Liens AN POST CHAINREACTION
Son nom est rentré dans la légende. SEAN KELLY, surnommé « le King » par son peuple, et respecté par toute une planète entière. Même notre Michel Sardou lui rend hommage dans son mythique Lac du Connemara, lui le double vainqueur de Paris Roubaix (84 et 86), sept fois vainqueur de Paris Nice et son « fecking » de Col d’Eze dont il est invaincu à ce jour. Vainqueur de la Vuelta 88 également, dont il a remporté seize étapes durant sa carrière. Quatre maillots verts sur le Tour de France, des Milan San Remo 86 et 92, Tour de Lombardie 83, 85 et 91, Liège Bastogne Liège 84, 89 et 91. Bref, son palmarès est si long qu’on ne peut même pas le mettre dans un seul article, il est l’un des plus titrés du monde pro. Il est « le KING », il est Sean Kelly !
Il est de cette trempe que l’on ne voit que rarement de nos jours. Il était capable de remporter les plus grandes classiques et des courses par étapes mythiques. Il nous faisait rêver, il le toujours fait encore. Il était celui qui était tout le temps là, rusé comme le renard et aussi puissant qu’une balle de 357 magnum au sprint, perforant ce peloton en plein poitrine et laissant ses adversaires agonisant après la ligne d’arrivée. Lui, le sprinter, a été capable de franchir des cols pour se faire une 4ème place au général comme sur le Tour de France 1984, alors que d’autres auraient rendus les armes face à ce défi en pleurant tels des gosses. Bref, vous en connaissez beaucoup des guerriers avec ce palmarès ? Non, personne ne peut encore le rivaliser. Si en fin de compte, un autre est en train de prendre le flambeau. Il se nomme Peter Sagan.
Lui, le fils spirituel de Jean De Gribaldy, comme le fut son ami et coéquipier Joël Pelier, est un digne fils d’Irlande. Il est arrivé du Comté de Waterford, cette terre de fermier, cette terre de folie pour rejoindre la Franche Comté et Besançon. Quarante ans après, les Irlandais sont toujours là sur cette terre de guerriers, en arborant les couleurs de l’AC Bisontine. Il faut être fou pour aller faire ce trip! Oui, ils le sont et la folie, King Kelly l’a fait danser sur les plus belles batailles. Il se battait avec sa hargne, de celle héritée de ses ancêtres ! Avec lui ça passait ou ça cassait ! Il ne pouvait arrêter le cyclisme comme ça, il lui fallait transmettre. Il a alors crée « AN POST CHAINREACTION », cette équipe qui est la véritable première équipe Irlandaise pro. Il permet désormais à des jeunes de pouvoir vivre son rêve qu’il a lui aussi eu à 20 ans! Avec Kurt Bogaerts et Neil Martin ils sont là, derrière leurs jeunes, leur enseignant l’art de ces batailles ! Et parole d’Irlandais, ils veulent mettre le feu au peloton en cette saison 2017. Ils sont les jeunes chevaliers du King Sean Kelly !
Sean Kelly, on sent une réelle dynamique au sein du Team An Post Ras ChainReaction cette saison?
S.K: « Oui, c’est clair. Là, ils sont motivés nos jeunes et ils ont cette envie de gagner. On a misé justement sur la jeunesse, la plupart de nos coureurs n’ont que 20 ou 21 ans et ils ont vraiment envie d’apprendre et d’aller se frotter au plus vite au le peloton pro. Avec Kurt Bogaerts et Neil Martin, on a réussi a créer ce dynamisme. Ils viennent de partout. Il y a des Irlandais, des Australiens, des Belges, Britanniques, Néerlandais ou des Néo-Zélandais. Actuellement, on est en stage à Calpe en Espagne, on crée notre clan, notre esprit et cela se passe très bien, on sent que la dynamique prend forme. Nos jeunes savent qu’il faut compter sur les uns et les autres pour réaliser des performances. Un jour, l’un peut gagner et tout le team se mettra à son service, un autre ce sera à lui de travailler pour les autres, c’est aussi ça l’esprit d’An Post Chainreaction. On travaille tous ensemble pour nos objectifs ! Il nous faut enseigner ça, le cyclisme est un sport d’équipe. Sans son team, un coureur n’est rien. On enseigne ça à nos jeunes, An Post Chainreaction est une famille, ils sont nos gamins et c’est à nous de les former. »
Des nouvelles arrivées comme le fils d’un de vos adversaire à l’époque. Massimo Vanderaerden, fils d’Eric, vous rejoint dans la formation Irlandaise..
S.K: « Oui, Massimo a seulement 21 ans et il possède cette vraie culture en lui. Il est le fils d’Eric et il est un formidable puncheur. Il a roulé plusieurs fois pour cette saison pour la sélection nationale belge sur la Coupe des Nations. Il a un vrai potentiel et il ne demande qu’à exploser. Avec Neil, Kurt et les autres coureurs, ils vont être là cette saison. Je crois en lui, en eux! »
D’autres coureurs venus d’Irlande comme Matthew Teggart?
