A 29 ans, Matthieu Jeannès nous est revenu en France dans le team Probikeshop Saint Etienne Loire (DN1) pour la saison 2017. 2 ans avec Lupus Racing Team aux USA, le Breton conserve toujours ce plaisir de rouler et d’en découdre. Un peu baroudeur, un peu voyageur (il se rend chaque année sur le Tour de Tobbago entre autre), il est ce que l’on peut appeler un « Easy Rider », un esprit épris de liberté comme sur cette song des SteppenWolfs, pas de frontière, juste un » Born to ride » ! Pas le genre de bonhomme à resté le cul bien posé dans un cocon bien chaud à contempler la vie qui défile. Non, il veut la vivre justement, la sentir et découvrir le monde, d’autres cultures, juste histoire de savoir comment tourne cette drôle de planète. Il a découvert le cyclisme avec le triathlon puis il en fait cet « étrange » style de vie. Chez les « Jeannès », on a cette bougeotte au plus profond de soi, même le frangin Thibault; coureur lui aussi, est de cette trempe. Aux dernières nouvelles, Thibault serait en Taiwan.Non, il n’est pas un mercenaire mené par l’appât du gain, sinon il ne serait sûrement pas coureur cycliste. Matthieu Jeannès va où il se sent bien, où il ressent ce plaisir de rouler entre potes et de vivre quelques aventures, de nouveaux chapitres de cette « fucking life ». C’est la raison de sa présence au sein du team Stéphanois. Ce week-end, il prendra le départ de la 20ème édition du Grand Prix de Saint-Etienne Loire dans leur fief.
Matthieu Jeannès, comment vous sentez vous en ce début de saison?
Matthieu Jeannès; » Bien. Les sensations reviennent, les jambes sont là et la motivation reste inchangé depuis, j’ai toujours ce plaisir de rouler et l’envie d’en découdre sur les compétitions. J’ai besoin de rouler beaucoup, de retrouver mes marques et de faire un paquet de courses avant de trouver mon potentiel. Ce week-end, ca sera le GP De Saint Etienne Loire, c’est un peu comme notre coupe du Monde ici. On a envie d’y briller et de faire un truc. Donc oui, je me sens bien et tous les feux sont au vert. Je me fais toujours autant plaisir. le principal non? »
2 ans chez les pros de Lupus Racing Team, comment cela se passe dans votre nouvelle équipe en France, le Team Probikeshop Saint Etienne?
Matthieu Jeannès; » C’est vraiment une famille. Ca fait toujours cliché pour un coureur de tenir ces propos sur son équipe mais c’est réellement ça. Ici, ce n’est pas qu’une simple équipe de DN1, c’est aussi un centre de formation qui suit et forme les jeunes dès le plus jeune âge. Donc forcément ils sont tous pour la plupart issus du cru avec les même cadres depuis qu’ils sont tout jeunes et cela crée justement cet esprit qui fait du bien à tous. Avec mes coéquipiers, c’est pareil, on s’entend tous vraiment bien. Il y a des bons jeunes qui ont ce désir de passer pro comme Clément Russo ou mon co-locataire Axel Flet. Notre job à nous les plus anciens est de les aider à passer ce cap tout en travaillant pour la coupe de France DN1. Il y a des gros moteurs à Saint Etienne, des mecs capables d’en claquer de belles et de faire une belle carrière. La saison débute mais je pense que l’on va entendre parler de certains de chez nous cette année. »
« Je veux me faire plaisir et essayer d’emmener nos jeunes au plus haut »
Quels sont vos objectifs ?
Matthieu Jeannès; » Les épreuves de coupe de France bien sûr. Sinon, pour ma part j’aimerai bienfaire un truc sur la SportBreizh en Bretagne. On a aussi postulé pour le Kreiz Breizh durant l’été. Toutes les courses sont des objectifs. La coupe de France comme le championnat de France amateurs, là aussi j’aimerai bien y aller pour faire un truc. J’ai envie de me faire plaisir avant tout, à mon âge passer pro est quasi impossible donc je veux me faire plaisir et essayer d’emmener nos jeunes au plus haut. »
vous êtes l’un des rares Français à avoir connu les teams étrangers. Actuellement de plus en plus de coureurs nationaux vont rejoindre les formations d’autres pays. Qu’en pensez vous ?
Matthieu Jeannès; » C’est bien ça, de voir tous les Français qui partent aussi désormais. A l’époque on était déjà quelques uns et pour ma part j’étais déjà parti plusieurs fois faire des courses aux USA ou ailleurs. On était une poignée de Français à tenter notre chance à l’étranger avec plus ou moins de réussite. Mais c’est vrai que l’on en voit de plus en plus qui partent et qui se sentent heureux car c’est une belle aventure sportive et humaine. On apprend beaucoup des autres cultures et des instants que l’on y vit. Par exemple, au début tu es obligé de te débrouiller pour te faire ta place et tu vis des moments difficiles notamment au niveau de la langue, des coutumes mais cela te renforce justement. Ce sont ces moments de galères qui t’apprennent le job et qui te renforce mentalement. En France, c’est vrai que c’est n’est encore pas notre habitude de partir ailleurs. Car on a tout ici, c’est le berceau du cyclisme avec nos traditions et notre culture alors pourquoi allez voir ailleurs du coup. Mais justement, les pays comme l’Angleterre, le Japon, la Colombie, les USA et d’autre apprennent énormément en nous regardant. Ils viennent ici et rapportent leurs expériences chez eux en les modifiant de façon plus actuelles et plus modernes. Et regarde le résultat, ils en claquent énormément justement ! Bientôt, ça sera peut être notre tour d’aller apprendre chez eux (rires). »