À 38 ans, le champion Jimmy Casper est devenu l’un des directeurs sportifs du team « CAM », celui de l’Armée de Terre aux côtés de Vincent Bengochea et de Cédric Barre. Lui qui avait remporté tant de belles batailles comme cette étape du Tour de France en 2006, il était alors l’un de nos plus grands sprinters avec des victoires sur les 4 jours de Dunkerque et le championnat des Flandres en 2004, du GP de Denain en 2006, 2009 et en 2011, d’étapes sur le Tour d’Oman, le Tour de Belgique ou celui du Portugal en 2010, sur le critérium International en 2009. Son palmarès est si vaste que l’on ne pourrait inscrire toutes Ses victoires dans un seul article. Depuis 2 ans, il a rejoint cette équipe si atypique, ce pari un peu dingue qu’est le team Armée de Terre. Cela tombe bien Jimmy Capser aime les défis. Ces gunners ont bataillé sur deux fronts ce week-end, l’un sur l’Essor Basque et l’autre sur les plages Vendéennes. Et par trois fois, ils ont triomphé avec les victoires de Bryan Alaphilippe en Vendée et celle de Romain Campistrous au Pays Basque. Plus que des victoires de jeunes champions, elles sont les victoires d’une équipe, celle des soldats de l’Armée de terre.
Jimmy Casper, sur deux fronts ce week-end et victorieux. La dynamique est là pour la saison 2017..
Jimmy Casper: « Oui, c’est vrai que c’était un beau week-end: une confirmation de ce que je savais déjà. D’abord sur l’Essor Basque avec les doublés de Romain Campistrous et Benjamin Thomas puis de nouveau Romain avec Bastien Duculty. Ces jeunes viennent d’arriver dans le team et ils en claquent déjà. Je me rappelle que l’on me posait souvent la question avec un air dubitatif: « Pourquoi eux? » Et la réponse qu’ils ont donné est des meilleures. Ils ont faim et ils ont envie de prouver leurs places chez les pros. C’est normal qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes sur des courses élites pour prouver qu’ils l’ont. Ensuite, Bryan Alaphilippe sur les Plages Vendéennes a confirmé cet élan. Sur cette épreuve, on a vu un énorme Damien Gaudin partir et faire le tri dans les échappées pour Bryan. Quand Damien a décidé de partir, il le faisait et à la pédale mais il ne visait pas la victoire, il roulait pour les jeunes du Team. Damien a pris Bryan sous son aile, il s’en foutait de la gagne, il voulait faire gagner Bryan. C’est cet esprit dorénavant au sein du team Armée de Terre. On n’est plus là pour confirmer ou apprendre, ce temps là est révolu. On est là pour prouver qui nous sommes avec ce collectif justement. Je lisais votre interview de Stéphane Poulhiès dernièrement, il a raison, on est là pour gagner. Au sein du team, quand tu vois le travail de Damien Gaudin et Yann Guyot dans le final des plages avec Romain Le Roux, Thibault Ferrasse et Yannis Yssaad dans le peloton, tu sens bien que la mayonnaise a prise. Ok, c’était des courses élites mais quand tu vois le niveau de certains jeunes, tu te dis quand même qu’il fallait marquer le coup et s’imposer, tout le monde voulait nous battre. Cette dynamique est née lors des stages. À ce moment là, tu savais que l’on avait affaire à un véritable esprit d’équipe, on a pris conscience de notre place et ce que nous voulons prouver. Trois ans seulement après avoir quitter le monde élite . »
Certains déclarent que les pros n’ont pas leurs places sur les course élites justement, qu’en pensez-vous?
Jimmy Casper: » Oui, là dessus je leurs réponds que l’Armée de terre vient du monde élite. Elle y était il y a encore deux ans je crois. Justement, bien au contraire je suis pour la présence d’équipe pros sur les courses élites. Pour plusieurs raisons. Tout d’abord, en pro, on ne regarde pas assez les courses élites qui sont de véritables pépinières de jeunes talents. Les gars ont un tel niveau et certains n’ont pas de complexe face aux pros. Il nous faut être justement présent sur ces courses qui sont l’avenir de notre sport, sur ces épreuves « Open » pour nous permettre de détecter les futurs champions. Quand tu ne roules qu’avec les pros, tu as du mal a te faire une idée du niveau des ces jeunes espoirs. Du coup quand tu es dans ces courses, tu te rends compte réellement du niveau des jeunes champions et tu te fais une idée pour les prochains recrutements. Sur les plages, le jeune Mathieu Burgaudeau qui sort du monde juniors m’a vraiment impressionné. Justement, c’est bien pour les courses ce genre de choses et afin que les pros viennent pour le spectacle. Cela nous donne une bonne pression et surtout le devoir de bien faire. Il faut respecter nos origines et ne jamais oublier d’où l’on vient, l’essence même de notre sport. »
« Lors de l’arrivée de Benjamin Thomas et de Romain Campistrous dans le team, on me posait souvent la question avec un air dubitatif: « Pourquoi eux? » Et la réponse qu’ils ont donné est des meilleures. »
Votre prochain calendrier ? Jimmy Casper:
« Le tour du Haut Var et celui de la Provence. Il y aura du beau monde et je suis sûr que nos gars nous donneront un beau spectacle, ils ont pris conscience de leur place je vous l’ai dit (rires) ! »