S.K: » Oui, An Post Chainreaction a été crée aussi pour des jeunes irlandais puissent avoir cette chance de courir en pro. On a eu des gars comme Sam Bennett et maintenant des coureurs comme Matthew. Il vient de passer 2 ans avec l’AC Bisontine avec qui il a apprit le job. Mais il y en a d’autres comme McKenna, Damian Shaw ou Hennebry. Vous savez, cette équipe a été créée il y a quelques années déjà, bien avant d’autres en Irlande. Seulement, le nerf de la guerre pour avoir une équipe est l’argent. Et justement il est difficile d’avoir des sponsors à l’heure actuelle. Du coup, on a un petit budget mais au moins il est juste taillé pour une équipe continentale. Je n’ai pas envie d’aller en Pro Continentale avec un petit budget car on ne pourrait pas faire tout le calendrier. Il faut être réaliste. Je n’ai rien à faire de ça . Ce qui m’importe c’est former nos jeunes, on est là pour ça. Cela ne sert à rien de jouer sur les courses mondiales si on ne possède pas ce budget nécessaire. Du coup, je préfère rester en Continentale avec ce budget adapté plutôt que d’aller jouer plus haut au détriment des jeunes et de l’avenir de notre cyclisme. »
Un staff autour de Kurt Bogaerts et un nouveau Directeur Sportif avec Neil Martin?
S.K: « Oui, Neil Martin était un bon coureur et c’est un très bon chef de groupe. Il a travaillé pour la sélection nationale durant trois ans, il était sur toutes les courses et il était toujours là pour les conseiller. Il connaît bien le job et les courses. Son expérience va nous être utile, il sait parler aux jeunes et les conseiller au mieux. En plus Neil est un ami, c’est toujours dans l’esprit de notre équipe, le lien et l’amitié qui forme notre famille, celle de la AN POST CHAINREACTION. «
Vous verra t-on en France?
S.K: « Oui, bien sûr. La France est un beau théâtre pour apprendre le job, ils ont les plus belles courses. Pour commencer on sera sur la Marseillaise puis beaucoup d’autres vont arriver. Je vais annoncer notre calendrier ces prochains jours et on sera beaucoup en France. »
« Il y a un avant et après Jean de Gribaldy, je lui dois tout ! »
Matthew Teggart est issu de l’AC Bisontine en Franche Comté, comme vous à une époque avec Jean De Gribaldy..
S.K: « Oui, Jean De Gribaldy était comme un père spirituel. Sans lui, je n’aurais rien fait. Je me souviens, je venais de Belgique avec Flandria et Splendor. Puis Jean vient en Irlande et me demande de le rejoindre. J’ai dit oui de suite. Il a été plus qu’un manager, il a été mon père spirituel. Il m’a tout appris, la nutrition, lire la course et avoir foi en moi. Il y a un avant et après Jean de Gribaldy, je lui dois tout ! Dernièrement, il y a 3 jours j’ai parlé avec Joël Pelier mon ancien coéquipier chez KAS. Lui aussi pense tout le temps à Jean. Il été notre père spirituel, il nous manque à tous. Alors quand je vois que depuis quelques années nos coureurs Irlandais revenir à l’AC Bisontine, je suis heureux. Pascal Orlandi fait un bon job avec son équipe. Matthew vient de là mais il y a aussi Lavery, Reilly, McIntyre, Curry ou d’autres les années précédentes, ça me fait chaud au coeur bien sûr. La Franche Comté nous a beaucoup apporté. »
« J’aime la France, j’ai appris beaucoup de ce pays. »
Quelle différence entre votre époque et celle de maintenant?
S.K: « Tout est différent. Je pense qu’à mon époque, c’était plus facile peut être de gagner. Difficile à comparer vraiment en fin de compte. Dans les années 80, on courait aussi bien sur les classiques et les courses par étapes. C’était toute la saison, il fallait être au top 10 mois sur 12. Maintenant, tout a changé. Les équipes ont des leaders pour les classiques et d’autres pour les courses par étapes. Ils en alignent 2 par épreuve et ils ne font que ça donc c’est difficile de lutter contre eux, il faut être fort comme Sagan pour jouer à ce jeu là. On n’avait pas ce genre de schéma à l’époque! «
Vous êtes l’un des coureurs préférés des Français, un immense palmarès que l’on vous compare à Peter Sagan justement?
S.K: « Réellement ? En France ? C’est un honneur d’être comparé à Peter Sagan. Quand je l’ai vu sur Paris-Nice quand il avait 19 ans et qu’il pouvait claquer des étapes, je me suis dit que ce mec était hors norme. Il est assez fort pour gagner des classiques superbes mais il peut aussi gagner des courses par étapes et il le fera bientôt j’en suis sûr. Il peut gagner des classements généraux, il claque en puncheur, sprinter et il sait passer les cols, il le fera bientôt. Il est déjà un grand alors quand on me compare à lui, c’est un honneur ! La France sinon qui m’apprécie? C’est flatteur. J’ai vu le mouvement #Jesuiscycliste crée par Nicolas Fritsch, l’ancien pro. C’est agréable de mettre ma photo et mon palmarès, on se souvient encore de moi alors (rires)? . J’aime la France, j’ai appris beaucoup de ce pays, de leurs courses et d’un homme qui se nommait Jean De Gribaldy. «