Champion d’Europe 2021, champion d’Italie et surtout vainqueur de l’Enfer du Nord la même saison, Sonny Colbrelli (Bahrain Victorious) n’avait plus participé a=à des courses pros depuis son malaise cardiaque après l’arrivée de la 1ère étape du Tour de Catalogne en mars dernier.
Equipé d’un défibrillateur cardiaque depuis, il ne peut plus continuer son métier de coureur.
Sonny Colbrelli sur le site du team Bahrain Victorious
» Il y a un an à cette période, je passais mes journées à célébrer la plus importante victoire de ma carrière, Paris-Roubaix. Je n’aurais jamais pensé me retrouver un an plus tard face à l’un des moments les plus difficiles que la vie m’ait fait vivre. Mais c’est de ma vie que je veux être reconnaissant, une vie que j’ai risqué de perdre et qui m’a donné une seconde chance. Celle d’être ici aujourd’hui, de me souvenir que je suis sorti vainqueur de l’enfer du Nord, et que je l’ai fait d’une manière légendaire, ca restera dans l’histoire et que je pourrai continuer à raconter à mes enfants.
C’est à eux, à ma famille et à toutes les personnes qui me sont proches que je dois cette nouvelle vie. C’est en eux que je puise la force d’accepter ce moment de ma carrière sportive qui me voit aujourd’hui renoncer à pouvoir ajouter à mon Palmarès une victoire dans un Grand Tour ou dans les Flandres, le rêve de toute une vie. »
le cyclisme n’est pas le football. C’est un sport différent, on roule sur les routes. On ne le pratique pas sur un terrain de football,
« Après ce qui s’est passé à Catalunya, l’espoir de pouvoir continuer à rester un coureur professionnel ne m’a jamais abandonné, bien que minime. Je savais que le chemin du retour serait difficile avec un défibrillateur. En Italie, la loi ne l’autorise pas. Avec le soutien du personnel médical de l’équipe, dirigé par le Dr Zaccaria, je n’ai pas abandonné pour autant. J’ai repris le vélo sous un strict contrôle médical et j’ai effectué plusieurs visites et consultations auprès de spécialistes du secteur. Parmi ceux-ci, le directeur de la clinique universitaire de Padoue, le professeur Corrado, qui a suivi l’implantation du défibrillateur. Et une évaluation a également été faite par ceux qui ont suivi des cas similaires, comme le footballeur Christian Eriksen, qui, comme moi, a un défibrillateur et a repris sa carrière professionnelle.
Mais le cyclisme n’est pas le football. C’est un sport différent, on roule sur les routes. On ne le pratique pas sur un terrain de football, où, en cas de besoin, les interventions de l’équipe médicale peuvent être rapides. Leurs activités d’entraînement se déroulent dans une zone limitée, alors que dans le cas d’un cycliste, on se retrouve souvent seul pendant des heures sur des routes peu fréquentées.
J’ai appris de ce que la vie t’offre et qu’elle te prend.
Je dis au revoir au cyclisme et j’essaie de le faire avec le sourire pour le bien qu’il m’a apporté, même si cela fait mal de dire au revoir après une saison comme l’année dernière. C’était la meilleure de ma carrière. J’ai appris ce que la vie offre et ce qu’elle prend
De nouveaux défis m’attendent, et avec courage, je me prépare à les relever. Je veux le faire avec un sourire sur le visage. Continuer à me réjouir de chaque moment sur le vélo que je ferai, même si ce n’est que pour le plaisir et non plus pour la compétition. »