Photos Team Look Criterium: Frederic Machabert
Méconnu encore en France, le « Fixie » est bien plus qu’un effet mode, c’est un véritable mode de vie aux USA, Allemagne, Belgique, Angleterre, Pays-Bas, Japon, bref dans quasiment tous les pays du Monde, sauf… en France qui ne réalise pas encore ce véritable essor mondial. Véritable sport urbain tout droit venu de New York. Inventés dans les années 80 par les redoutables coursiers de la « Grande Pomme » qui slalomaient au péril de leurs vies entre les taxis jaunes, il a traversé l’Atlantique et a conquis l’Europe. De grandes marques comme Rock Star Game suivent dorénavant ce mode vie en sponsorisant des évènements et s’arrachent même la place sur les maillots des meilleurs. Le phénomène est d’une telle ampleur outre France (on met toujours du temps au démarrage chez nous), que les plus grands médias internationaux comme SKY sports ou NBC News ont s’intéressent déjà aux folles courses de « Fixies »
Mais qu’est ce que le « Fixie »? C’est un vélo sans dérailleur avec juste un seul pignon arrière. On est loin des promeneurs à bicyclettes qui s’en allaient de bon matin dont parlé Monsieur Montand. D’abord adopté dans l’hexagone par les « hipsters » des quartiers branchés, il a réussit à mobiliser les jeunes citadins pourtant peu enclins à la dure discipline du sport cycliste. Justement, le concept de ce « new bike » plait surtout aux jeunes qui sont épris de liberté. Pas d’entretien car peu de pièces mécaniques et de câbles qui vous pètent au mauvais moment, pas de prises de tête sur le dérailleur qui vous fait faux bond car inexistant, et pas de pseudo problèmes mathématiques à résoudre pour monter une bosse car une seule vitesse. Là, on s’en fout, on roule, on fonce, on slalom, on est libre…libre…
Des compétitions sont même organisées dans les plus grandes capitales du monde. La première « race » du genre a vu le jour il y a 9 ans à New York justement. Le « Red Hook Crit » du nom du quartier où se tenait la « joute infernale », crée par un fondu de fixie nommé David Trimble. A l’époque, Un rendez vous non autorisée, monté à l’arrache le jour de son anniversaire, qui rassemblaient ses « potes » . C’était le duel tant attendu, c’est la grande rencontre genre « Fureur de vivre », à l’abri des regards, juste entre « potes », histoire de se « friter » entre fondus et plus tard sous le regard des policiers du NYPD réputés pourtant peu émotifs mais qui encourageaient finalement leurs favoris. Le but est assez simple, parcourir les 30 km de cette course sur un circuit d’1km5, avec élimination de ceux qui décrochent. Maintenant, le « Red Hook crit » est devenu officiel, cette institution « underground » s’est transformée en circuit Mondial, c’est le circuit Coupe du Monde. Elle aura lieu dans 4 grandes villes cette année avec Brooklyn, Milan, Londres et Barcelone. Elle regroupe des coureurs pros issus de la route, des cyclocross men, des pistards mais également des coursiers et simple pratiquants.
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La France a son guerrier urbain, son champion du Monde. Son nom est peu connu des médias nationaux mais c’est une véritable star outre manche et de l’autre côté de l’Atlantique. Thibaud Lhenry est notre « crack ». Tout droit sorti du VTT, il a débuté la disicipline en 2013 et a claqué son titre mondial en 2014 sur un vélo en Bambou. Lui et son frère Félix on rejoint l’idée d’un autre passionné du fixie en la personne du Breton François Février, cette idée un peu folle de créer une grosse Team pouvant rivaliser avec les meilleurs équipes du monde. La «Team Look Critérium » est la première équipe de « compét » Française et ses 3 « Fixriders » en sont les coursiers . Be Celt a voulut en savoir plus sur ce team, qui sont t-ils? d’où viennent t-ils? formidables riders des temps nouveaux.. casquette vissé sur la tête so « Casquetteurs » de leur ami Nino!
François Février, comment êtes vous devenu rider de fixie ?
