Gino Bartali était non seulement un grand champion, il a remporté deux fois le Tour de France (38 et 48), trois fois le Tour d’Italie, 4 Milan-Sanremo et 3 Tour de Lombardie entre autre, mais il était aussi un très grand homme (parfois ces 2 aspects ne se conjuguent pas). Il est mort le 5 mai 2000 et ce n’est qu’à son départ que l’histoire de ce héros discret fut dévoilée. Il n’avait jamais voulu en parler de son vivant.Gino Bartali
; « Le bien, on ne le fait pas pour le crier sur les toits »
En fervent religieux attaché aux valeurs catholiques, Bartali le Pieux était prêt à aider son prochain même au risque de sa vie. Il était ce coureur qui aimait comparer la montée des cols à ceux d’un calvaire, en portant toujours autour de son cou la chaine de la vierge. Il aimait son prochain.
En 2013, il a été reconnu « Juste parmi les nations » par le mémorial de Yad Vashem, le centre dédié au souvenir et à l’étude de la Shoah.Gino Bartali faisait parti d’un réseau de résistance conduit par le rabbin de Florence Nathan Cassuto conjointement avec l’archevêque de Florence le cardinal Elia Angelo Dalla Costa. Il était ce champion reconnu et durant ces périodes sans courses et sans tour de France (1940-46), il s’entrainait pourtant sur des longues distances. Durant ces longues séances, il passait les barrages des SS qui reconnaissaient le Grand Champion mais ignoraient que ce dernier cachait dans son cadre les listes des noms de juifs (avec les faux papiers) fuyant le régime SS et la déportation vers la solution finale.
Grâce à lui , ces centaines d’hommes, femmes et enfants pouvaient rentrer dans la clandestinité. Il a sauvé ainsi plus de 800 juifs de la mort. Nombre de leurs descendants vivent à travers le monde désormais. Demain, la célébration de l’anniversaire de sa mort, organisée à l’initiative des petits-enfants Gioia et Stella Bartali, sera suivie sur le Facebook du diocèse d’Assise-Nocera Umbra-Gualdo Tadino. Alberto Negrin, le réalisateur italien a écrit sur Gino Bartali
; « Porter en soi ce principe signifie affronter la vie non pas avec l’idée de s’enrichir, de tout garder pour soi, d’oublier la générosité, l’amitié, l’altruisme, l’aide, la solidarité.
Cela signifie plutôt qu’il faut tenir compte du fait que nous sommes tous en transit ici bas et que si nous donnons un coup de main à quelqu’un qui voyage avec nous, nous lui donnons un coup de main pour un voyage court mais important. C’est ce que j’ai appris de Bartali et aussi la relativité du pouvoir, de la richesse, de la possession, tant que la fin est la même pour tous. J’aimais aussi beaucoup Bartali parce qu’il était ironique et qu’il avait de superbes blagues, comme un bon Toscan qu’il était »