L’ancien coureur Normand Mickaël Leveau est le directeur sportif de la formation Côtes d’Armor Marie Morin Véranda Rideau. Il connaît bien Christophe le Mévél, tous les 2 étaient en sélection nationale sur les championnats du monde de cyclisme à Valkenburg en 1998, l’un en juniors et l’autre en espoirs. Tous deux se battent maintenant pour trouver des solutions pour l’avenir de nos clubs. C’est lors d’une discussion entre les 2 amis qu’est née cette idée d’aider les clubs formateurs, des hors DN au DN1. En plus d’être coach privé (Leveau Perfomance), vous êtes aussi DS au sien des Côtes d’Armor, vous vous occupez des coureurs, de leurs programmes, des courses, vous avez réussi à convaincre la marque Véranda Rideau de revenir dans le peloton, vous tapez à toutes les portes pour la pérennité de votre club. Ou trouvez vous la force?
Si on ne fait rien, on va crever. A tout niveau, des clubs de quartiers comme en division nationale. Nous sommes tous fatigués mais on se bagarre pour le futur. Quand tu vois tout les jeunes que l’on a formé tous et à tout niveau que ce soit et qui sont passés pros, ça nous fait vraiment plaisir. Si il y avait un retour de la part des équipes pros, ça serait génial, on se sentirait vraiment concernés même un peu de considération, voilà ce que l’on demande mais bon… Dernièrement, l’un de nos jeunes est devenu pro en world Tour. Le team qui l’a recruté ne m’a jamais donné un coup de main, ni même un boyau, aucun contact par la suite. Ca fout un peu les boules pour toute l’équipe formatrice. Si on ne fait rien, on va droit vers la « loi des supermarchés ».
La loi des supermarchés
C’est à dire?
A l’heure actuelle, les équipes pros mettent en place leurs structures pour récupérer les jeunes issus des clubs formateurs. Cela veut dire que tout les autres n’auront plus rien à long terme, les petits clubs vont crever aux profits des grosses structures un peu comme les petits magasins ont crevé face aux supermarchés. Bientôt, le jeune coureur, si il veut faire du vélo, devra se taper 300 kilomètres et plus pour pratiquer son sport. Les autres devront se payer eux mêmes leurs équipements et cela ne sera pas possible d’assurer pour les petits clubs tant ce budget est élevé.
L’initiative de Christophe nous donne un peu d’espoir.
Vous allez rencontrer bientôt les dirigeants de la « Dave Rayner Fund », cette fameuse fondation qui finance de façon privé les espoirs Britanniques.
Oui, ils sont vraiment derrière leurs jeunes comme Christophe le fait maintenant avec les nôtres. J’ai envie de les connaître mieux car on collabore depuis cette saison ensemble et j’ai notamment envie de savoir comment ils sont parvenus à créer ça, cette mobilisation autour de leurs jeunes coureurs. L’initiative de Christophe Le Mévél avec sa société Cycling Life Management et la « Dave Rayner Fund » sont des cas réels, ils se donnent à fond pour nos jeunes, mais il faut d’autres idées. On ne peut pas rester à attendre la fin des petits clubs sans rien faire. L’initiative de Christophe nous donne un peu d’espoir.