En Irlande, le cyclisme est devenu l’un des sports les plus pratiqués et parmi les plus suivis. Chaque week-end, de multiples courses sont organisées dans les différentes villes Irlandaises et leurs coursiers commencent à se faire un nom en Europe comme Sam Bennett ou Conor Dunne et aussi les jeunes espoirs comme Mark Downey, Eddie Dunbar, Ryan Mullen Matthew Teggart ou Sean McKenna. Leur désir commun est de rivaliser avec leurs aînés comme Roche, Martin ou Brammeier. Nous avons interrogé Tim Barry, manager du team Elite Irlandais Aquablue, à la veille du national Irlandais qui a lieu à Kilcullen dans le Comté de Kildare.
Tim Barry, un championnat d’Irlande ouvert cette année, n’est ce pas ?
Tim Barry; » C’est clair, il va y avoir de la bagarre. Bon, je pense que les 192 km vont faire une sélection naturelle car il y a beaucoup de jeunes dans ce peloton qui n’ont pas l’habitude de rouler autant de km. C’est un parcours de puncheur déjà bien sélèctif. Je ne vois pas une arrivée au sprint car la difficulté principale fera aussi la différence. Nicolas Roche (Sky) ou Matt Brammeier (Dimension Data) auront fort à faire tout de même face à des gars comme Dunne, McConvey, Dunbar ou Shaw qui peuvent tirer son épingle du jeu, Shaw est un puncheur aussi, il l’a déjà prouvé en remportant son titre de cette façon. Il faudra faire surtout attention à Mark Dowling, grimpeur et puncheur, amateur de long raid. Mais je verrais bien sur le podium Roche, Brammeier et Dunne en élites. Chez les espoirs , Ryan Mullen, Eddie Dunbar ou encore Dylan Foley qui signe son retour ou Sean McKenna. Cela va être un championnat ouvert. »
Justement à propos de la relève Irlandaise, de jeunes prometteurs comme Mullen, Teggart, Downey, Dunbar, McKenna, Reilly et d’autres, il y a un renouveau du cyclisme en Irlande, à quoi est ce dû selon vous?
Tim Barry; » Le cyclisme a grandit vite en Irlande, il y a de plus en plus de structure, de clubs, de courses. Et la fédération Irlandaise (Cycling Ireland) a fait un gros travail aussi sur la formation des jeunes. Il nous fallait encadrer tout ce monde pour éviter d’aller droit dans le mur. Il y a une solide formation sur piste depuis déjà quelques années mais maintenant, on convoque beaucoup de jeunes sous les couleurs nationales pour aller se frotter au peloton Européen comme dernièrement le Trofeo Kalsberg, ou encore le Kreiz Breizh où l’on vient depuis quelques années déjà, bref un peu partout en Europe et même aux USA dernièrement. Ensuite, des teams sérieux se sont crées avec une solide structure comme notre team Aquablue mais pas seulement nous. Regardez ce qu’a fait Nicolas Roche avec les juniors aussi depuis quelques années avec la NPRT, et d’autre Teams comme UCD Dublin. Il y a une véritable prise de conscience collective et nous travaillons tous ensemble pour nos jeunes. A long terme, on est tous gagnant. »
Les coursiers Irlandais sont réputés pour être souvent combatifs, de se faufiler dans les premières échappées , d’où vient cet état d’esprit selon vous ?
Tim Barry; « (Rires). C’est culturel, nous sommes des bagarreurs (rires). Plus sérieusement, nos jeunes n’ont plus de complexes face aux meilleurs européens. Quand ils vont sur une course, ils y vont pour apprendre et la meilleure façon de le faire c’est devant, pas en suivant le peloton. Tu pars, tu attaques, tu te donnes et ensuite tu analyses ce que tu aurais pu faire. Eddie Dunbar est de cette trempe, il est vraiment le symbole de cette relève Irlandaise et les jeunes le suivent dans ce mouvement. »