A 52 ans, le Breton Bruno Cornillet a toujours pris les commandes de sa vie. Il est devenu pilote de ligne au sein de la compagnie aérienne « Hop » après avoir terminé son second rêve, celui d’être un champion cycliste. Lui qui avait été vainqueur d’étape sur Paris Nice en 89, sur le Dauphiné Libéré en 87, du GP de Plouay en 90 et de Paris Bourges en 93, 10ème du Giro en 1990, d’une étape au Tour d’Irlande en 1990, 14 ème du Tour de France en 89, équipier de Bernard Hinault sous la « Vie Claire » et de Greg Lemond chez « Z », s’est retiré du cyclisme en 1995 pour vivre sa seconde passion avec l’aviation. Mais il garde toujours un œil sur l’évolution du cyclisme et particulièrement sur l’avenir des jeunes coureurs. Il n’est donc pas étonnant de le voir soutenir le projet Dynamo Cover Pro Cycling auprès d’autres anciens champions comme son ami Joël Pelier et le vainqueur du mythique « Triplé » Stephen Roche.
Bruno Cornillet, on vous verra donc au sein du Team Dynamo Cover Pro Cycling?
Bruno Cornillet: « Pas tout le temps mais parfois, j’irais avec eux pour les soutenir et les conseiller si ils en ont besoin. Ils ont de très bon directeurs sportifs avec Benoit Salmon et Sébastien Duclos, ce sont eux les patrons. Non, mon rôle sera plutôt de soutenir les jeunes en leur donnant parfois un soutien moral en leur donnant une sorte d’apport d’expérience du passé. Si par exemple un jeune veut m’appeler le soir pour avoir des conseils et qu’il ne veut pas déranger ses DS, il pourra le faire bien sûr. Parfois comme l’a dit Joel, ce n’est pas évident pour un coureur de parler de tous ses problèmes à son DS. Il leur faut une épaule à côté qui connaisse bien le milieu et qui les aident à trouver des réponses à leurs questions. C’est une approche humaine en fin de compte nos soutiens. »
.
De jeunes coureurs pros au sein du Team Dynamo Cover
B.C
: « Oui, j’ai vu ça. Justement, c’est ça qui me plait, c’est vraiment bien de les aider à prendre de la caisse, sur tous les points et aussi sur l’épanouissement psychologique. Joël et moi, on a arrêté le vélo il y a très longtemps, et on était un peu largué de toutes les nouvelles technologies du sport cycliste. Je trouve que c’est vraiment bien d’avoir tous ces outils pour progresser mais le team Dynamo Cover veut aussi revenir, sur certains points, à l’ancienne comme on dit (rires). Sur la lecture de course et savoir écouter son corps par exemple, avoir des jeunes combatifs et leurs enlever les complexes pour le faire, comme on le faisait tout le temps à l’époque. C’est ce que Paul Köchli nous apprenait à l’époque de la Vie Claire, à rouler avec l’intuition. On avait essayé les « cardios » à l’époque, et c’était un échec avec nous (rires). Je me rappelle des débuts de ce truc là, on avait des fils de partout et ça nous déranger plus qu’autre chose. Du coup, on l’a essayé qu’une fois, on roulait au feeling plutôt. Attention, je ne dis pas que cela ne sert à rien, c’est un bel outil d’entraînement mais on oublie parfois de faire confiance à ces intuitions du coup. Si Stephen, Joël ou d’autres auraient écouté les cardios, certaines courses leurs seraient passées sous le nez. Comme l’oreillette par exemple, directement relié à la voiture. Je pense que cet outil empêche le coureur d’apprendre à lire une course, à la sentir. »
.
Que pensez vous des académies autour de ce team pro ?
B.C
: « Belle idée ces académies. J’aime bien le concept du team justement. Il y en a une en Australie, une en Bretagne et une en Irlande. J’ai lu comment le team Mobius en Australie encadrent ces jeunes et comment ils les protègent pour s’épanouir complétement. C’est vraiment une belle idée de les encadrer dès le monde juniors, puis de les mettre encore une année en élite pour les former un peu plus tout en prenant le temps. En plus, il n’y a pas d’agents autour d’eux à ce niveau là. Je n’ai rien contre les agents bien au contraire, il en faut pour que le coureur soit protégé bien sûr. Mais là, il n’y aura aucune influence de qui que ce soit, ni aucune pression extérieur au team car ils formeront eux même leurs jeunes et les feront passer pro dans les meilleurs conditions. Si ensuite le coureur veut prendre un agent, ce sera son choix personnel. Mais pour l’évolution entre le monde juniors, élites et pros, tout reste au sein du projet, une sorte de famille. »
Une équipe Irlandaise basée en Bretagne
B.C: » Je suis Celte et j’aime la culture celte, je joue même du « Biniou » (rires). C’est bien ce pont entre les différentes cultures du cyclisme. Et l’Irlande, je me souviens avoir gagné une étape, la même que Joël Pelier, à Cork au sommet de la terrible côte de Saint Patrick, devant Sean Yates, Phil Anderson et Museeuw. »