Pello Bilbao (34 ans) était un coéquipier et ami du regretté Gino Mäder. Dans une récente interview, il a parlé de la campagne de dons qu’il continue de soutenir pour la cause écologique Basoaksos (qui achète des terres pour les reboiser) pour poursuivre cette mission qui tenait à coeur à Gino Mader et pour les souvenirs partagés avec ce dernier.
Pello Bilbao à RAIZ: « Je préfère penser que, si Gino était encore parmi nous, il serait aujourd’hui bien connu et pourrait diffuser ses idées et ses engagements. C’est vrai que nous n’avions pas le même calendrier et que nous n’avions pas le temps de devenir des amis très proches. Mais, pendant le temps passé ensemble, j’ai vu que nous avions des préoccupations similaires, que les mêmes choses nous touchaient, que nous avions des intérêts qui allaient au-delà du sport… Cela m’a marqué. C’est peut-être triste à dire, mais beaucoup d’athlètes n’ont pas ces préoccupations. Nous sommes souvent un peu égoïstes, car notre sport est très absorbant et nous nous isolons un peu du monde qui nous entoure ».
Bilbao était présent à sur ce tour de Suisse fatal à Gino Mäder et a été l’un de ceux qui ont été le plus durement touchés par ce tragique accident. Le vétéran basque comprend que le sport est assez dangereux et que les peurs qui accompagnent ce danger peuvent très bien mettre un terme à sa carrière plus tôt qu’il ne l’aurait souhaité.
Pello Bilbao: « Nous avons tous perdu des êtres chers, des amis, des collègues… C’est très dur, mais la mort fait partie de la vie. De plus, notre sport comporte une certaine part de risque. J’en suis très conscient, et cela m’a fait réfléchir à certaines choses.
Par exemple, si j’avais choisi un autre sport, je prolongerais peut-être ma carrière jusqu’à 42 ans, car j’ai une immense passion pour ce que je fais. Mais avec cette proximité avec le danger et le sentiment de responsabilité envers ma famille, il est probable que j’arrête plus tôt. Prendre des risques devient de plus en plus difficile. Notre mentalité change avec l’âge. »