrière de coursier ou comme soigneur pour les plus grands comme Sean Kelly ou Joachim Agosthino. Il fallait bien que ça continue, histoire de ne jamais quitter cette raison d’être, cet art de vivre. Néophyte dans le « business », Joël a pourtant donné naissance à un nom, une histoire, un symbole de notre culture: DIFFUSPORT
Certains diront peut être que c’est encore un article publicitaire, le genre de truc habituel que l’on fait pour nos sponsors histoire de justifier un apport financier. Mais ce n’est pas le genre de la maison et ensuite nos sponsors sont surtout choisis par leurs passions, cet raison de vivre, question de …. Non, c’est un véritable article coup de coeur. Au sein de la rédaction on se nourrit, justement, d’histoires relevées à grand coup de passion. De celles que nous avions étant tout gosse et que nous voulons conserver à jamais jusqu’au fond de nos tripes. L’histoire de Diffusport est bien plus qu’une business ‘ story, elle est celle d’une passion et d’une relation particulière pour cet art de vivre. L’école de Joël Thinnes s’est faite aux côtés du Grand Jean De Gribaldy « Le Vicomte », le manager mythique de Sem France Loire, Skil Reydel , Puch Wolber ou Kas, autant dire auprès des plus grands. Un héritage qu’il a transmis à son rejeton Freddy qui a pris la succession du patriarche à sa retraite. Chez ces nordistes, le cyclisme fait parti de leur ADN, de cette culture.
Nous avons rencontré Freddy et nous lui avons demandé ce pourquoi reprendre le flambeau. Pas le genre de bonhomme à vous donner des cours de philos sur le pourquoi du comment, ni à faire de long discours dithyrambiques sur la vision de son cyclisme en vous balançant que ses produits sont les meilleurs pour diverses raisons. Non, il vous parlera plutôt de son amour pour le vélo, pour ces clubs qui ont le mérite de survivre, de ses bastons épiques, de ces jeunes qui seront l’espoir de notre cyclisme, il vous parlera de son ch’nord comme un vrai « gueule noire ». Parler avec Freddy, c’est aussi de ne pas parler de business justement mais de ces histoires qui ont fait ces légendes. Il vous sort le vainqueur d’une course amateur et la façon il a levé les bras comme si c’était juste hier. Vous devinez de suite que vous avez à faire à un passionné venu de cette terre de cyclisme, de ce ch’nord, de ces mineurs de fonds et forçats qui se bataillaient sur ces pavés de légendes.
Mais bon, comme on est très têtus chez Be Celt, on a voulu comprendre comment une marque française arrivait à se maintenir au plus haut dans ce cyclisme tricolore qui pourtant commence à agoniser en attendant l’espoir d’un avenir meilleur.
Freddy, 25 ans après la naissance de la marque, où en est DIFFUSPORT?
Freddy Thinnes: » C’est vrai 25 ans déjà, mon dieu que le temps file… C’est mon père qui a fondé la marque. Il aimait et aime toujours cette vie de cycliste comme on aime son pays. Il nous avait élevé au sein de cette famille si grande et je suis tombé dedans quand j’étais tout petit. J’ai été coureur et je suis maintenant à la tête de cette histoire familiale. Cela ne pouvait être autrement je pense, une question d’ADN en fin de compte. Chez nous dans le nord, on né avec ce cyclisme dans la peau. Maintenant, Diffusport, c’est 8 employés à plein temps et 10 commerciaux. On distribue principalement en France, le berceau de notre passion. »
Combien de clubs ont fait appel à vous justement?
