Dès l’annonce de l’arrêt du BIC 2000 lancé froidement sur les réseaux sociaux, une armée de volontaires s’est tout de suite dressée pour tenter de sauver le team DN1 Finistérien. Outre les supporters, des anciens champions ont mis aussi les mains sur les « cocottes », mis le braquet pour grimper les forts pourcentages, casquettes à l’envers, dents serrées et se sont dressés sur leurs pédales emmenant derrière eux le peloton de Penn Ar Bed avec comme objectif la victoire en haut de cette particulière difficulté.
Laurent Madouas et Eric Berthou sont partis dans ce drôle de contre la montre, une énième course pour ces champions du « 29 » mais cette fois ci, ils le font pour les jeunes, pour un team et pour le cyclisme Finistèrien. Tenaces et combatifs comme ils le furent sur les différentes batailles de leurs passés de guerrier cycliste, ils se sont lancés dans ce raid un peu dingue. Une échappée kamikaze me direz vous? Réponse le 1 er Octobre. La reddition peut être ou à l’inverse, ils auront écrit avec l’aide de tout le peuple du bout du monde l’une des plus belles pages du cyclisme Finistérien que l’on racontera longtemps dans les pubs du port de la cité du Ponant, sur le port de…
Laurent Madouas et Eric Berthou, pourquoi vous lancez vous dans cette bataille ?Laurent Madouas:
» Déjà , je suis Breton et je vis dans le Finistère depuis 25 ans. Je ne peux imaginer l’absence d’une équipe haut niveau dans le ce département. C’est sûr, la formation des jeunes minimes, cadets et juniors est importante mais que vont ils devenir si ils ne peuvent plus continuer à ce niveau par la suite ici? Ils leurs sera impossible de conjuguer sereinement les études ici et ensuite les déplacements vers une équipe située dans les départements voisins où encore plus loin. Non, ce ne sera pas possible d’avoir des jeunes qui soient encore motivés si le chemin leurs est semé d’embûches On perdra beaucoup pour le cyclisme. Valentin a été formé par le club, il fait ses études à Brest, il est d’ici, tout lui était parfait pour cette osmose et aussi pour tout les autres coureurs. Que va t-il se passer à l’avenir si les jeunes n’ont plus de structures adaptées?
Eric Berthou; » Je suis entièrement d’accord avec Laurent. Il nous faut nous battre pour tout ça. J’ai été aussi formé par le BIC 2000 quand j’étais jeune. Brest, j’y ai fait mes études et mes débuts dans le cyclisme. Tout ça m’a aidé à passé pro par la suite. Je ne peux imaginer notre département sans structure pour nos jeunes. Oui, Laurent a raison, c’est un peu comme le « début de la fin » si on ne fait rien », d’où notre mobilisation. BIC existe depuis des années, c’est l’une des cultures Brestoises, cela me paraît irréaliste de la voir disparaître. »
Trouver le financement avant le 1 er Octobre, mission impossible?
Laurent Madouas « Non, sinon on ne serait pas là. Une mission difficile oui, mais pas une mission impossible On a une semaine pour tout donner et on met le paquet pour atteindre cet objectif. Certains sponsors ont déjà donné leurs accords de principe, on y croit. »
Eric Berthou; « Pour ma part Je suis revenu à Brest il y a 2 ans après ma retraite de coureur pro. J’y ai ouvert RALEIGH FRANCE et j’ai voulu aider ce club qui m’a tant apporté en leur fournissant les vélos. En soutenant le BIC en tant que sponsor, ils m’ont rendu la pareille avec de belles victoires comme le titre de Champion de France de Valentin ou d’autres. BIC 2000 est bien plus qu’un team, c’est notre cyclisme Finistérien et l’avenir de nos jeunes. J’y ai eu cette chance et je ferais tout pour que d’autres l’ont aussi. »
Laurent Madouas; » C’est vrai qu’il est en plus difficile de mobiliser les partenaires durant ces périodes de crise mais c’est aussi un peu de notre faute. En plus, ici à Brest on est un peu au bout du Monde, loin des gros sponsors. Donc on se doit de communiquer encore plus et mettre les partenaires encore plus en avant que les autres. Je travaille pour la société TRECOBAT qui sponsorise beaucoup de projets ou structures et je reconnais que le cyclisme ne sait pas bien rendre la pareille aux sponsors. On a pas encore cette âme dans le vélo comme dans d’autres sport tel le foot, se battre non seulement pour le team mais aussi pour les gens qui y investissent leur argent. On doit vraiment utiliser tout les moyens de communication pour donner envie aux entreprises d’y revenir, de nous soutenir, de les remercier dès qu’on le peut et à chaque instant A partir de là, je pense que pas mal d’entre eux vont revenir et on retrouvera un second souffle. »
Justement, vous lancez un financement participatif pour sauver le BIC, les navigateurs Bretons utilisent beaucoup ce procédé pour boucler leur budget. Vous pensez que cela peut marcher pour une équipe cycliste?
Laurent Madouas et Eric Berthou. » Oui, on a lancé ce financement par Kengo BZH. On a déjà récolté plus de 3000 euros sur les 15000. Là, on propose aux gens de rentrer au sein du team pour la saison prochaine. Ils auront des équipements comme des maillots, des bidons mais aussi leurs noms sur notre camion par exemple. Cela donne une image que nous aimons, celle d’une grande famille réunie pour sauver notre culture cycliste. En fin de compte, si on réussit, le BIC 2000 en ressortira plus fort car ce sont toutes nos forces venues de partout qui auront sauvé le team et cela va cristalliser notre entité une fois pour toute. Ce sera bien plus qu’un club de DN1, ça sera la famille du cyclisme Finistèrien. C’est ça aussi le financement participatif, cela nous soude tous pour une cause qui nous tient tous à coeur, pour sauver notre cyclisme. »
Lien : SOUTENIR LE BIC 2000