Dehors, le froid s’est installé au beau milieu de l’hiver. La pluie nous fait son concerto en blues mineur, tambourinant inlassablement sur les vitres de la véranda. Pas un temps à mettre un biker dehors ! Du coup, on se vautre avec les kids dans le sofa en se matant des programmes télés tout aussi pourris que ce « fecking » temps. On se passe le CD de Springsteen, histoire de refaire surface en dansant dans cet état de semi hibernation forcée. Allez on se met « Watin on’a sunny day » ( J’attends ce jour ensoleillé) ! Sur le coin de ma table, un livre d’un jeune champion écrit à tout juste 19 ans semble s’endormir lui aussi.
Je l’ai reçu par la poste. Le titre « Diab, un ami pour la vie » Je me souviens, je m’étais dit: « Ouch, 19 ans et déjà un bouquin de publié, gonflé le gamin ! ». Bon, dehors de toute façon « il pleut et ça mouille, c’est nul » comme dirait mon pré-ado de kid ! Les pieds posés sur la table du salon, lunettes de vieux vissés sur le bout de mon nez, je commence à lire une page, deux pages, trois puis je dévore tout le reste. Je repose ce bouquin tard le soir qui n’aura jamais été écorné en fin de compte. Je viens de prendre une beigne magistrale, une leçon de vie par un gamin! Damn it ! Il se prénomme Quentin et répond des Valognes, du nom de ce clan entièrement dévoué au cyclisme comme d’autres le furent fidèlement à leurs blasons durant l’époque de ces conquérants de vikings. Il vient de cette terre de Normandie, de Guillaume le Conquérant, et non loin de la ville nommée « Valognes » justement. Il en a hérité les traits physiques, ce regard d’un bleu perçant, la force et la ténacité d’un taureau. C’est par ailleurs l’un de ces multiples surnoms « RED BULL ». Tignasse rousse sur une gueule d’ange, un cou et des épaules à jouer au rugby plutôt qu’à traîner sur un col, Quentin est muni d’un coeur aussi grand et généreux. Cette volonté de faire partie du peloton professionnel naît à l’âge de 14 ans. À l’époque, il ne s’agit que d’un rêve de gosse.Car il a dans le sang cette adrénaline de guerrier, cette envie de vivre, d’aller jusqu’au bout et de foutre son boxon aux quatre coins du globe. Dans ce sang justement, il y a aussi cet ennemi devenu depuis son ami: le diabète. Dans son livre, il nous explique comment cette maladie l’a poussé à aller de l’avant, comment ils se sont façonnés et comment ils ont grandi ensemble. Comment il en a fait son ami, ce drôle de pote qui vit en lui, une étrange amitié !Alors que d’autres auraient sûrement maudit le ciel de ce triste coup du sort, balancé le bike au fond d’un garage, Quentin Valognes s’en est servi pour lutter. Tout d’abord contre cette maladie surtout et surtout contre lui même. Résultat, il est devenu l’homme qu’il est aujourd’hui. Et à 19 ans, ce guerrier est parti vivre le rêve américain ! Tout a commencé par cette putain de mauvaise nouvelle. Un jour, il passe un appel sur la radio France Bleu. Il a alors 14 ans, il cherche de l’aide, il a osé, il a gagné. Cinq ans plus tard, il participe pour sa première année espoirs aux plus belles batailles pros. Bien plus qu’un livre sur la façon de vivre avec le diabète, c’est une leçon de vie, de courage, de ténacité et comme je vous l’ai dit; Une beigne magistrale ! Dehors, il pleut toujours, la nuit tombe. Qu’importe! La vie est belle, le blues a fichu le camp, il fera beau demain comme le dit le boss sur « Waitin’on a Sunny Day! » Le kid dors déjà du sommeil de l’enclume. Je pose doucement sur sa table de chevet ce livre. Bientôt lui aussi va le dévorer et découvrir cette histoire hors du commun.
