Cela fait 2 ans et demi que l’UCI a autorisé l’essai des freins à disques dans le peloton professionnel. Et les essais continueront encore pour 2018. Le 14 avril 2015, l’UCI avait pourtant annoncé que les tests étaient prévus pour les mois d’août et de septembre de la même année avec ce communiqué
«Si l’expérience est satisfaisante, les freins à disque seront officiellement présentés à l’UCI WorldTour en 2017. L’objectif est d’introduire éventuellement des freins à disques à tous les niveaux du cyclisme sur route».
Mais voilà, le coureur Fran Ventoso de la Movistar Team Fran Ventoso avait subi de sérieuses blessures sur le Paris Roubaix 2017 à cause des freins à disques d’une autre équipe. Mais au final, malgré sa plainte, il n’y a pas de changement et d’amendements votés contre la continuité des tests. Car 3 marques se disputent ce marché juteux avec Campagnolo, SRAM et Shimano
Donc pour 2018, l’essai doit se poursuivre « dans les mêmes conditions que 2017« , où les rotors de 160 mm restent la spécification commune avec des bords périmétriques arrondis ou chanfreinés.
Les équipes tests;
Les deux équipes WorldTour parrainées par Campagnolo sont Movistar et Lotto-Soudal mais pour l’instant aucune des deux n’a utilisé les freins à disque malgré l’opportunité. Shimano quand à eux ont le marché avec Sunweb et SPECIALIZED Tarmac Disc avec Quickstep par exemple.
D’autres modèles équipés de disques sont aussi adaptés sur les cycles BMC et LAPIERRE mais il est très peu susceptible de les voir utilisés par ces 2 équipes. D’autres équipes ont enregistrées avec ces freins à disques comme AG2R La Mondiale, Team Dimension Data et les Sky mais du bout des fourches pour l’instant.
Mais pour l’instant donc, très peu d’équipes l’utilisent sur les courses. Car ils ne remettent pas en cause l’efficacité du système mais plutôt la sécurité du coureur et du spectateur. C’est aussi la principale préoccupation du syndicat des cyclistes professionnels (CPA). En effet, la mixité des systèmes de freinage entre les freins à disques et les freins traditionnels au sein du peloton créent quelques problèmes de sécurité comme l’ont vécu, à leurs dépens, Fran Ventoso ou Owain Doull.
L’influence de la WFSGI
Mais voilà, la WFSGI (World Federation of the Sporting Goods Industry) est un lobbying très puissant qui regroupe plusieurs marques comme Shimano, SRAM, Campagnolo sans compter les compagnies d’équipementiers comme Nike, Puma et Adidas. Et ce groupe lobbyiste est à l’opposé des préoccupations du CPA.
L’UCI a alors commandé un test sur l’efficacité des systèmes de freinage à disque et attend les résultats de ce groupe WFSGI, mais la marque Shimano a déjà ouvertement déclaré que les rotors de 140 mm n’avaient pas la même capacité d’arrêt qu’un étrier régulier ou d’un système de freinage à montage direct.
Bref, dans ce mic-mac du business bike, les deux tailles de rotor disponibles sont ceux de 140 mm et 160 mm avec une plus grande puissance d’arrêt et une meilleure dissipation de chaleur. Shimano et SRAM proposent les deux rotors de taille avant et arrière, et suggèrent que le poids du coureur et la conception du châssis doivent être prise en compte avant d’adapter ce modèle.
Réunion entre le CPA,l’UCI et WFSGI en automne
Pour l’instant, c’est le problème de la sécurité des coureurs qui a été posé sur la table entre le 3 parties. Il reste le principale problème et notamment la couverture de sécurité qui peut être mise en oeuvre autour des autour de ces freins à disques. L’idée étant une installation de carénage supplémentaire pour éviter qu’ils soient de véritables lames de rasoirs.
En plus des problèmes de sécurité du CPA, une gamme de freinage et de choix des roues ajoute d’autres complications à l’essai des freins à disque. Compte tenu de la compatibilité entre Campagnolo, Shimano et SRAM, les différentes options de freinage donnent neuf roues différentes pour offrir un service neutre, sans compter les variantes à déblocage rapide et à axe traversant. Bref, il y du pain sur la planche afin d’y voir clair…
Par contre, chaque équipe WorldTour devrait être obligée de disposer d’un vélo à disque comme option pour que ses coureurs s’entraînent et assimilent le fonctionnement. Dans les courses, c’est (pour l’instant) encore le libre choix mais tout en veillant à ce que le peloton soit conscient des différences de capacité de freinage entre les vélos des coureurs et dans divers scénarios.
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