A 31 ans, l’allemand Marcel Kittel a décider d’arrêter sa carrière de coureur pro. Après quelques mois de recul, il a accordé une interview au journal néerlandais NRC Handelsblad, Marcel Kittel a souffert de dépression durant sa carrière pro. Mais difficile d’en parler quand tu es dans un peloton pro sous peine de voir certaines portes se fermer ou de se faire qualifier de «
faible » selon le sprinter allemand.
En 2015, alors avec Giant Alpecin, l’allemand est tombé malade juste après le Tour Down Under et avant le tour du Qatar. Isolé, il est tombé dans une dépression. Aucun signe de faiblesse n’étant accordé à un coureur de niveau international, il est alors « tombé dans un trou ».
Marcel Kittel veut vivre sa vie, libre, et ne plus la subir !
« Ce n’est qu’à ce moment-là que je suis vraiment tombé dans un trou. Je ne sais pas à quel point les gens sont déprimés, mais je crois que je suis allé vers cette direction. »
Je pense que les gens dans le sport de haut niveau, si vous leurs dites honnêtement que vous avez des doutes, alors vous êtes faible, et vous ne pouvez pas montrer de faiblesse. Même lorsque vous consultez un psychologue, cela est souvent perçu comme une faiblesse.
Mais ce n’est pas vrai.Ce n’est pas le cas. Je pense qu’il faut faire la distinction entre les gens qui ont vraiment un problème et ceux qui traversent une période difficile. Ce dernier m’est arrivé deux fois. Tu as besoin de quelqu’un qui te fait penser différemment, qui te donne une tape dans le dos. Le plus beau dans ma carrière, c’est que j’ai traversé ces moments difficiles à maintes reprises. C’est pourquoi je suis beaucoup plus confiant maintenant. »
La victoire sur la 7ème étape de la Vuelta en 2011, la plus dure mentalement
« Nous sommes allés à la Vuelta dans le but de gagner une étape, la huitième ou septième. On devait y arriver. Quand j’ai réussi à le faire, j’ai été soulagé de tant de pression et je n’ai rien pu faire le lendemain. Toute la pression et les attentes de tant de monde. J’ai pleuré sur mon vélo. »
Le vélo est fatiguant physiquement mais aussi mentalement t
« Lorsque vous vous entraînez quatre à sept heures par jour, vous êtes constamment sur la route, vous faites des courses. C’est dur de trouver du temps pour se distraire. Vous n’avez pas l’énergie de faire des choses qui vous font récupérer dans votre tête. À l’hiver 2014-2015, j’étais tellement déséquilibré que mon corps a dit « boum »
Une nouvelle vie, sans pression ni contraintes.
« Je dois m’assurer de prendre le temps de me calmer. De l’athlète de haut niveau à la vie normale. C’est difficile et c’est pourquoi j’essaie de trouver des choses dans lesquelles je peux mettre toute mon énergie. »
La compagne de Marcel Kittel attend leur second enfant, une fille. Et ce dernier veut les voir grandir
« En tant que coureur cycliste, tu es sur la route 200 jours par an. J’aimerais bien ne pas voir grandir mon fils via Skype.
Le moment est parfait pour arrêter. Je n’ai pas d’équipe, il y a une université au coin de la rue, il y en a une petite fille qui arrive. Je suis sur le route depuis vingt ans, il est temps de faire autre chose. »
Le cyclisme, c’est beau, mais le sport professionnel, c’est une autre histoire
Après avoir voyagé autant de jours, je ne peux pas rester à la maison tout le temps non plus. Je fais du CrossFit deux fois par semaine en groupe, c’est très sociable. Je travaille aussi pour la télévision allemande et je veux partager mes expériences avec des jeunes coureurs.
Ce que je veux leur apprendre ? Qu’ils doivent prendre soin d’eux-mêmes en découvrant ce qui est important, qui ils sont. »
Son avenir?
Pourquoi pas devenir chauffeur de taxi si je suis heureux?
« Parfois, on juge les gens si vite sans les connaître. Peut-être qu’un chauffeur de taxi vient de gagner à la loterie, mais il préfère continuer à conduire plutôt que de s’asseoir dans une villa. N’est-ce pas le jackpot ultime, en fin de compte, si vous pouvez vivre en toute confiance et heureux ? »