Champion de France juniors de cyclo-cross en ce début d’année, le Mayennais Maxime Bonsergent a rejoint les rangs de l’Armée de terre il y a quelques semaines, à 18 ans tout juste. Il le sait, il est d’abord là pour apprendre le job auprès de Fabien Canal, prendre de la caisse et rendre la pareille à David Lima Da Costa son manager. Passer des juniors au monde des espoirs n’est pas chose aisée. Mais à force de patience et d’entraînement tout en bouffant parfois aussi de cette poussière, il faut apprendre à se relever tout en gérant ses doutes, serrer les dents en gardant en soi cette envie un peu dingue de toucher ses rêves comme sur cette song des Placebo » twenty years » !
Maxime Bonsergent, 5ème de la 1ère manche de coupe de France de CX mais pourtant pas de sélection en équipe de France sur la 1ère manche de Coupe du Monde.
Maxime Bonsergent: « Oui. Normalement les 5 premiers étaient sélectionnés. Mais bon, je ne l’ai pas été. Je comprends et je respecte la décision du sélectionneur mais j’étais très déçu quand même. Dans ce genre d’épreuve, l’adrénaline monte au maximum. On s’est tiré la bourre tout le temps et on s’est tous serrés dans les virages. Mais j’ai commis une erreur en serrant Sandy Dujardin dans le dernier virage. Il a chuté et j’ai payé ma faute. C’est comme ça mais on ne peut revenir en arrière. J’apprends de mes erreurs. Maintenant, je dois prouver que je mérite ma place en équipe de France, il y aura encore des courses et j’apprends très vite. »
Tu participes quand même à des CX internationaux?
Maxime Bonsergent: » Oui, je pars souvent en Belgique ou aux Pays Bas avec mon père. Je sais que je dois y aller pour apprendre encore et encore. C’est sûr, en espoirs il y a des champions qui sont d’une autre planète comme Tom Pidcock, Toupalik ou Iserbyt. Ils ont une classe folle mais pour m’améliorer, il faut que j’aille me mesurer contre eux. Aujourd’hui, mon père et moi partons donc pour le Koppenbergcross. Ils y seront tous et je veux aussi prendre le départ. C’est la seule façon d’apprendre. Les circuits belges et néerlandais sont parmi les plus difficiles sur le circuit international. J’apprends, je prends de la technique et de la caisse car c’est toujours ultra rapide. Mes objectifs sont assez simples en fin de compte: donner du mieux que je peux et parfaire mon apprentissage. »
Il y a une si grande différence avec les meilleurs mondiaux?
Maxime Bonsergent: » Oui, clairement. Ils ont des équipes et de véritables structures autour d’eux. Ce n’est pas un hasard si Tom Pidcock roule avec Sven Nys. Les belges et néerlandais ont énormément de moyens pour atteindre le haut du sommet, c’est un art de vivre chez eux. Pour ma part, je m’entraîne seul et c’est un handicap. Je n’ai pas cette pression nécessaire durant l’entraînement et cela me manque. Quand tu regardes les photos de ces champions, ils s’entraînent quotidiennement en groupe et se tirent vraiment la bourre. Donc la seule solution pour prendre de la caisse, c’est d’aller sur les épreuves internationales et j’ai la chance d’avoir mon père à mes côtés. »
Tu as rejoins l’Armée de terre. Fabien Canal est une belle référence pour apprendre le métier.
Maxime Bonsergent: » Oui bien sûr. Il m’apprend beaucoup de trucs et une autre façon de courir. Il me faut l’avouer, j’étais assez en colère après la 1ère manche de coupe de France. Je sais que je suis parfois très fougueux du haut de mes 18 ans, je ne comprenais pas trop pourquoi cette sentence au début. Mais Fabien m’a vite calmé. Je me souviens très bien de cette phrase qu’il m’a dit par la suite: » La meilleure des réponses, c’est de gagner sur la 2ème manche de coupe de France ! «