Je suis là planté debout comme un poteau de signalisation, dans la boue droit dans mes bottes. Il pleut, ça mouille mais c’est le pied! Autour de moi, des passionnés, musettes sur le dos, saucissons, bouts de pain et de grands sourires éclairant leurs visages burinés car enfin c’est le rendez vous des copains. Mais bon, les copains se font vieux, et leur crainte du futur est grandissante. Pourra t-on, dans 5 ans, voir encore ces grands rassemblements montés sur les larges épaules des passionnés, des bénévoles? Car on manque de jeunes, de rêves, d’espoirs et on s’sent un peu seul dans le cent’ Bretagne et ailleurs.
Ca déserte dans nos campagnes, dans nos courses, car la relève ne semble pas venir. Mais comment peut on leur en vouloir quand on s’ retrouve planté là comme un panneau de signalisation. On gueule mais l’écho s’ fait pas entendre , on n’est pas assez haut ! Alors on s’ rappelle d’une chanson et on regarde le temps qui s’écoule jusqu’à l’heure fatidique en se disant que si…
Monsieur le président
Je vous fais une gribouille
Que jamais vous ne lirez sûrement
On vient de recevoir de chez vous une bafouille
Pour nous prévenir que les gars, sur notre course, y viendront pas
s’pointeront pas chez nous la bas
J’ose pas imaginer
C’qu’a pensé l’orga
Lui, les lettres à peu près
Et pis ces legats
Les a vraiment dans l’nez
P’t-être encore plus que moi
Dès qu’il peut en bouffer
L’veil orga y s’gêne pas
L’vieil orga y s’gêne pas
Alors les bénévoles y parait qu’on a besoin de nous
Qu’la France a besoin de nous
C’est con, on est pu dans la danse
Y fait beau ailleurs sur nos routes en France
J’suis là avec des potes
Des cyclos marrants
de vieux biclous qu’ont la côte
On les retape tranquillement
On fait des courses entre potes
On fabrique nos rêves
On peut pas dire qu’on s’crève
Les soutiens on y croit plus
pour nos courses qu’ont plus de jus
.
Mais d’un esprit qui rend moins con
Non, c’est pas de grands rencards
Non, c’est pas de grands rencards
Monsieur le président
Je suis un bénévole sûrement fêlé
De cette armée de passionnés
De ton troupeau vieillissant
Ils auront pas notre peau, de not »temps
Toucheront pas à nos rêves
On s’le fait pendant douze mois
pour des rêves qui doucement crèvent
Avec d’autres qu’moi
Non J’aime pas ce futur
Non J’aime pas ce futur
.
C’est que les jeunes y viendront plus écouter ce son
Et plus tard qui c’est qui qui la fait la course
Ben c’est les jeunes qui n’ont plus de vues sur l’horizon
Maintenant j’vais t’dire pourquoi
Quand le cyclo anglais et ricains
Feront péter la vélo planète
Moi, j’aurais l’air malin
Avec ma bicyclette
mon budget trop court
mes espoirs sortis d’tête
Et ma ligne d’arrivée
.
Avant d’ se faire faire appeler Arthur
Ni moi, ni tous mes potes
On aime pas ce futur
Mais va pas t’imaginer
Monsieur le président
Que j’suis manipulé
Je n’suis qu’un militant
Du parti des passionnés
Des duels transcendants,
De la terre et du bitume
De la terre et du bitume
Pour finir ma bafouille
J’voulais t’dire simplement
Ce soir on fait une rando sans s’faire ouille
A la fraiche, c’est l’panard tout autant
On fera un p’tit tour
Et on pourra causer
On parlera des ces rêves qui courent