On a tendance à dire qu’une finale est souvent décevante et on ne retient que le vainqueur. Ca semblait être le cas encore cette fois avec des Français hors sujet et des Argentins dans un fauteuil qui menaient 2-0. Et puis, il y a eu Mbappé qui a donné une portée irréelle à cette finale qui se termine à 3-3 et la séance de tirs au but a finalement récompensée le spécialiste Dibu Martinez (4-2). Messi a sa Coupe du Monde. Kylian Mbappé n’aura pas (encore) sa deuxième mais il est le premier joueur depuis Hurst en 1966 à marquer un triplé en finale.
La France a très mal débuté sa finale à l’image d’un Dembélé, catastrophique qui a provoqué un penalty totalement inutile. Il tente un retour sur Di Maria dans la surface de réparation et le percute en effleurant son pied. Le milieu de l’Albiceleste n’attendait que ça et se laisse tomber (21e). Leo Messi prend Lloris à contre-pied et ouvre la marque (23e).
Les Bleus attaquent, maladroitement. Ils se font contrer et Messi est servi. Il trouve Mac Allister qui part côté droit, il sert au second poteau Di Maria qui termine et donne deux buts d’avance aux Argentins (36e).
Deschamps sent que son équipe n’y est pas. Il sort Giroud et Dembélé pour faire entrer Kolo Muani et Thuram (41e). Est-ce le virus qui a accablé Rabiot et Upamecano qui a maintenant attaqué le reste du groupe ? On peut se le demander tant les joueurs sont amorphes et même ceux qui sont habitués à ce genre de rendez-vous.
En tout cas, plusieurs éléments sont méconnaissables. Griezmann et Hernandez n’y arrivent pas non plus. Camavinga et Coman prennent leur place (71e).
Il le faut car Lloris a réalisé un arrêt déterminant face à Alvarez pour éviter le 3-0 (59e). On approche de la fin du match et Kolo Muani, auteur d’une belle entrée en jeu, est déséquilibré par Otamendi (79e). Le penalty est sifflé et Mbappé ne tremble pas pour ramener l’espoir (80e).
Moins d’une minutes après, Coman va récupérer un ballon dans les pieds de Messi. Rabiot est servi et trouve Thuram qui, d’une louche par dessus Romero, sert Mbappé. Le Parisien ne se pose pas de question et décoche une volée incroyable que Martinez ne peut pas aller chercher (81e).
En fin de rencontre, Messi tente sa chance de loin mais Lloris veille (90+7). Sur le corner, les Argentins perdent le ballon, Acuna tente de stopper Koundé de manière illicite mais Coman part en contre et l’arbitre stoppe l’action alors que l’avantage devait être donné aux Bleus (90+8).

L’arbitre a passé tout le match à fermer les yeux sur les fautes des Romero, De Paul et Acuna et là, tout d’un coup, il ressent le besoin de siffler contre l’esprit du jeu.
Les prolongations sont disputées et l’entrée de Lautaro Martinez fait du bien aux joueurs de Scaloni. L’Interiste va solliciter le portier français mais Upamecano revient comme une bombe pour contrer le tir (105e).
L’Argentine est mieux et, Lloris repousse une frappe de Messi (108e). Le gardien français fait un nouveau miracle en repoussant un tir de Lautaro Martinez. Messi suit et marque alors que Koundé était derrière sa ligne de but pour repousser (109e).
C’est sans doute le coup de grâce pour les joueurs de Deschamps. Pour tout le monde, sauf pour Mbappé. Le natif de Bondy enroule une frappe. Montiel repousse du bras dans sa surface, c’est un nouveau penalty (117e) ! C’est encore un duel Martinez-Mbappé et celui-ci le réussit encore, il est monstrueux (118e) !
Avec ce triplé, c’est son huitième but du tournoi. Il est le meilleur buteur de la Coupe du Monde. C’est une performance incroyable.
La confiance change encore de camp ! Kolo Muani est un peu trop court pour reprendre un superbe centre de Mbappé (120e). Dans les arrêts de jeu, Kolo Munani, excellent ce soir, a le ballon pour le titre de champion du monde, il se présente face à Martinez. Il tire de l’extérieur du droit mais le portier argentin réussit une parade exceptionnel en repoussant le tir du pied (120+3).

Ce sont les tirs au but qui arrivent et c’est une mauvaise nouvelle pour les Bleus. Non pas à cause d’un traumatisme lié à 2006 mais Giroud et Griezmann sont sortis. Le seul spécialiste, c’est Mbappé. Et celui-ci prend encore ses responsabilités.
Il débute la séance et se présente une troisième fois face au gardien d’Aston Villa. Il ne tremble pas et transforme. Lionel Messi en fait de même.
Malheureusement, derrière, Coman voit sa tentative repoussée et Tchouaméni ne cadre pas. En face, Dybala, Paredes sont sans crainte. Kolo Muani assure aussi mais le spécialiste Montiel ne se manque pas non plus et offre la troisième étoile à l’Argentine.
Le ciel s’abat sur la tête des Bleus qui sont passés à côté de leur finale pendant de longues minutes mais ont été puiser dans des réserves insoupçonnées pour se hisser au niveau de l’événement avec un Mbappé qui a réalise une performance encore jamais vue en finale d’une Coupe du Monde.
Accablée par les blessures au moment de la sélection (Kanté, Pogba, Maignan, Kimpembe, Kamara), durant la préparation (Benzema, Nkunku) la poisse n’a jamais quitté l’Equipe de France qui a encore perdu Lucas Hernandez lors de la première rencontre de la Coupe du Monde contre l’Australie. C’est ensuite un virus qui a usé les organismes des joueurs encore présents.
Les voir en finale était déjà exceptionnel, ils passent à un souffle de la victoire suprême grâce à un réveil prodigieux dans un match de légende. Leo Messi soulève sa Coupe du Monde, quatre ans après Mbappé. Le Français, lui aura l’occasion de jouer plusieurs Coupes du Monde derrière. Les Français ont un jeune effectif, l’histoire leur appartient.
Photo : screen Beinsports