Quentin Valognes, votre livre « Diab, un ami pour la vie! » est sorti depuis peu. Pourquoi l’avoir écrit ?
Quentin Valognes: « Je ne le fait pas pour nous faire mousser (rires) mais pour que d’autres lisent et entendent notre message: Celui de faire de leur vie, ce qu’ils veulent en faire. Comme je le dis toujours, c’est grâce à ma maladie que je suis là. À tous les problèmes que j’ai eu étant jeune, à toutes les personnes qui me déconseillaient de faire du sport, je veux leur prouver qu’on peut y arriver. Je ne le fais pas non plus que pour les diabétiques, mais leur entourage et aussi à ceux qui ont un moment difficile dans leurs vies, de leur dire de s’accrocher quand des moments durs nous tombent dessus. Des grands champions comme Dominique Garde en ont fait de cette maladie leur force. »
Vous dîtes que c’est grâce à votre maladie que vous êtes là. Mais peut être aussi est ce votre caractère? Relever les défis et vivre vos rêves et que Diab aurait pu avoir un autre nom, un autre obstacle que vous auriez aussi tout autant relever ?
Quentin Valognes: « Peut être effectivement. Peut être que si j’avais rencontré un autre obstacle, j’aurais réagi de la même manière. On ne m’a jamais posé cette question en fin de compte. Je suis un battant, je ne laisse jamais tomber et je veux aller jusqu’au bout de mes rêves. Diab m’a permis d’apprendre beaucoup sur moi même. Et s’il avait eu un autre nom, j’aurais réagi de la même façon. Il ne faut jamais laisser tomber. »
« Les Russes s’entraînent beaucoup sur leurs machines, les Américains sont adeptes des étirements et nous les Français on est assez branché nutrition. Du coup, on apprend chacun les uns des autres. »
Une leçon de vie et un message: Croire en ses rêves malgré les embûches de la vie, ne jamais abandonné. Quentin Valognes: « Oui, c’est ça aussi ce livre. Je ne le fait pas pour la gloire comme je vous l’ai dit. Je le fais pour passer un message, celui de se battre contre le mauvais coup de sort et que la vie peut être belle. Elle vaut la peine d’être vécue. »
Team Novo Nordisk managé par Phil Southerland, bien plus qu’une équipe..Quentin Valognes: « Oui, complétement. Phil est comme un père pour nous tous. Tout était fait pour que l’on progresse dans les meilleures conditions, aussi bien sur le plan sportif que médical et humain. Je me suis trouvé tout de suite à mon aise, comme dans une famille. Oui c’est ça ! Une seconde famille. Mais celle-ci vient de 14 pays différents. On parle tous l’anglais et je parle même le russe désormais (rires). Mes meilleurs amis sont Ouzbeks et on vit ensemble, ils m’apprennent leurs langues, leurs cultures , les saveurs de chez eux, c’est le pied de découvrir tout ça. Je ne peux pas imaginer de vivre sans le team Novo Nordisk, ils sont ma deuxième famille. On est tous complémentaires dans le team. Par exemple, les Russes s’entraînent beaucoup sur leurs machines, les Américains sont adeptes des étirements et nous les Français on est assez branché nutrition. Du coup, on apprend chacun les uns des autres.»
« Mon rêve ? Faire le Tour de France avec le Team Novo Nordisk. Je sais qu’on peut le faire. »
Votre prochaine rêve?
Quentin Valognes: « Faire le Tour de France avec le Team Novo Nordisk. Je sais qu’on peut le faire. Il y a cinq ans, personne ne mettait un euro sur mes chances d’être pro un jour, hormis ma famille et mes amis proches. Il faut vivre ses rêves, les vivre jusqu’au bout. D’ici cinq ans, on en reparle de ce celui de Tour de France (rires). »
Lien pour DIAB, UN AMI POUR LA VIE et du Team NOVO NORDISK