Freddy Thinnes: » Comme ça a l’envolée, plus de 1000 clubs environ. Nous avons 7 équipes en DN1 comme le CC Etupes, SCO Dijon, Nantes Atlantique, Occitane, Villeneuve ou le VC Rouen entre autre. 7 en DN2 avec Team Pays de Dinan qui nous rejoint cette année comme le VC Toucy et toujours l’AC Bisontine, Charvieu Chavagneux et d’autres. En DN3, on a 15 équipes qui nous ont fait confiance aussi. Puis toutes les autres comme Hennebont Cyclisme qui sont hors DN. Je suis vraiment flatté quand tu vois toutes ces clubs qui nous font confiance. Ce sont eux qui nous permettent d’exister. Du coup, tu te dois d’être au top pour eux, pour tout ces gens qui font battre le coeur de notre cyclisme. Ce n’est pas qu’une simple histoire de business, c’est bien plus que ça. Bien sûr que l’on en vit, c’est notre métier mais c’est avant tout l’amour pour notre art de vivre. Je travaille dans ma passion, on ne peut rêver mieux au final. Certains sont pros, nous on fait du textile avec ce même amour. Je ne peux pas imaginer négliger un club par omission. Tu imagines l’impact et l’irrespect pour notre sport, pour ceux qui font notre aventure? Non, ils sont tous pareils à nos yeux. C’est grâce à eux que l’histoire continue avant tout, tu te dois de leurs donner ton meilleur à tous, qu’importe son niveau. Ils ont cet ADN en eux. »
Pourquoi viennent t-ils vers vous?
Freddy Thinnes: « Par confiance. Ils nous connaissent et savent ce que l’on sait faire. Notre savoir faire se transmet de bouche à oreille et en fin de compte, ça reste la meilleure des réputations. Je préfère que l’on parle de nous sur notre façon de faire que sur le paraître. Des clubs nous reviennent aussi après nous avoir quitté. Il te faut être le meilleur en qualité pour rester à notre place et surtout savoir être à l’écoute des besoins des gars. Une fois que tu as fais tes preuves, ça démarre. Comme un coureur en fin de compte. Montre ce que tu sais faire et on te suivra. Tu sais, j’ai toujours la citation de mon père qui dit : « Le plus dur n’est pas de briller mais de durer ». J’ai en moi cet adage … »
L’aventure pro ne vous tente pas?
Freddy Thinnes: » On est déjà en pro avec Roubaix Lille Métropole. Tu ne regardes pas bien alors? (rires). Roubaix, c’est une histoire de coeur, ils sont du Nord, de chez nous, ils sont nos ambassadeurs et il nous faut les soutenir. Vous êtes Breton, on est Nordistes et comme vous issus d’une terre de cyclisme. Mais sinon l’aventure pro ne me tente pas vraiment. Et sincèrement, investir en pro pour une marque textile, est ce un bon visuel? Quand tu regardes les réseaux sociaux, tout le monde peut dire sur quelle marque de cycles ou de casques ils roulent. Mais demande au public quelles marques textile ces équipes portent? Personne ne pourra te répondre. Le team SKY savait le faire effectivement, ils ont fait la réputation d’une marque. Sinon, à part eux, personne n’en parle. Je préfère m’occuper des clubs de notre cyclisme français. Comme je te l’ai dit, notre savoir faire se transmet de bouche à oreille, ça reste la meilleure des réputations. Je préfère que l’on parle de nous sur notre façon de faire que sur le paraître. »
Vous êtes l’une des marques françaises les plus reconnues, l’étranger ne vous tente pas?
Freddy Thinnes: » On a déjà pas mal à faire en France non? Les belges ont leurs propres marques déjà. On a quelques clubs frontaliers et aussi au Portugal. Mais c’est surtout par coup de coeur. Il nous faut être là pour les équipes françaises en priorité. Et sincèrement c’est un investissement énorme qui plus est. Non, je pense qu’il vaut mieux rester à sa place et perdurer notre savoir faire auprès des nôtres avant tout. »
Pourtant le cyclisme sur route perd de nombreux licenciés actuellement
Freddy Thinnes: » Oui, c’est vrai. On le ressent au niveau des commandes. Quand un club avait 80 licenciés il y a 5 ans, il n’y en a plus que 40 désormais. Pareil pour un club de 20. Du coup, on se diversifie dans le BMX, le VTT et le Triathlon. Quand tu perds sur un terrain, il te faut progresser sur un autre, non? C’est comme dans une équipe sur route et surtout toujours avec cette écoute des gars, des clubs. Diffusport est sur divers fronts. Il nous faut savoir nous adapter et garder notre savoir faire qui fait notre réputation. »
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