La toute dernière chance pour Lucas Dubau de s’offrir le titre national chez les Espoirs fut réussite, lui qui évolue depuis quatre ans dans cette catégorie et devra rejoindre le rang des Élites l’an prochain.
Sur la ligne, ils étaient impassibles. Le visage de Joshua Dubau, aligné aux côtés de son frère Lucas, était stoïque. Antoine Benoist, dont son nom scandé par ses supporters résonnait sur toute la contrée quelneucoise, ne laissait passer aucune émotion. Le silence était d’or. Le combat s’annonçait grand, épique.
Le circuit était si physique qu’il ne laissait aucune place à une quelconque déficience ni à la faiblesse. Le groupe d’une dizaine d’unités qui s’est attroupé dans les premiers hectomètres, dont les cadors Eddy Finé, Antoine Benoist, Yan Gras et les frères Dubau figuraient, en était conscient. « Un championnat de France, ça se court à l’avant, sinon on subit les fautes », affirmait Joshua Dubau après la course. Les erreurs s’accumulaient au fil des tours, et les moins costauds faisaient les frais d’une tête de course obstinée à franchir la ligne en tête.
Le premier à avoir lancé les hostilités fut Joshua Dubau. « Je ne voulais pas que le groupe se regarde », avouait le Marnais après coup. Mais derrière, la formation Chazal-Canyon s’organisait. Et sous la pression de Yan Gras et d’Antoine Benoist, le crossman du Team Peltrax-Braquet Libre a dû baisser les armes.
Puis ce fut au tour de Yan Gras de tenter sa chance. Mais après quelques erreurs techniques et sans les capacités de creuser un écart conséquent, le gaillard s’est ravisé. « Tout le monde avait peur de tout le monde signalait Joshua Dubau à la conférence de presse, mais au fil des tours on savait qui était capable de jouer la gagne. »
C’est à ce moment que son frère a décidé de s’envoler, lui qui se disait maudit par Quelneuc depuis sa seconde place en 2012. Les poignées de secondes qu’il possédait se sont transformées en une avance confortable, jusqu’au moment où celui qui n’avait pas connu la victoire à l’échelle nationale cette saison s’est mis à y croire.
« À un tour de l’arrivée, les gens autour du circuit me disaient « C’est bon Lucas, ça va le faire ! ». Mais jusqu’au bout je gardais à l’idée que je pouvais crever ou chuter », affichait d’un air soulagé Lucas Dubau après l’arrivée.
Puis vint le moment où le crossman du Team Peltrax-Braquet Libre a atteint la dernière partie bitumée, les ultimes mètres à accomplir avant de franchir la ligne d’arrivée. Le maillot de champion de France présenté fièrement sur le podium se trouvait dans sa ligne de mire. Mais avant d’endosser la tunique tricolore et de prêter son oreille à la Marseillaise, le Marnais avait une priorité. Enlacer son frère jumeau, qui franchissait la ligne en deuxième place, à quelques secondes de lui. Si Lucas tenait à rappeler qu’il ne faut jamais faire la course avant la course, il a dû songer plus d’une fois à ce scénario idéal et ce doublé mémorable, déjà réalisé sur un événement local mais jamais lors d’une compétition nationale. Pari tenu pour les deux frères, un succès dont ils peuvent être fiers.