C’est officiel, l’Irlandais Nicolas Roche évoluera l’an prochain sous les couleurs de la formation Britannique Sky. Le coureur de 30 ans quitte donc l’équipe d’Alberto Contador, avec la ferme intention de continuer, de progresser, et de vivre « un nouveau challenge » avec les 4 nouveaux arrivés dont Fenn, Konig, Nordhaug Poels venus renforcer un team Sky ambitieux pour les grands tours prochains . Il a bien voulu répondre aux questions de notre correspondante Be Celt .
Be Celt : Alors ça y est, vous voilà donc officiellement chez Sky pour la saison prochaine ? Comment vous sentez-vous à l’annonce de ce transfert ?
Ça y est oui, c’est officiel, je signe chez Sky. Je suis content, c’est une nouvelle étape dans ma carrière. J’ai passé deux très bonnes années chez Tinkoff-Saxo, et maintenant j’ai hâte de découvrir Sky de l’intérieur, avec de nouvelles techniques d’entraînement, de management… Je pense qu’en allant là-bas, je peux continuer à progresser. J’espère évoluer, continuer de franchir des paliers. Après, mon statut dans l’équipe dépendra de mes résultats. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre dans le milieu cycliste, et aller dans cette grande équipe qu’est Sky peut être un nouveau palier dans ma carrière. J’avais envie de ce nouveau challenge.
Vous venez de passer deux ans au sein de Tinkoff-Saxo, sous la houlette de Bjarne Riis. Qu’avez-vous appris ? Avez-vous le sentiment d’avoir progressé ?
J’ai beaucoup appris au sein de l’équipe, notamment aux côtés d’Alberto Contador. Avec lui, j’ai appris à me gérer pendant un Grand Tour, à courir avec la pression… L’an passé, je termine cinquième du classement général de la Vuelta et je gagne donc une place par rapport à mon meilleur résultat, qui était donc une sixième place en 2010. En plus, je gagne une étape, donc je suis satisfait. Et puis cette saison, j’ai aussi remporté la Route du Sud, ce qui reste un très bon souvenir au sein de Tinkoff-Saxo. Mais j’en ai beaucoup d’autres, vécus avec Bjarne Riis, qui m’a beaucoup appris lui aussi au cours de ces deux saisons. Maintenant, j’ai envie de découvrir le fonctionnement de Sky. Mais il me reste encore quelques courses à courir sous ce maillot, puisque je termine ma saison le 25 octobre prochain, sur le critérium de Saïtama.
C’est donc la fin de saison pour vous, êtes-vous content de votre année 2014 ?
Je suis globalement satisfait de ma saison, même s’il y a eu des hauts et des bas. J’ai eu une déchirure en décembre, ce qui a mis en l’air toute ma préparation hivernale, et gâché mon début de saison. Je suis revenu en assez bonne condition pour le Giro, mais malheureusement j’ai été pris dans une grosse chute du peloton dans la première semaine. J’ai donc été mis hors-jeu pour le classement général. J’ai souffert une semaine, et je suis plutôt bien revenu pour la dernière partie de ce Tour d’Italie, où je me suis concentré sur la victoire d’étape. Malheureusement, je n’ai pas réussi. Mais cette saison, j’ai aussi gagné ma première course par étapes, la Route du Sud ! Il était temps, après tout, j’ai un profil de coureur de courses à étapes, il fallait bien que j’en gagne au moins une (rires). Je tournais autour depuis pas mal de saisons, et cela s’est enfin concrétisé. Sur le Tour de France, je me suis sacrifié pour l’équipe. J’ai tout donné pour Rafa (Majka), afin qu’il remporte des étapes (deux au final) et qu’il conserve son maillot à pois. Ce n’était que le juste retour des choses, il m’avait beaucoup aidé dans la dernière Vuelta, je lui devais bien ça. En fin de saison je suis à nouveau passé tout près de la victoire sur le Tour of Britain (cinquième du classement général).
Finalement, votre plus grand regret est de ne pas avoir réussi votre Tour d’Italie comme vous le souhaitiez…
Oui, c’est mon plus grand regret, car dans ma tête, j’étais prêt. J’avais mis mes ambitions pour la Vuelta de côté, alors que c’est ma course préférée. Là, le Tour d’Italie partait d’Irlande, j’avais à coeur de réaliser quelque chose . Mais cette chute a tout perturbé. Après, il faut relativiser, j’aurais très bien pu me fracturer la clavicule, et gâcher la suite de ma saison. Là, j’ai pu repartir du bon pied dans la dernière semaine, comme le prouvent mes 4e et 5e places sur les 14e et 20e étapes.
2015 approche à grands pas. Connaissez-vous déjà votre futur statut chez Sky ? Leader, ou coéquipier ? Et concernant le programme de courses, avez-vous déjà reçu quelques informations à ce propos ?
Mon rôle n’est pas encore défini dans ma future équipe, mais je pense qu’il sera le même que celui que j’ai occupé cette saison, c’est-à-dire que j’aurai carte libre sur certaines échéances, et sur d’autres je serai là pour protéger mon leader, qui sera sûrement Chris Froome, notamment sur les Grands Tours. Je n’ai aucune idée du programme qui m’attend. J’en saurais un peu plus fin octobre, puisque je suis convoqué à un stage avec ma nouvelle équipe. Là-bas, je connaîtrai les grandes lignes de mon programme. Je suis très curieux de le connaître, et même de savoir où je vais débuter ma prochaine saison !
Vous rejoindrez chez Sky votre compatriote Philip Deignan. Vous devez être content de l’y retrouver ?
Avec Philip on se connaît depuis qu’on a 12-13 ans,nous sommes des amis d’enfance. On a été coéquipiers au club de La Pomme quand on était encore amateurs, alors je suis content de le retrouver dans cette équipe. Et puis, c ‘est la même chose pour les autres. Je connais beaucoup d’autres coureurs qui courent actuellement chez Sky. Nous sommes de la même génération, et j’entretiens de bons rapports avec eux. On parle la même langue en plus, ce qui facilite les choses. Je ne pars pas en terre inconnue chez Sky, et j’ai hâte d’y être.
Avec votre calendrier chargé, avez-vous le temps de vous occuper de votre équipe juniors, la « Nicolas Roche Performance Team » ?
Bien sûr ! Je continue de garder un œil sur eux, et j’ai confiance en ceux qui la dirigent. Mais c’est toujours agréable de passer du temps avec ces jeunes, comme j’ai pu le faire avec quelques-uns pendant les championnats du monde, la semaine dernière. Ça nous permet de discuter ensemble sur leur avenir, de leur donner des conseils. On a déjà pu parler de 2015 et de la nouvelle saison qui approche.
Alors, qu’est ce qu’on peut vous souhaiter pour 2015 ?
Que je continue de progresser dans cette nouvelle équipe, où de nouveaux challenges m’attendent.
Par Mathilde L’Azou