Il y a 5 jours, les Talibans sont arrivés à Kaboul, capitale de l’Afghanistan. Ils sont désormais les maîtres du pays et ils instaurent maintenant leur religion extrémiste: la charia. Les femmes n’ont plus le droit de sortir seule, plus le droit à se rendre à l’école ou l’université. Par conséquent, le sport féminin n’est plus possible du tout. Celles qui s’opposeront à cette politique risqueront d’être « punies » de mort. Alors que d’énormes progrès avaient été réalisés depuis le premier départ des talibans notamment du côté du sport féminin, tout semble avoir été anéanti en un clin d’œil, en quelques heures…Une source (restée anonyme) de la Fédération afghane de cyclisme a déclaré à Cyclingnews que ses membres se trouvent actuellement dans un état de panique alors que les talibans établissent leur domination sur le pays et s’apprêtent à rédiger une nouvelle législation. Compte tenu de la position traditionnellement brutale et oppressive des talibans à l’égard des droits des femmes, la fédération craint des répercussions fatales pour celles ci. La source n’est pas dévoilée en raison des menaces réelles qui pèsent sur cette dernière.
« La vie de nombreuses personnes est désormais menacée. C’est devenu un grand danger pour nous tous. Nous ne pensions pas du tout que le gouvernement pourrait tomber.
Les talibans n’ont pas agi pour l’instant, car cela fait quatre jours qu’ils ont pris le pouvoir, mais après y être arrivés, ils peuvent régler leurs comptes avec chacune de nous, et je ne sais pas ce qu’ils vont nous faire. Ils peuvent tout faire avec celles d’entre nous qui ont travaillé dans le domaine de la libération des femmes.. Nous avions un projet de participer aux JO de Paris 2024, mais tous nos espoirs sont anéantis »
Appel à l’aide auprès de l’UCI
La fédération de cyclisme Afghane a fait appel à l’instance dirigeante internationale du cyclisme, l’UCI, pour faciliter les sorties des personnes à risque.
« Des dispositions ont maintenant été prises par le biais de la présidence de la Fédération afghane de cyclisme afin que nous puissions sortir les femmes et les membres seniors de la Fédération hors d’Afghanistan pour leur sauver la vie. Cela inclut le président de la fédération, l’encadrement et le secrétaire général, car ils ont tous fait leur travail de coordinateurs et de planificateurs, et des mesures seront prises par les talibans pour les punir. »
À l’heure actuelle, les vols partent toujours de Kaboul, les forces américaines contrôlant toujours l’aérodrome. La situation des coureurs et du personnel de la Fédération dépend de l’octroi de l’asile dans un autre pays, le Canada semblant être l’option la plus prometteuse.
« Nous avons parlé avec l’UCI pour coordonner avec le Canada afin d’accueillir les membres seniors et les filles qui sont des personnes à risque. Nous attendons la réponse pour trouver de l’espoir pour nous tous et toutes et pour nous fournir un visa, nous sommes prêts si nous recevons une réponse positive. »