On s’est fait un flashback dans cette boite crânienne bien abîmée par les temps modernes avec BFM et toutes ces merdes, ce monde que l’on nomme 2.0.
On s’est fait un fecking rêve tel le film « retour vers le futur ». Allez! On revient dans les années 80, le temps d’un trip d’un jour. Dans ces années eighties un peu déjantées en voyant le nom de Joop Zoetemelk, Bernard Hinaut, Angel Arroyo, Yvon Bertin, Cyrille Guimard, Yvon Bonnamour, Christophe Moreau, Pascal Campion, Dominique Gaigne, Jean François Rault, Marc Durand, Philippe Leleu, Christian Levavasseur, Maurice Le Guilloux, Yves Hézard et tant d’autres au départ de la 14ème édition des Critérium des Anciens. Telle la voiture mythique « Delorean », on a voyagé dans ce temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, quand le cyclisme sentait le barbec, les frites et maître cuisson armé de son bob! Et ces champions sont venus rendre hommage à Raymond Poulidor. Au volant de ce « very good trip », le prof un peu dingue d’Arsène David.
Arsène est un passionné de l’histoire du cyclisme et des champions qui ont écrit la légende. Dans cette histoire d’amour, tout a commencé quand il avait 15 ans, jeune ado, au détour d’une fête foraine qui battait les tambours et sentait le caramel et le mintho à un franc, au temps de ce que l’on appelait; les critériums. Ce jour là, le gamin a croisé le rictus de souffrance de Jacque Bossis, on était en 1972.
Depuis, à Pipriac en Ille et Villaine, de nombreuses rues portent le nom des champions qui ont marqué l’histoire de l’art. Et oui, Arsène David aime le cyclisme et sa commune. Cette année, c’est le Grand Raymond Poulidor qui a désormais son nom sur une rue de cette commune garante de la mémoire des ces hommes qui ont marqué l’histoire.
Arsène, comment faites vous pour rassembler tant de champions chaque année?
Arsène David: » C’est un rêve de gosse que je réalise De mes photos, je voulais les voir ensuite en vrai. Je les ai tant encouragé sur les courses ou devant la lucarne de ma télévision. J’ai alors rêvé de faire venir mes idoles de jeunesse à Pipriac, chez moi. Et ça a marché! C’est un rendez-vous depuis 2008. Dès le début, les coureurs ont apprécié et ils aiment y revenir Quand ils sont venus une fois, ils veulent y revenir en général tant ça respire le cyclisme et la convivialité. C’est juste un bon moment, à la « fraîche » et cela fait du bien. «
Les rues de Pipriac portent le nom des champions d’hier. Le 14 octobre, vous avez baptisé une nouvelle rue du nom de « Rue Raymond Poulidor ». Avez vous rencontré Monsieur Poulidor
« Oui, bien sûr. Raymond Poulidor était très communicatif, il échangeait volontiers avec tout le monde. Au fil des ans, nous étions devenus amis. Et il était venu 2 fois chez nous à Pipriac. Ensuite, j’avais passé une semaine avec lui et Daniel Mangeas, la voix du cyclisme, sur le Tour du Haut Var et le Tour de la Provence, nous étions tous les trois logés dans le même hôtel. Le matin, nous prenions nos petits déjeuners ensemble, on parlait cyclisme, anecdotes et tout le reste. Il aura été près du public, je dirai de son public au final car tout le monde l’aimait, jusqu’à la fin. Je l’avais revu à l’arrivée du tour de France à Paris quelques mois avant sa mort. Nous avions discuté ensemble mais je l’avais senti fatigué. Puis il est parti… »
Le cyclisme coule dans vos veines. Comment l’art est arrivé chez vous?
« Oui, je suis passionné de vélo depuis que j »ai regardé le criterium de Saint Just près de Pipriac en 1972, j’avais 15 ans. Ce jour là , j allais pour la fête foraine avec les copains et j ai vu un coureur qui tirait toujours la langue, ça m’a amusé et j’ai regardé toute la course. J’ai voulu savoir qui étaient ces hommes et c’est parti comme ça. Ce coureur ce jour là, c’était Yves Hezard et je peux dire que c est lui qui m’a donné la passion du vélo, c’est ma première idole, c’était en mai et ensuite sur le Tour 72.
Yves Hezard, je peux dire que c’est lui qui m’a donné la passion du vélo, c’est ma première idole
Puis trois champions se sont rajoutés, Cyrille Guimard, Alain Santy et Bernard Thevenet. En fin de saison sur le livre d’or du miroir du Cyclisme, je soulignais en rouge, noir bleu et vert toutes les places de chacun sur les classements. Chacun sa couleur. Et depuis, tous sont venus à Pipriac, j y tenais depuis mon adolescence.. Ce sont mes premières idoles avant Bernard Hinault, Jean René Bernaudeau, Jacques Bossis. Dès 1973,je signais ma première licence et j’en suis à ma 51ème cette année, toutes au Redon Olympic cycliste. Je fais encore quelques courses l’été en access pour préparer les championnats de Bretagne (3ème cette année) et de France des élus (j ai fait 3 mandats d’adjoint et 1 mandat de conseiller municipal). Voilà comment tout a commencé. Depuis, ça ne c’est jamais arrêté (rires)! »
Photo en tête Patrick Fouques (de gauche à droite:Arsène David, Joop Zoetemelk et Bernard Hinault)