Selon le site Cycling News, le président de l’UCI, David Lappartient, devrait revenir en arrière sur les réformes du circuit World Tour prévue en 2020, retardant ainsi tout développement du modèle professionnel du cyclisme professionnel.C’était pourtant sa promesse de campagne lors de son élection en 2016. Le Conseil du Cyclisme Professionnel de l’UCI s’est réuni aujourd’hui, aux championnats du monde à Innsbruck pour finaliser et définir les plans du World Tour 2020. Ceux-ci seront validés par le Comité Directeur de l’UCI, les détails devant être dévoilés ce mercredi prochain
Les équipes soupçonnent fortement Lappartient de suivre les indications d’ASO
L’UCI a pourtant rencontré tous les acteurs durant plusieurs réunions notamment les équipes, les organisateurs de courses et le CPA (association des coureurs). Il a proposé de futures discussions sur la manière d’améliorer le modèle économique et le rapport de force du cyclisme professionnel. Mais les équipes soupçonnent fortement Lappartient de suivre les indications de l’organisateur du Tour de France, ASO, qui s’est toujours battu pour défendre sa position dominante et protéger leurs profits générés par les plus grandes courses .
L’ancien président de l’UCI, Pat McQuaid, a même déclaré que l’UCI « repoussait les limites » pour éviter les problèmes fondamentaux du cyclisme professionnel
Peu de places pour les conti-pros
Une proposition visait à réduire les WDT à 15 équipes pour permettre aux équipes conti-pros de se qualifier pour des Grand Tours et autres courses World Tour. Ce qui entraînait par la même occasion la relégation de trois équipes actuelles de wdt au niveau professionnel continental, les licences d’équipe dépendraient alors du classement internationale. Les équipes les plus faibles étant obligées de se mesurer à de nouvelles équipes conti-pros en 2022. Cela créerait un système de promotion et de relégation comme dans d’autres sports. Sur ce point, David Lappartient fait marche arrière et imposerait un nouveau règlement.
Obligation de disputer toutes les épreuves World Tour
Toujours selon cyclingnews, Lappartient a donc maintenant fait marche arrière sur ces points, mais a également émis l’idée d’obliger les équipes World Tour de participer à toutes les 37 courses du calendrier World Tour. Les équipes ont actuellement la possibilité de ne pas faire certaines des courses ajoutées au calendrier en 2016.
Coup dur pour les pros contis
L’obligation de faire toutes les courses World Tour comme le Tour de Californie et même le Tour de Turquie en difficulté actuellement, constituerait une charge supplémentaire pour les équipes, avec de nouvelles règles les obligeant à employer un minimum de 27 coureurs. Cela pourrait être un coup dur pour les équipes professionnelles continentales. Par exemple, une invitation au Tour de Californie est considérée comme vitale pour l’existence d’équipes conti-pros basées aux États-Unis mais peu intéressante pour certaines équipes européennes de World Tour, dont les sponsors ont peu ou pas d’intérêts commerciaux aux États-Unis. Un coup dur pour ces équipes US.
Faire renaître la Coupe du Monde
Serait également dans les projets de l’UCI, le renaissance de Coupe du Monde comprenant 16 à 18 classiques d’un jour. De plus, les équipes World Tour pourraient être incitées à créer une équipe de développement et une équipe féminine.
Tension entre l’UCI et certaines équipes du World Tour
L’AIGCP (Association Internationale des Groupes Cyclistes Professionnels, équipes) s’est solidifée au fur et à mesure que l’UCI essaye d’orienter les réformes de WorldTour au détriment de ses intérêts . Plusieurs grandes équipes ont formé le groupe d’affaires Velon qui a commencé à négocier de meilleurs frais de départ pour leurs équipes et à fournir des images et des données de coureurs durant la course.
Certaines équipes menacent désormais d’emmener l’UCI devant le tribunal arbitral du sport si ces réformes sont menées à bien. D’autres envisagent de négocier directement avec les organisateurs de la course pour contourner le règlement de l’UCI.
Richard Plugge, manager de LottoNL-Jumbo WorldTour et vice-président de l’AIGCP
« Les derniers changements apportés par l’UCI ne sont que cosmétiques. Il n’y a rien de vraiment d’innovant et les équipes devront supporter des coûts supplémentaires.
En rendant obligatoire de participer à toutes les courses World Tour, nous devrons avoir plus de coureurs et dépenser plus d’argent pour peu d’avantages au final. Si nous sommes obligés de participer à toutes les courses World Tour, cela signifie que nous perdons tout pouvoir de négociation
De plus les équipes World Tour prendront également les places des équipes Pro Contiqui veulent vraiment courir et tout ca menace leur existence:Il y aura peut-être plus de places dans les équipes WorldTour mais dans deux ou trois ans ce serait un désastre pour les équipes Pro Continental. et leurs coureurs. »
L’AIGCP est maintenant pessimiste quant à la possibilité d’une véritable réforme. Le seul résultat positif est que l’absence de changement a uni les équipes comme jamais auparavant.Selon Richard Plugge, les équipes françaises dont la ligne de conduite était dictée par ASO sont désormais alignés comme le manager de Groupama-FDJ, Marc Madiot, avec l’AIGCP. Marc Madiot a participé récemment à une réunion importante à Madrid.
« Les équipes sont plus unies que jamais sur la voie à suivre. Nous sommes également plus organisés dans la manière dont nous communiquons avec les médias et les fans au sujet de nos problèmes
De plus en plus de gens comprennent que le cyclisme doit changer pour prospérer et rivaliser avec d’autres sports pour obtenir des fonds. Nous ne pouvons qu’espérer que l’UCI le comprenne aussi. »