Une étude menée par l’université des Sciences Appliquées HAN à Nijmegen (Pays Bas) a montré une forte prévalence d’une faible densité osseuse chez les cyclistes professionnels, ce qui les expose à un risque accru de fractures et de maladies telles que l’ostéoporose.
Au total, 93 coureurs d’élite et professionnels, hommes et femmes, ont participé à cette étude.
La densité osseuse
Les os sont constitués d’une matrice faite de minéraux comme le calcium et le phosphore, ainsi que de protéines comme le collagène. Les os ont pour fonction le soutien, la protection et la mobilité. C’est à l’intérieur des os que se trouve la moelle osseuse, berceau des jeunes globules sanguins rouges et blancs.
Pour définir sa densité minérale osseuse (DM0), un test appelé DXA (en français absorptiométrie binénergétique à rayons X) s’effectue sur le rachis lombaire et la hanche (région du col du fémur). Le résultat reflète la densité osseuse et s’exprime en gramme par centimètre carré. Une note est alors évaluée sur une échelle nommée « T-SCORE « . Les barèmes sont les suivants: Supérieur -1 note une densité normale. Entre -1 et – 2,5 note une ostéopénie (faible masse osseuse, état qui précède l’ostéoporose). et enfin inférieur ou égal à – 2,5 définit l’ostéoporose.
l’étude menée par l’université des Sciences Appliquées HAN à Nijmegen
Selon l’étude, la faible densité osseuse affecte particulièrement les femmes coursières au début de leur carrière, tandis qu’elle affecte les hommes et les femmes dans les étapes ultérieures de leur carrière. L’étude ajoute que les taux de densité « peuvent ne pas se rétablir complètement » après qu’un coureur a cessé de courir, avec une « prévalence substantielle » chez les professionnels retraités également.
L’étude indique que les coureurs présentant une densité osseuse plus élevée avaient également un indice de masse corporelle (IMC) plus élevé, tandis que les coureurs ayant des antécédents de participation à des activités ostéogéniques telles que le football ou la gymnastique présentaient également des taux de densité plus élevés. L’étude cite le faible poids corporel, l’absence de charge mécanique sur le squelette, la faible disponibilité énergétique (DE) et le stress chronique lié à l’exercice comme causes possibles d’une faible densité osseuse.
Une faible densité osseuse peut rendre les personnes plus susceptibles de se casser les os, en particulier plus tard dans la vie, et peut conduire au développement de l’ostéoporose, une condition qui affaiblit les os et les rend plus fragiles.
En plus de mesurer la densité osseuse sur l’ensemble du corps, l’étude a également testé des marqueurs sanguins afin d’identifier la disponibilité énergétique (DE)
Les recherches ont montré que chez les cyclistes masculins « à un stade avancé de leur carrière« , la faible densité osseuse était « plus évidente » dans la colonne lombaire, 65 % des coureurs testés présentant une faible densité osseuse dans cette région. Parallèlement, 45 % des cyclistes féminines au même stade de leur carrière présentaient une faible densité osseuse dans la colonne lombaire.
Chez les coureurs en début de carrière, ce sont les femmes qui présentaient les taux les plus élevés de faible densité osseuse dans la colonne lombaire, avec 45 % contre 27 % pour les hommes.
Chez les coureurs ayant terminé leur carrière (les participants avaient un minimum de cinq ans de course sur le circuit mondial, ou un nombre comparable, et étaient âgés de plus de 50 ans, ou alors au moins un an depuis leur retraite) 50 % des hommes présentaient une faible densité osseuse, contre seulement 20 % des femmes.
La pratique d’autres sports est conseillée
En réalité, pédaler ne fragilise pas les os. Mais le cyclisme est un sport qui n’améliore pas la santé osseuse autant que les exercices physiques où les os sont soumis à un stress mécanique important.
Les coureurs qui veulent augmenter la résistance (donc la densité) de leurs os n’ont qu’à pratiquer des activités physiques complémentaires imposant une charge importante sur leur squelette. Il y a, bien sûr la course à pied, mais n’oublions pas la musculation. Faire régulièrement des exercices de renforcement musculaire a bien d’autres avantages : risque moins élevé de blessure d’usure, plus grande aptitude à pousser de grands braquets, atténuation de la sarcopénie (fonte musculaire associée au vieillissement) après un certain âge, préservation de l’autonomie, augmentation de l’espérance de vie, etc.