Marc Madiot, le manager du team WorldTour Groupama-FDJ, a suggéré l’idée de plafonner les budgets des équipes du WorldTour, alors que quatre des 18 équipes continuent de dominer les courses sur la scène mondiale
C’est ce qu’il a déclaré dans une interview au journal Belge La Dernière Heure. 73 % des courses des compétitions du WorldTour (depuis le début de la saison) ont été remportées par quatre équipes: UAE Team Emirates, Jumbo-Visma, Alpecin-Deceuninck et Soudal-QuickStep.
En revanche, cinq équipes n’ont pas encore remporté la moindre victoire au niveau WorldTour cette saison : AG2R-Citroën, Groupama-FDJ, Arkea-Samsic, Astana Qazaqstan et Intermarché-Circus-Wanty.
Marc Madiot à DH.net: « Regardez les budgets et regardez le classement. Ils peuvent avoir six ou sept leaders sur chaque course. Nous on ne peut pas faire ça. Il faudrait instaurer un budget plafond pour les équipes (…)
Actuellement ces équipes peuvent choisir le jour, l’heure et l’endroit où elles feront exploser la course, et c’est ce qu’elles font. Chez Groupama-FDJ, nous sommes bien placés dans les courses par étapes et dans les classiques, on est placés, mais nous n’avons pas gagné et nous de gagnerons pas »
La Jumbo-Visma compte Primoz Roglic, Jonas Vingegaard, vainqueur du Tour de France, Christophe Laporte et Wout Van Aert, quatre des coureurs les plus performants du WorldTour cette saison. Ils ont remporté 14 victoires sur les 18 que compte l’équipe. Cependant, Vincent, le manager d’AG2R-Citroën, a laissé entendre que la différence ne se résumait pas à une question d’argent et aux budgets des équipes.
« Il est évident que l’argent apporte un certain pouvoir, mais nous voyons que des armadas comme Bora ou Bahreïn ne jouent pas dans la même cour que les 4 autres. Il faut savoir utiliser un budget, et même notre équipe, qui est plutôt bien lotie, ne répond pas aux attentes pour l’instant. »
Madiot a aussi déclaré que les équipes françaises étaient particulièrement pénalisées en ce qui concerne la façon dont elles doivent gérer leur budget pour les salaires des coureurs, au niveau fiscal. La législation française en matière de droit du travail considère que les coureurs doivent être des employés à temps plein et donc elles doivent payer des impôts à ce titre et des cotisations plus élevés.
« Lorsque vous négociez avec un coureur, vous devez dépenser beaucoup plus d’argent que nos concurrents pour lui offrir un revenu équivalent »
Le manager Français souligne aussi que les équipes devaient aussi débourser 50 000 euros supplémentaires au titre des contributions à la lutte contre le dopage, ainsi qu’une augmentation des frais de voyage et d’hébergement.
Tout en exprimant sa fierté que son équipe soit actuellement classée dans le top 10 de l’UCI malgré tout, il a conclu : « Je suis arrivé à un point où je compte chaque euro ».