Nicolas Roche, 30 ans, fait partie des trois coureurs professionnels qui représenteront l’Irlande, dimanche, à Ponferrada. Cette semaine, le fils de Stephen, a déjà participé au contre-la-montre par équipes puis au contre-la-montre individuel. Après un Tour de Grande-Bretagne offensif, Nicolas Roche s’aligne sur un mondial en attendant «de voir comment ça se passe». Avis sur le circuit, forme, choix. Des questions auxquelles Nicolas Roche apportent les réponses.
Nicolas, vous n’êtes pas forcément spécialiste du contre-la-montre. Alors pourquoi avoir participé à cette épreuve, mercredi dernier ?
«J’avais déjà fait ça, l’an passé à Florence. Ça s’était bien passé. J’avais terminé 13e, à moins de 30 secondes de la 6e place. Cette année, le chrono pouvait me convenir, même si je ne suis pas spécialiste. J’ai juste fait un mauvais contre-la-montre mais ce n’étais pas un mauvais choix de le disputer. J’étais déjà ici, à Ponferrada, pour le chrono par équipes de dimanche dernier, donc j’ai aussi voulu faire l’épreuve individuelle. Je n’avais pas d’objectifs. Mais le faire n’est pas non plus de tout repos ! C’est quand même taper dedans une heure à 175 (battement cardiaques) par minute. Mais voilà, c’est pas mauvais, c’est pas bien. C’est fait.»
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Dans quel état de forme vous situez-vous ?
«À vrai dire, depuis, je ne suis pas vraiment allé me tester (rires). Je m’entretiens. J’ai terminé le Tour Of Britain assez fatigué, et j’ai mis pas mal de temps à en récupérer. J’ai souvent été à l’attaque sur cette épreuve car elle est importante pour moi, de plus je ne suis jamais un favori pour le mondial. Alors je voulais tirer le maximum de mon Tour of Britain qui, cette année, me convenait très bien. Ici, au mondial, comme chaque année, on verra comment la course se déroule.»
Vous avez reconnu le parcours ces derniers jours. Ce vendredi, vous avez suivit les premières courses qui se sont disputées à Ponferrada. Comment analysez vous ce circuit ?
«Vous savez, tous les ans on entend les mêmes choses. «C’est dur» ou «C’est pas dur». «C’est pour les sprinteurs» ou «C’est pour les grimpeurs». Et tous les ans on a le droit à un scénario différent. Quand j’ai fait le mondial à Copenhague (Danemark), c’était pourtant plat comme une galette, et bien je vous assure que monter la côte de 300 mètres à 50 km.h… C’était loin d’être facile ! Comme quoi ce n’est pas forcément le dénivelé qui fait la difficulté d’une course. On l’a vu chez les Juniors Dames et Espoirs. Ça ne se joue pas à grand choses. Quelques secondes seulement.»
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Et pour votre course de dimanche, quel scénario imaginez-vous ?
«Je pense que chez les pros, on n’arrivera pas à 40 comme les espoirs. Je vois plutôt un groupe de deux ou trois coureurs devant. Et puis derrière une petite vingtaine au sprint. On a quand même 250 kilomètres et plus de 4 200 mètres de dénivelé pour faire la différence. S’il pleut, ça n’arrangera rien. On en parlait cet après-midi entre nous. On doit être les trois seuls irlandais qui n’aimons pas la pluie ! C’est vrai que Dan, Philip ou moi, on préfère la chaleur. Mais on ne peut rien y faire. On va s’adapter.»
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Une des particularités de l’équipe d’Irlande. Vous n’êtes que trois au départ…
«Et ce n’est pas forcément un inconvénient ! Nous n’aurons jamais besoin d’aller rouler, de prendre la course en main. C’est même pas trop mal. Les équipes de neuf coureurs seront obligés de se dévoiler, à un moment donné. Le seul inconvénient qu’il peut y avoir, c’est qu’il va falloir attendre et profiter du placement des autres équipes. Regardez, Rui Coste, quand il gagne, l’an dernier. Ils n’étaient pas 50 du Portugal ! Et pourtant…»
Par Josselin Riou