Cela fait déjà un certain temps que le discret Lionel Marie (trop peut être) est à la tête de l’équipe Chinoise China Glory Mentech. Ce globe trotter du cyclisme (DS chez Garmin, Orica Green Edde, Giant, IAM ou Israël entre autres) a posé ses valises en Chine pour un sacré défi: emmener un coureur chinois sur l’épreuve sur route aux Jeux Olympiques. Et ce pari, le Normand l’a remporté. Il a même fait mieux aux côtés des coureurs comme Willie Smith, Julian Trarieux, Luca De Rossi ou Reinard Janse Van Rensburg , ils font gagner les chinois sur les courses UCI désormais.
Demain, 8 février, son clan sera au départ du Tour of Antalya aux côtés des écuries comme la Bahrain Victorious, Alpecin Deceuninck, Q 36.5, UNO X ou Bingoal WB entres autres. Pour le Normand, ce sera une bonne occasion pour que ces gars prennent de la caisse et de l’expérience pour les objectifs visés par la Chine.
Lionel Marie; « On sait que cela sera difficile pour notre sprinteur Ma Binian mais il sera emmené par des coureurs expérimentés comme Willie Smith, Trarieux et Reinard. Il a déjà claqué par deux fois en ce début de saison sur des courses UCI. Il est en confiance mais il y a un très beau plateau sur ce tour. Ce sera l’occasion pour lui d’apprendre encore plus, sa marge de progression est encore importante. On sera sur la course pour que nos gars se fassent plaisir et apprennent en priorité. »
Un beau début de saison pour China Glory Metech
« Oui, on engrange des points UCI et on peut envoyer des gars sur les grands rendez-vous comme les Jeux ou les mondiaux. En trois ans, la progression a été vraiment constante. Avec l’aide d’un directeur de performances qui leurs a appris à comprendre leurs données, on remarque que les gars sont soudés, qu’ils savent travailler en équipe et qu’ils sont de plus en plus rapides. »
Un coureur chinois sera au départ de l’épreuve sur route des Jeux Olympiques à Paris. C’était l’objectif depuis deux ans
« Oui, il y aura un coureur chinois au départ de l’épreuve sur route. Il y en avait déjà sur la piste mais jamais sur la route . On ne sait pas encore qui on va envoyer mais nous sommes fiers que l’un d’eux va représenter la Chine. C’est bien pour les coureurs chinois car ils vont encore progresser dans un peloton international comme les Jeux. Et ca va motiver les autres pour faire de même. «
Il me semble que les cinq anneaux Olympiques représentent l’union des cinq continents non?
Certains trouvent dommage que les pays émergents comme la Chine soient au départ car ca limite les places pour les grandes nations du cyclisme. Qu’en pensez-vous?
« Il me semble que les cinq anneaux Olympiques représentent l’union des cinq continents non? C’est l’esprit des Jeux à la base, celui de permettre à tous les athlètes du monde de se rencontrer et de se défendre pour aller chercher l’exploit et pas seulement une course réservée pour les grandes nations du cyclisme. L’Asie est un des cinq continents et elle sera au départ, c’est génial. Notre objectif pour la chine n’est pas l’or bien sûr mais celui que notre coureur fasse du mieux possible. La course sur route sera ouverte car aucune équipe ne pourra contrôler le peloton, ca va changer pas mal de choses et c’est mieux pour le cyclisme »
Quels sont vos autres objectifs de la saison?
« Le Tour de Turquie (du 21 au 28 avril). Je pense que ce sera une belle occasion pour nos gars de se faire plaisir et surtout de rivaliser sans complexe face aux grandes équipes. Puis le championnatsd’Asie au Kazakhstan. Nous sommes la seule équipe Chinoise qui voyage à travers le monde. Nos coureurs ont énormément progressé et sont désormais capables d’aller chercher un podium sur ce rendez vous »
Vous portez fièrement cette équipe. Verra t-on une équipe proteam Chinoise dans un avenir proche?
« Ce n’est pas à l’ordre du jour en ce moment. C’est vrai que le cyclisme est en plein essor actuellement en Chine. Il y a énormément de courses, de clubs, une foule incroyable et les chaînes de télévision. Mais les Chinois sont des gens patients. Ils avancent étape par étape. La première chose est de former leurs coureurs pour la scène internationale. Ensuite, on verra mais la Chine surprend toujours.
Je me sens bien en Chine. Leur culture et cette envie d’apprendre me plait énormément. On apprend aussi énormément avec eux. Ils ont une certaine philosophie. Nous sommes sur la même longueur d’onde et je veux encore faire grandir cette équipe, ses coureurs et moi même pour l’occasion. »