Depuis 1989 Jean-Luc Carrer, 64 ans dont plus de 45 au service de l’art cycliste, a installé son magasin « Cycles Carrer » à Lanester, cette petite ville du Morbihan en Bretagne où il était, jadis, président de son club « Avenir Cycliste Lanester 56 » qu’il avait crée en 1985. L’ancien coursier qui avait glaner quelques belles victoires et des podiums dans les années 80, formé plusieurs champions Bretons, même Irlandais et Australiens à l’époque comme les Frères Quinn ou Scott Bradburn, a monté sa « cuisine étoilé » sur l’Avenue Kesler Devillers à Lanester. Depuis, le « Chef » a laissé les clés de ses fourneaux à son fils Martial, ancien champion lui aussi formé à la dure école du cyclisme Breton.
Car c’est une belle adresse pour tout les amoureux de la petite reine. Certes, peut-être pas aussi grande que les grandes enseignes du monde de la grande distribution sportive souvent aux saveurs industrielles, mais elle a ce mérite d’être un véritable bonne adresse vouée aux pratiquants de ce noble art. Lui et son fiston Martial (à qui il a transmis le virus et ce savoir faire, sont à la tête de la cuisine des Cycle Carrer. Ce sont leurs vélos, leurs beaux produits bien choisis que l’on retrouve à Hennebont Cyclisme ou sur l’AC Lanester 56 car l’ancien coursier n’a pas oublié qu’il faut déjà soutenir les siens.
La preuve en est que l’enseigne s’agrandit de nouveau pour passer à plus de 300 m2. Ici, pas de d’envie de démesure, pas d’envie non plus de briller de milles feux tels ses néons géants qui bien souvent vous aveuglent la « gueule » mais seulement l’envie et l’amour du travail bien fait pour le bonheur des pratiquants élites et de ceux qui veulent se faire plaisir le dimanche matin sur les routes Bretonnes ou dans les sous bois. Car c’est sa marque de fabrique au Père Carrer, cette exigeance pour le bien-être et le sourire de ses clients qu’il suit bien après l’achat d’une des ses merveilles comme un « Specialized », « Look » ou « Lapierre ». Il les suit tous comme il suivait ses coursiers au temps de Lanester, leur filent des tuyaux, les conseillent sur la position et sur la manière de dompter chaque monture. Ils ont d’ailleurs monter leur espace d’étude posturale avec Denis Salmon, le spécialiste du travail de précision, vice champion de France de VTT et qui a goûté aux saveurs des Mondiaux.
Martial et sa « brigade » composé de Frédéric Le Bars, Denis Salmon, Sylvain Gouallou, Frédéric Le Dorzt, Kevin Prieto s’impliquent tant dans cet art de vivre que certains d’entre eux sont aussi les mécanos d »Hennebont Cyclisme » le week-end. Une passion cela ne se discute pas, cela s’affine au fil des caresses du temps pour le plus grand bonheur de tous.
Jean Luc Carrer, comment vous est venu cette idée de monter votre adresse?
Jean Luc Carrer: » La passion avant tout, c’est elle qui m’a guidé durant toute ma vie. Mais c’est surtout avec mon départ de France Télécom qui a était le déclic. Tout devenait était électronique et moi j’étais surtout dans la mécanique. J’ai alors décidé de quitter ce métier et de me lancer dans les « Cycles Carrer ». Mais j’étais dans le milieu cycliste depuis longtemps déjà. J’avais été coursier à l’ASPTT Lorient, puis à Plouay avant de fonder le VC Lanester. Le vélo, je l’ai connu sur le tard à 22-23 ans, mais j’ai su dès lors que je ne pourrais jamais arrêter. J’ai été un bon coursier avec surtout des podiums, une sorte de « Poulidor » régional (rires). Mais c’est avant tout la passion qui m’a guidé, les odeurs, les sensations, ces bruits de mécaniques bien huilées, ce monde… »
La concurrence des grandes enseignes ne nuisent pas à votre magasin ?
J.L.C: » Pour être sincère, au début quand Décathlon est venu s’installer, on a eu des craintes mais en fin de compte, notre chiffre d’affaires avait augmenter de 20%. Des grandes enseignes comme ça font dans le sport en général, ils vendent en masse industrielle et ils n’ont pas les pièces précises pour chaque vélo. Ils ont des chambres à airs à la pelle, ce genre de truc mais pas la pièce précise qui est spéciale pour chaque monture. Nous, on a tout ça et du coup les clients viennent chez nous pour « truc en plus » et ils savent que nous aurons une solution personnalisée à chaque cas. »
Comment vous différenciez vous ?
J.L.C; » Je sens ce qui est le mieux pour le passionné ou la personne qui vient acheter son premier vélo. J’ai appris ça aussi à mon fils Martial avant de prendre ma retraite, il est pareil que moi à ce sujet. On a le goût du travail bien fait et personnalisé. En plus de venir acquérir son vélo, on est surtout très pointus sur le service après vente. Cela ne sert à rien de vendre une monture si vous ne suivez pas le coureur. Donc dès qu’il a une question, un problème ou une demande de conseil, on est là pour lui donner une réponse. Comme dans un restaurant, le client épanoui et heureux reviendra. C’est notre marque de fabrique. C’est pour cela que l’équipe n’est constitué que de passionnés, je les recrute surtout pour ça en plus de leurs compétences. Quand parfois je reviens faire un tour sans les déranger, je retrouve cet esprit. »
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L’adresse « Cycles Carrer » s’agrandit.
J.L.C: » Oui, effectivement, on agrandit notre atelier et notre espace exposition. En tout on passe de 200 à 300 m2, plus de place car le travail ne manque pas et pour qu’il soit de qualité, il nous fallait agrandir. »
Vous équipez des équipes de la région ?
J.L.C; » Oui, celle d’Hennebont Cyclisme depuis 4 ans, et cela se passe très bien, une belle entente avec Cédric Le Ny et l’AC Lanester 56 car c’est aussi mon équipe de coeur. »