François Février: « A la base, je n’ai jamais été intéressé par le cyclisme de compétition. Chez moi à Gourin, quand j’étais gamin, j’adorais voir les locaux se tirer la bourre quand ils passaient la rue Kergaravat. j’étais fan mais je ne pratiquais pas ce sport du tout. En octobre 2013, en regardant une vidéo, je découvre ce truc de dingue appelé le « Red Hook ». Ca a été le déclic, je me suis dit : « Je veux la faire cette course! ». Ni une ni deux, j’ai rafistolé mon premier fixie tant bien que mal , un cadre lourd et bien usé et me suis entraîné. Alors que je n’avais jamais fait de cyclisme en compétition, j’ai complètement craqué pour ce sport. Je viens pourtant de Bretagne, haut lieu du cyclisme, mais je n’avais jamais ressenti le besoin de rejoindre un peloton. Là, j’ai tout de suite accroché. Durant pas mal de temps, j’ai roulé avec mon vieux « biclou » avec cette objectif de faire une étape du « Red Hook » à Milan. Pas seulement y aller, mais y participer vraiment, se qualifier pour la course et surtout…la finir, ce n’est pas vraiment une chose évidente. J’y ai été, j’ai vu, j’ai vaincu… j’ai terminé cette course, mon objectif était atteint, j’ai pris un énorme pied! C’était fantastique! »
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Ensuite, vous faîtes le tour des grands rendez vous « Fixies »
F.F: « Oui, j’étais devenu accroc, à l’adrénaline que cela nous envoie dans le corps et je le suis toujours. J’ai couru les Red Hook Crit Milan et Barcelone en 2014, et en 2015 je suis reparti sur ces courses plus celle de Londres et surtout Brooklyn !! A chaque fois, c’était une ambiance totalement indescriptible. «
Comment ce Team Look Crit est-il né ?
F.F.: « En Janvier 2014, je me suis dit que si je voulais atteindre mon objectif, il fallait que je sois parfaitement bien équipé. J’ai donc envoyé un mail au directeur de chez Mavic, Bernard Millaud et lui ai expliqué mon projet. Je ne le connaissais pas du tout, j’ai lancé mon mail sans m’attendre réellement à une réponse. Et là, surprise, il m’a répondu. Il a tout de suite accroché, m’a appelé et m’a envoyé une paire de roue. Du coup, j’ai fait le tour des marques qui seraient intéressés et au bout de 3 semaines,j’avais mes partenaires. Cette année nous avons décidé avec Thibaud Lhenry, le champion du Monde qui a une énorme notoriété dans le milieu, de monté un projet commun, son frère Félix nous a rejoint.Et nous voilà parti dans cette aventure! »
Qui sont ces partenaires qui vous ont suivit dans ce Team ?F.F
: »Il y a Look bien sûr qui nous fournissent les cadres LOOK AL 464P, c’est grâce à Thierry Bourguignon qui était un grand du cyclisme et qui est maintenant un responsable commercial chez LOOK que nous avons ce partenariat, lui aussi a vu l’avenir de ce sport. Mavic pour des roues prototypes, Urban Fixie, un « Bike Shop » de Lyon, un véritable passionné de fixie dans cette ville où je vis actuellement et qui a toujours été avec moi, NikeVision, Triangle SAS distributeur France DEDA elementi et San Marco. Tous ces partenaires savent que le fixie est devenu un mode de vie, un sport en croissance exponentielle. Ca fait vraiment plaisir d’être soutenu par des marques comme celles-là, qui pour moi sont bien sûr les meilleurs du marché !
Quel est votre calendrier pour cette saison ?F.F:
« Bien sûr le « Red Hook Crit » sur les 4 grandes villes. Ensuite le circuit « Radrace » qui est un circuit de niveau Européen en Allemagne et Pays-Bas (Cologne, Rotterdam, Berlin, Hambourg). En France, on sera sur le « National moutarde Crit » à Dijon, puis un petit trip à Bangkok en Novembre après avoir rejoint l’Italie mi octobre. Il est assez complet non? (rires). »
Quels sont vos objectifs?
FF: » Pour ma part, me faire plaisir avant tout. Même si le projet est très bien préparé nous ne sommes pas pros, je suis Directeur Technique d’un hôtel à Genève pour ma part. On est « fixie » quand on quitte le job. Le Fixie est un sport à part, un état d’esprit avant tout, cette état d’esprit est vitale pour la discipline, c’est vraiment une famille. Il n’y a pas d’adversité hors courses, et même durant les épreuves on se respecte vraiment. On se retrouve à chaque course pour boire une bière ensemble . Mais durant les courses, on saura se montrer. De mon côté je suis un coureur qui avance plus loin en groupe, seul c’est beaucoup plus difficile pour moi contrairement à Thibault ou Félix qui eux peuvent se faire des tours de folie tout en puissance, des véritables guerriers urbains. C’est surtout Felix et Thibault qui sont parmi les favoris. »
Pensez vous que de plus en plus de jeunes « Frenchies » vont suivre votre exemple ?F.F: »
Il y a déjà énormément de coureurs fixies en France. Comme c’est un sport urbain, sans réelle licence à enlever, de nombreux jeunes le pratiquent. De nombreux groupes se forment aux 4 coins de la France comme à Brest à l’autre bout de ma Bretagne avec les Brest Fixed Gear ou à Dijon avec le DMC, ça se développe partout, de façon exponentielle. Plus qu’un sport, un mode de vie! »
E-mail du team: francois_fevrier@hotmail.fr