Photo en-tête Amandine CozLe champion de Bretagne de cyclo-cross Matthieu Boulo (Team Pays de Dinan/ Adrisport) aborde cette 1ère manche de coupe de France avec des ambitions de podiums. 6ème sur le dernier CX international de Lutterbach, le breton est déjà prêt pour aller glaner les podiums nationaux. Une envie certaine de bien faire, le voilà déjà bien affûté après un séjour aux USA et 2 manches de coupe du Monde avec l’élite mondiale de la spécialité. A Besançon, Matthieu Boulo ne perdra pas de temps à observer ses adversaires, il les connaît déjà. Un seul but, le podium…A l’heure où notre CX national commence à agoniser sérieusement, un beau plateau sera présenté à Besançon, mais pour combien de temps encore?
Matthieu Boulo, comment vous sentez vous à l’approche de cette 1ère manche?
Matthieu Boulo: « Bien, très bien. Je sors d’une bonne préparation aux USA avec 2 manches de coupes du monde et 4 cyclo-cross internationaux. J’ai pris des points UCI pour préparer le championnat du monde et la coupe. Je suis concentré et cette saison, je ne veux pas passer à côté. J’ai retrouvé les bons réflexes et mon objectif sera le podium. C’est sûr qu’il y a un beau plateau avec Chainel, Jeannesson,Canal ou Mourey mais je ferais ma course sans regarder celle des autres. J’y vais pour faire une place sur le podium et pourquoi pas la plus haute ! »
Clément Venturini ou Clément Russo seront absents car le CX n’est plus la priorité de leurs équipes. Ne craignez vous pas pour l’avenir du cyclo-cross en France?
Matthieu Boulo: » Si, bien sûr. Les équipes pros habituelles ne comptent pas sur le cyclo-cross. Une seule le fait avec l’équipe Armée de Terre qui accorde encore une importance à cette discipline. Avec l’annulation de Lanarvily que je comprend et celui de Kerlouan qui est menacé, oui ça fait un peu peur l’avenir de notre sport dans l’hexagone. »
Pourtant à l’étranger, le CX grandit de plus en plus. Vous revenez des USA justement. Comment font -ils pour attirer autant de gens et organiser 4 épreuves internationales en moins de 15 jours ?
Matthieu Boulo: » Aux USA, c’est complètement différent. On ne pourrait pas faire ça en France. Là bas, ce sont plutôt des cadres qui pratiquent cet art de vivre. Ce n’est pas le même public. Il faut être aisé financièrement pour faire du CX chez eux. En un seul week-end, ils organisent plus de 40 départs, il faut imaginer l’organisation (rires). Ca va des masters de plus de 50 ans, 40 ans, un cyclo-cross en forme de carnaval et tant d’autres. C’est une autre culture que l’on ne peut comparer à celle d’Europe. Par contre, en terme de communication, ils sont au top. Ils misent énormément sur le net. Le direct est sur les réseaux sociaux, ils communiquent énormément de cette façon et rendent toujours la pareille aux sponsors. En Belgique, cette communication sur le net est tout aussi énorme, ils en jouent énormément. En France, on n’est encore un peu loin de tout ça dans les organisations. »
Comment retrouver des couleurs pour le cyclo-cross national selon vous?
Matthieu Boulo: » Je n’en sais rien. Comment faire ou par qui? Je ne peux pas répondre. Mais je rejoint l’avis de Patrick Le Her (organisateur du CX de Lanarvily) quand il dit qu’ils ont besoin de jeunes. C’est notre avenir et il faut leurs faire confiance. Quand tu vois le nombre de ces jeunes qui suivent sur twitter une course CX, c’est assez impressionnant. La façon dont ils en parlent, dont ils sont fans, ces indices te permettent de constater ce qu’attend la nouvelle génération. Ils aiment le CX, c’est une certitude. C’est un sport qui bouge tout le temps, c’est explosif et cela ne dure qu’une heure. L’avenir du cyclo-cross est notre jeunesse. Par ailleurs, tu retrouves leurs passions par la multitude de sites internet qu’ils ont crée et qui nous permettent de regarder un direct, leurs interviews ou leurs articles, ils en parlent avec passion. Les anciens ont ce savoir faire certains pour organiser de beaux cyclo-cross, et si les jeunes rentraient dans les organisations avec leur propre culture, ça serait un beau mélange. Et ensuite peut être un peu moins de charges pour leurs permettre de respirer en terme financier. Il ne faut pas oublier que ce sont surtout des bénévoles et qu’ils ne vivent pas de ça. Je suis donc assez d’accord avec Patrick Le Her. «