Wout van Aert (Jumbo Visma) prendra ce dimanche à Trévise le départ de son quatrième championnat du monde pour la saison 2023. Deuxième aux championnats du monde de cyclocross à Hoogerheide, deuxième aux championnats du monde sur route à Glasgow et cinquième aux championnats du monde de contre-la-montre à Sterling, le Belge espère bien décrocher un maillot arc en ciel aujourd’hui.
Au Het Nieuwsblad, il a expliqué pourquoi il est devenu fan du gravel et pourquoi il se présente au championnat du monde de la spécialité
Wout van Aert: « Après les championnats du monde au mois d’août, il n’y avait pas de véritables objectifs pour l’automne et nous avons commencé à chercher un moyen de compléter mon programme. Et c’est ainsi que nous nous sommes retrouvés sur le championnat du monde de gravel. «
Le triple champion du monde de cyclo-cross affirme n’avoir pas eu à négocier longtemps avec la direction de l’équipe pour pouvoir prendre le départ dimanche.
» Je pensais que je devrais les convaincre, mais apparemment, ils pensent que je suis un gars sympa et j’ai obtenu la permission assez rapidement. Il était clair pour tout le monde que c’était le moyen idéal pour me garder alerte jusqu’à la fin de la saison. Ils savent que j’aime les nouveaux défis. Suis-je ici à la demande de Cervélo (fournisseur de vélos de la Jumbo-Visma) ? Vous devriez demander à la direction à ce sujet. Ils ne me l’ont certainement pas vendu de cette façon. »
Sur le Houffa Gravel, Wout van Aert avait gagné avec neuf minutes d’avance sur son ami Daan Soete qui est persuadé que le Gravel est fait pour van Aert.
« Daan pourrait avoir raison. J’ai mes compétences techniques de coureur de cyclo-cross, mais en même temps c’est un effort long que j’ai aussi dans les jambes du fait de mon entraînement pour la route. Le gravel est certainement beaucoup plus proche du cyclisme sur route que du cyclo-cross. De nos jours, en cross, ça explose dès le premier tour et il n’y a ensuite que quelques gars qui se disputent la victoire. Une course de gravel est plutôt une guerre d’usure, où le groupe de tête est toujours éclairci. En ce sens, la comparaison avec Paris-Roubaix est valable. »
Mais il y a aussi des différences avec la route. Le routier Van Aert découvre le gravel.
« Contrairement au cyclisme sur route, il est beaucoup plus difficile de bénéficier des efforts des autres. Sur ce point le gravel est bien plus équitable que la route. On ne pouvait pas se cacher à Houffalize. J’imagine qu’il y aura des compétitions où il y aura plus de tactique. Ce ne serait pas non plus logique de me déclarer spécialiste après une seule course, je n’ai participé qu’à une seule. »
La différence entre un vélo de gravel, de cross et de route
« Vous pouvez faire du vélo gravel avec un vélo de cross. De nos jours, ceux cross sont également conçus pour utiliser des pneus de 38 ou 40 mm. Mais ces derniers sont beaucoup plus agressifs, par exemple grâce à un moyeu arrière plus rigide. Mais vous avez moins de confort qu’un vélo gravel, qui a un empattement plus long et est plus fait pour toutes ces petites bosses sur la route. Un vélo de route est plus confortable et plus aérodynamique. Mais on ne peut pas toujours utiliser des pneus plus larges. Si j’étais un cyclo, je choisirais toujours un vélo gravel. Avec un deuxième jeu de pneus ou de roues, vous disposez d’un vélo de route solide et vous pouvez l’utiliser en même temps sur les routes de campagne. »
L’avenir du gravel selon van Aert
« Le gros plus, c’est que c’est un sport où le simple amateur peut se tenir au départ avec son idole. Cela rend le gravel spécial. Mais cela mène à doubler les coureurs, comme aux Championnats d’Europe. J’imagine qu’à mesure que ce sport se développe et que les intérêts financiers augmentent, les gens voudront professionnaliser ce sport, alors que c’est précisément ce caractère non professionnel qui fait le charme des compétitions. Le gravel devra savoir où il veut aller. »
Valverde le favori sur ce mondial mais…
« Je n’exclus pas que Valverde gagne à 43 ans. Il a acquis de l’expérience et d’après ce que je vois, il a continué à s’entraîner après sa carrière. Mais il reste encore quelques favoris. Gianni et Florian Vermeersch sont de vrais spécialistes… Ce serait cool d’avoir aussi ce titre »