[dropcap]S[/dropcap]t Michel – Auber 93, c’est une grande force d’âme, une force collective qu’elle tire de sa jeunesse, à l’image de Damien Touzé et de Flavien Maurelet. Cette juvénilité se télescope à l’expérience, celle de Yoann Paillot, mais aussi de Kévin Le Cunff, qui rempile pour sa deuxième saison au sein de la structure francilienne. À 30 ans, le vainqueur des dernières Boucles de l’Aulne est en pleine force de l’âge, et compte bien jouer de son expérience pour briller sur les routes du Kreiz Breizh et accompagner les siens. Entretien.Be Celt : Kévin, c’est ta seconde participation sur le Kreiz Breizh Elites, quel souvenir gardes-tu de l’édition 2016 ?
Kévin Le Cunff : C’était dur ! (rires) Je n’avais pas fait beaucoup de Classe 2, c’était donc un événement important dans l’année. Nous sommes en reprise post-championnats de France, on remet en route tranquillement et je ne peux pas tellement me situer. On vient dans une optique de recherche de performance.
Ce statut d’équipe Continentale, est-ce une source d’appréhension face à des formations classées au niveau inférieur ?
Non on n’a pas de stress, c’est la reprise pour nous, il ne faudra pas calquer la course sur la nôtre. Nous sommes souvent attendus, le poids de la course repose régulièrement sur nous. Mais on va s’enlever de cette pression.
« L’an dernier je me sentais capable de gagner, mais j’avais peur. »
Quel rôle occupes-tu dans cette formation au niveau élevé et homogène ?
C’est vrai qu’on a beaucoup de cartes à jouer. Le classement général avec Yoann Paillot, les étapes avec des coureurs rapides à l’image d’Anthony Maldonado et Damien Touzé, Flavien Maurelet… Sur le plan personnel, les profils des étapes bretonnes me conviennent bien. Ce sont des courses à l’usure, des étapes de baroudeurs et j’y suis à l’aise.
As-tu le sentiment d’avoir passé un cap depuis ta victoire sur les Boucles de l’Aulne (Mai 2018) ?
Complètement, je cours de manière plus libérée et je me fais plaisir sur le vélo.
Tu as 30 ans, un âge où des coureurs arrivent au bout de leur évolution, pourtant tu sembles en pleine progression…
Je fais du vélo à fond depuis trois ans, après ma blessure qui m’a éloigné des routes de 2010 à 2014 (blessure à un genou). Je roule à plein temps depuis l’année dernière et je me sens m’améliorer encore et encore. Je ne sais pas jusqu’où je peux aller à ce rythme, mais je suis persuadé d’avoir une belle marge de progression devant moi.
Tu dis te sentir plus libéré…
L’an dernier je me sentais capable de gagner, mais j’avais peur. Je ne prenais aucun risque et j’assurais mes places sans songer à la victoire. La victoire aux Boucles m’a affranchi de nombreux complexes.
Photo à la une : Camille Nicol